Accueillir le Sauveur qui vient

15 décembre 2022

Dans ce temps de l’Avent, nous nous préparons au retour glorieux du Christ à la fin des temps. Cette attente active est nourrie et affermie par le fait que le Christ est déjà venu en notre chair ; notre foi est apostolique parce qu’elle est fondée sur le témoignage des Apôtres « ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons » (cf. 1 Jn1, 2-3). En le célébrant à Noël, nous prenons les moyens d’une manière renouvelée de l’accueillir par la grâce jusqu’à ce qu’il vienne.

Le Peuple de Dieu a attendu, espéré et préparé la venue du Christ, du Sauveur, du Messie grâce aux Promesses de Dieu, à sa Parole, grâce à la Révélation. Toutefois, si certains l’ont reconnu et suivi, d’autres non. Saurons-nous, à notre tour, le reconnaître et l’accueillir, non seulement à la fin des temps, mais aussi dans le mystère de son Incarnation, comme dans la grâce par laquelle Il se donne à nous chaque jour, chaque instant ?

Le II° Concile du Vatican, dans sa constitution dogmatique Dei Verbum, sur la Révélation divine, nous rappelle "la Sainte Tradition et la Sainte Ecriture sont donc reliées et communiquent étroitement entre elles. Car toutes deux, jaillissant d’une source divine identique, ne forment pour ainsi dire qu’un tout et tendent à une même fin. En effet, la Sainte Ecriture est la Parole de Dieu en tant que, sous l’inspiration de l’Esprit divin, elle est consignée par écrit ; quant à la Sainte Tradition, elle porte la Parole de Dieu, confiée par le Christ Seigneur et par l’Esprit Saint aux apôtres, et la transmet intégralement à leurs successeurs, pour que, illuminés par l’Esprit de vérité, en la prêchant, ils la gardent, l’exposent et la répandent avec fidélité." (DV 9) La Sainte Tradition « reçue des apôtres (...) comprend tout ce qui contribue à conduire saintement la vie du peuple de Dieu et à en augmenter la foi ; ainsi l’Eglise perpétue dans sa doctrine, sa vie et son culte, et elle transmet à chaque génération, tout ce qu’elle est elle-même, tout ce qu’elle croit" (DV8).

C’est dire que l’accueil et la compréhension de la Parole de Dieu, en faisant appel à l’intelligence et à la raison, ne peuvent s’y limiter. S’il faut comprendre pour croire, il est vital que chacun « en croyant (...) espère, qu’en espérant, il aime » (DV 1, cf. S. Augustin). D’une manière particulière, l’unité de la Sainte Ecriture et de la Sainte Tradition se manifeste magnifiquement dans la célébration du culte public de l’Eglise. Par les rites, les paroles, les chants, la musique, les ornements, les fleurs, sollicitant chacun de nos cinq sens, et l’intelligence et le cœur sont touchés. Les mots comme les gestes parlent, proclament, annoncent.

Aussi, la beauté et l’harmonie de la liturgie sont aussi un moyen d’affirmer et de professer notre foi en la beauté de notre Dieu et de son Amour. La participation active à l’acte liturgique est celle qui en sollicitant nos sens et notre intelligence, touche aussi nos cœurs et nous conduit à accueillir la grâce du Christ ici et maintenant.

Abbé Bruno Gerthoux, curé de Montfavet