Accueillir et servir la vie

1er janvier 2023

Le temps de Noël s’achève, après ces jours de retrouvailles, de rencontres familiales, de fêtes et de cadeaux, mais peut être aussi ce temps où les blessures de nos vies sont plus vives et la solitude plus lourde. Nous accueillons l’horizon d’une année nouvelle avec tout ce que cet avenir peut contenir d’incertitudes, d’attentes, d’espérance.

L’Évangile du 1er janvier nous ramène à Bethléem, en ce lieu où Jésus est né. Il y a comme un empressement, un mouvement rapide pour rejoindre ce lieu, découvrir Marie et Joseph prenant soin de l’enfant. Le deuxième mouvement est de raconter à d’autres, récit qui provoque l’étonnement des auditeurs. Quant à Marie, elle garde en son cœur ces événements et les médite.
Nous avons là quelques repères précieux pour appeler et entraîner notre chemin de foi :
Revenir au cœur de l’évènement et ne pas se lasser de le découvrir, de le contempler, de l’accueillir.
Raconter ce dont nous sommes témoins, ce que nous en percevons, ce qui nous dépasse.
Avec d’autres, nous laisser étonner de ce qu’il nous arrive.

Marie la première nous ouvre le chemin de garder au cœur ces événements, de les méditer.

Oui, ne quittons pas trop vite la contemplation du mystère de Noël que nous célébrons.
Ne passons pas à côté de de l’évènement que nous contemplons. En un enfant Dieu se fait proche. Il se fait l’un de nous, pour que nous nous approchions de lui et vivions pleinement avec lui. Et le devenir de cet enfant nous dévoilera tout le mystère de cette présence et de ce qu’elle vient accomplir en nous et entre nous.

Noël. Dieu vient. Se fait chair. Il s’inscrit dans notre humanité. Il nous dit ainsi la valeur de la vie, de toute vie, de toute personne. Nous accueillons la nouvelle d’un Dieu qui, pour nous, veut et choisit la Vie. Cela, il nous le manifeste en un enfant. C’est sa manière étonnante de venir nous rejoindre, petit, dépendant, n’étouffant pas en lui l’espérance, accueillant la vie et la servant tout au long de son parcours d’homme.
Nous laisser rejoindre par cette nouvelle est non seulement source de grande joie, mais aussi invitation à prendre soin de la vie sous toutes ses formes, à la respecter, à la servir.

Là est notre responsabilité de chaque jour. Dans l’attention et le respect des personnes auprès de nous, dans l’attention aux plus fragiles, à ceux qui dépendent de leurs frères pour passer une étape délicate. Dans la vigilance pour que ce respect de la vie demeure inscrit dans notre manière de vivre ensemble.

Au moment où dans notre pays s’engage une nouvelle fois une réflexion sur la fin de vie et la manière de l’accompagner, puissions nous être témoins attentifs et engagés de ce Dieu qui veut la vie pour chacun.*

Belle année à chacun dans l’accueil et le service de la vie.

 

+ François Fonlupt
Archevêque d’Avignon

 

 

* Pour prolonger notre réflexion, nous pouvons lire et approfondir avec d’autres la lettre pastorale des évêques aux catholiques de France ‘ô mort, où est ta victoire ?’ du 8 novembre 2022
https://eglise.catholique.fr/sengager-dans-la-societe/eglise-et-bioethique/science-et-ethique/fin-de-vie-2/531765-o-mort-ou-est-ta-victoire-lettre-pastorale-des-eveques-de-france-aux-fideles-catholiques/