Au revoir aux religieuses du Carmel d’Avignon

4 juin 2022

Une bien triste nouvelle pour un diocèse : les Carmélites d’Avignon présentes depuis plus de 400 ans quittent le couvent d’Avignon en raison de leur petit nombre.

Les 3 carmélites qui demeurent encore au Carmel rue de l’Observance à Avignon vont quitter définitivement leurs locaux dans quelques semaines.
Nous les entourons de notre sollicitude et nous rendons grâce pour leur présence de prière dans notre diocèse.
Nous vous proposons quelques repères historiques de l’histoire de cette communauté dont la présence a marqué notre diocèse.

Le carmel d’Avignon a été fondé le 8 septembre 1613.
Il est placé d’emblée sous la juridiction de l’Ordre et non des Supérieurs français, Avignon n’étant pas alors en France mais en territoire pontifical.
Les Pères Carmes y étaient présents dès 1608. C’est le carmel de Gênes qui en assura la fondation, la dédiant à la Vierge du Carmel.

Lors de la Révolution, le monastère qui compte 14 religieuses est vendu comme « bien national », et les carmélites sont contraintes de s’expatrier en Espagne.
Certaines trouvent refuge dans leur famille et un groupe continue à vivre clandestinement à Villeneuve-lès-Avignon.

La restauration en mars 1817 fut réalisée par Thérèse du Très Saint Sacrement, professe d’Avignon qui s’était cachée à la campagne pendant la persécution ; elle fut aidée par 2 sœurs de Carpentras pendant quelques mois.

En 1820, l’unique survivante de la communauté, de retour de son exil en Espagne, réintégra la Communauté.

En mars 1879, dans l’impossibilité de retrouver leur monastère, les carmélites s’installent dans l’ancien couvent des Franciscains Récollets qu’elles acquièrent à bas prix : c’est l’actuel couvent, 3 rue de l’Observance. Malheureusement, les inondations de 1840 et 1856 obligent à de grands travaux de reconstruction.

La Communauté est revitalisée par la venue en 1914 de 6 sœurs réfugiées du carmel de Pontoise qui demeureront à Avignon.

Pendant la seconde guerre mondiale, le monastère est fermé : les bombardements de la gare toute proche en sont la cause, les sœurs trouvant refuge au carmel de Carpentras puis près de Venasque (l’Aupillère).

Au cours de son histoire, le carmel d’Avignon a réalisé plusieurs fondations : Carpentras (1627), Chambéry (1934), Cavaillon (1668), Les Vans (1840), Nice (1865), Ecully (1878).

En 1901, les lois antireligieuses n’obligent pas à un nouvel exil malgré les menaces par deux fois répétées.

Pendant la guerre civile espagnole, Avignon accueille les carmélites de Boadillante del Monte en 1938-39.

De grandes figures ont marqué notre carmel : Madeleine de Jésus-Marie, professe de Gènes, prieure et fondatrice (Carpentras, Chambéry) ; la vénérable Françoise de saint Joseph, converse, qui reçut des grâces extraordinaires ; Marie-Thérèse du Sacré-Cœur qui promut la restauration des Carmes en France…
Il influença de grandes personnalités : Raïssa Maritain, Marie-Antoinette de Gueuser (Consummata), Bruno de Jésus-Marie, carme….et Gustave Thibon, philosophe, qui trouve sa vocation au Carmel d’Avignon.
Il accueillit la reine Anne d’Autriche en 1630, Le Père Herman Cohen en 1852 et 1861, la princesse de la Tour d’Auvergne, (fondatrice du Carmel de Jérusalem) en 1873, le Père Lémann en 1875 qui à partir de la fondation d’Ecully, prépara celle de Haïfa.

Le Carmel est réputé pour son activité de confection de santons en cire qui s’est développée dès le 17° siècle. de nombreuses crèches de nos paroisses possèdent ces santons.

Site Fédération des Carmélites France-Sud

 

Jeudi 16 juin à 11h au Carmel d’Avignon
nous entourerons de notre prière les 3 religieuses du Carmel
au cours d’une messe présidée par Mgr Fonlupt.