A la lumière des cierges

4 décembre 2022

Nous avons inauguré cette semaine, nos messes dites « de l’aurore » à 6h30, les mardi et samedi. Loin d’être anecdotiques, les conditions de célébration de ces messes nous éclairent – à tous les sens du terme – sur quelques aspects de la liturgie.

La ville est encore toute endormie, et cependant ce samedi, nous avons pu échanger quelques instants avec les employés municipaux qui avaient déjà commencé leur journée, et qui, curieux, venaient s’enquérir de se qui se passait, si tôt, à l’église. Assurément, cela demande un effort de se lever un peu plus tôt, mais les conditions sont privilégiées ! Avant le commencement du travail ou des activités, notre esprit est encore tout disponible. Les fidèles ont répondu présents en nombre. La participation active dans la liturgie, ce n’est pas avant tout faire des choses, et encore moins s’agiter, mais disposer son cœur, son âme, son être, à l’œuvre de la grâce.

En entrant dans l’église, plongée dans l’obscurité, nous sommes orientés par la seule lueur des cierges qui ornent l’autel de Notre-Dame-de-Bon-Repos, juste en face de l’entrée, à côté de la crèche. Cette obscurité et ces lueurs nous orientent et nous fixent sur l’essentiel. Notre regard et par suite notre esprit, ne sont distraits par rien d’autre. Nous comprenons alors combien les moindres choses, dans leur simplicité, contribuent à la grandeur, à la beauté de la liturgie et disposent nos corps et nos cœurs à la grâce de Dieu.

Au cœur de cette obscurité, les paroles semblent avoir plus de poids et touchent directement notre cœur. Chaque geste prend une solennité nouvelle, et nous désigne l’essentiel : la présence de Dieu. L’essentiel est invisible aux yeux, et dans cette obscurité lumineuse, cet essentiel se dévoile admirablement.

Abbé Bruno Gerthoux, curé de Montfavet