Autrefois dans le diocèse d’Avignon, en juin (1872-1972)

2 juin 2022

Fête-Dieu à Avignon en 1872

 « Avignon est toujours une ville bien catholique et qui sait affirmer sa foi », ainsi commençait la chronique de la Semaine Religieuse du diocèse d’Avignon évoquant la procession générale du Saint-Sacrement pour la Fête-Dieu, en 1872.

Saint-Sacrement, Bollène

Nous sommes en régime de Concordat, aussi « le départ de la procession a été annoncé par le son de toues le cloches » mais aussi « la grande voix du bourdon de l’Hôtel de Ville », et d’ailleurs « on a vu (…) au premier rand du cortège d’honneur, M. le Préfet du département, M. le Général de subdivision et M. le Maire de la cité ».

« Sur tout son parcours une foule immense d’avignonnais et d’étrangers s’était réunie pour la voir passer e s’est tenue, tant qu’a duré le défilé, recueillie et respectueuse ». Monseigneur l’Archevêque ne put présider la procession cette année-là, à cause d’une maladie, toutefois, quand la procession est passée près de l’archi-basilique métropolitaine de Notre-Dame-des-Doms, il a « paru, avec ses ornements pontificaux et entouré de ses Grands-Vicaires et de son Chapitre, sur le grand perron du Calvaire, où un murmure très accentué de satisfaction, parti de la foule, l’a salué ».

Notre-Dame-de-Lumières (1872, 1922)

En 1872, le premier jour de l’octave de la Fête-Dieu, étaient inaugurées les processions du Saint-Sacrement au sanctuaire de Notre-Dame-des-Lumières (au pluriel). « On sait combien le parc de Lumières se prête merveilleusement aux gracieux développements des files pieuses qui forment ordinairement le cortège de la Reine des Anges. Cette fois c’était le Fils de Marie, sous les voiles eucharistiques qui était porté en triomphe dans ces allées fleuries ». Le chroniqueur ajoute « les trois congrégations du Petit-Séminaire venues en pèlerinage dès le matin, sous la conduite de leurs Directeurs, ont beaucoup ajouté à la beauté d la fête par la mélodie de leurs chants, leur modestie et leur recueillement ».

En 1922, pour la deuxième année consécutive, les jeunes catholiques se sont retrouvés à Notre-Dame-de-Lumière (au singulier) le Lundi de Pentecôte. Au cours de la messe, l’abbé Peyron, vicaire général, « exhorta ses auditeurs à faire en cette journée radieuse la part de la récréation, d’un labeur peu fatigant et surtout celle de la ferveur, que le Saint Esprit communique en l’anniversaire de la Pentecôte ». Ce rassemblement est l’occasion pour les jeunes de se mettre à la disposition des curés « pour porter, sans demander aucun dédommagement matériel, là où on les appellera, la bonne parole, en faveur de la jeunesse catholique ». Dans l’après-midi, « une belle procession s’organise à travers les allées de Lumière et se déroule sous les ombrages touffus de la cour Sainte Jeanne d’Arc, au chant du Magnificat et du ‘Prouvençau e catouli’ ».

Mgr Peyron, Vicaire Général
(L’usage romain est de donner le titre de Monseigneur aux vicaires généraux, pour souligner le lien entre celui-ci et l’évêque)

Le reliquaire du Saint-Mors à Carpentras 1872

C’est en 1872 que le reliquaire du Saint-Mors de Carpentras a été réalisé par les ateliers d’Armand Calliat à Lyon. Selon la tradition, le Saint-Mors fut réalisé par ordre de sainte Hélène pour le cheval de l’Empereur Constantin, à partir d’un clou de la vraie croix. C’est sur cette relique que la pape Vigile prêta serment au II° Concile de Constantinople, qui resta dans les trésors de Byzance jusqu’en 1206, puis fut apportée par un seigneur du Comtat à Carpentras qui la plaça dans ses armoiries.

« Le reliquaire qui renfermera ce précieux trésor a été conçu et exécuté par l’habile artiste avec le goût exquis dont tous ses travaux font foi. Quatre chevaux, fièrement posés, soutiennent le pied sur lequel est représentée la victoire de Constantin. Cette scène, dont les personnages et les chevaux dorés se détachent sur émail rouge, est admirablement dessinée. Autour de la tige s’enroulent, en fuyant, des reptiles qui figurent les démons vaincus. Sur le nœud se détachent des médaillons émaillés. La monstrance affecte la forme triangulaire de la relique, qu’elle environne d’une décoration splendide ; elle est surmontée du labarum couronné ».

Eglise de Saint-Joseph Travailleur, 17 juin 1972

L’église paroissiale de Saint-Joseph-Travailleur qui est actuellement inutilisée, inscrite au Patrimoine remarquable du XX° siècle, a connu le samedi 17 juin 1972 la célébration de l’ordination sous-diaconale d’Olivier Pety et Bernard Salussola.

Abbé Bruno Gerthoux
Archiviste