Chercher le bien véritable

17 septembre 2022

   Servir Dieu ou être esclaves des idoles. L’Évangile de ce dimanche nous met face au choix radical de nos vies, de toute vie. Servir Dieu, c’est lui ressembler. Et lui ressembler, c’est prendre tous les moyens au service d’une seule fin : entrer en communion avec d’autres. Dieu n’a créé le monde et n’est entré en alliance avec Israël et avec l’Église que pour nous faire entrer dans un dialogue d’amitié, « Le Seigneur parlait à Moïse face à face, comme un homme parle à son ami » (Ex. 33,11). Pour que nous mangions avec lui et lui avec nous : « Voici, je me tiens à la porte et je frappe ; si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui pour souper, moi près de lui et lui près de moi. » (Ap. 3,20). Servir Dieu, c’est se faire des amis, c’est ne pas être seul, c’est accueillir et être accueilli. 

  L’argent n’est ni ange ni démon ; il est un moyen. Mais Jésus le qualifie de malhonnête ou trompeur car il donne l’illusion que l’on peut s’appuyer sur lui… On se bâtit ainsi de fausses protections et l’on court le risque de négliger l’essentiel. C’est déjà ce que Jésus prêchait en Galilée : « Cherchez le royaume de Dieu et sa justice et tout le reste vous sera donné par surcroît » (Mt 6,33). Que toutes nos ressources soient donc au service de la relation ! Ne gaspillons pas nos biens pour des citernes vides qui ne retiennent pas l’eau ! Quel est ce « bien véritable » dont parle le Christ sinon la relation vraie que nous avons pour Dieu et pour notre prochain, pour ces relations qui seules donnent du sens et du goût à notre vie. «  Car là où est votre trésor, là aussi sera votre coeur » (Lc 12,34).

   Montrons-nous habiles à l’image de Jésus lui-même. Lui « qui n’avait pas d’endroit où reposer la tête » (Mt 8,20), il ne cessait de se faire accueillir ou d’accueillir… « Zachée descendit et l’accueillit avec joie » (Lc 19,6). Jésus était riche en amitié, il prenait le temps de la rencontre… Montrons-nous fidèles dans les petites choses, celles que nous n’emporterons pas avec nous, utilisons-les pour enrichir la communion que nous avons avec nos frères, le « bien véritable » que le Seigneur nous confiera. Puissions-nous entendre alors cette parole : « C’est bien, serviteur bon et fidèle… en peu de choses tu as été fidèle, sur beaucoup je t’établirai ; entre dans la joie de ton Seigneur » (Mt 25,21).

Abbé Frédéric Fermanel