Décès du Père Georges Hilaire

15 mai 2011

1925-2011

Le Père Georges Hilaire est décédé le samedi 14 mai 2011, à l’âge de 86 ans.
Ses obsèques ont été célébrées le mardi 17 mai à l’église Saint Ruf d’Avignon ; l’inhumation a eu lieu à Grillon dans le caveau familial.

Né le 12 novembre 2011 à Richerenches dans une famille qui devait donner 3 prêtres à l’Eglise, Marcel, Jean et Georges, ce dernier fut ordonné le 12 juillet 1948.
 
Il a vécu sa vocation tant en Afrique - 4 années au Tchad (diocèse de Pala), 6 années au Cameroun (diocèse de N’Gaoundere) - qu’en France - Bollène, Orange, Saint-Martin-de-Castillon, Puyméras, Caumont, Bédoin, Mazan.


Il résidait à la villa Béthanie depuis 2000. De 2004 à 2009, il fut aumônier du Centre Hospitalier d’Avignon et de la Clinique Rhône-Durance. Depuis 2010, il était aumônier du Carmel d’Avignon.

Rendons grâce au Seigneur pour ce serviteur fidèle dont beaucoup garderont en mémoire sa bonté, sa générosité et son sens du service.
 
Dans le cadre de "Paroles de prêtres", le Père Georges Hilaire retraçait le sens de sa vocation : se donner et transmettre.
 
Homélie pour la Messe d’obsèques du Père Georges Hilaire

Eglise St Ruf, Avignon
Le mardi 17 mai 2011
 
Frères et Sœurs,
 
En cette après-midi, nous accompagnons le Père Georges Hilaire par notre présence, notre prière et notre amitié. Nous le faisons au cœur de cette messe qui est eucharistie, action de grâce.
Avec vous, ses sœurs Marie et Lucie, son frère Pierre, ses neveux, ses nièces et ses parents ; ainsi que monseigneur l’archevêque, ses frères prêtres et toute la famille du diocèse d’Avignon, nous remercions le Seigneur pour la vie et le ministère de celui qui est un jeune prêtre depuis près de 63 ans.
Suivons ensemble le fil de la Parole de Dieu que nous venons d’entendre, afin de fortifier notre action de grâce durant cette liturgie d’espérance et de paix.
 
 « Il est grand l’Amour dont le Père nous a comblé » vient de nous dire l’apôtre Saint Jean. Georges en a fait maintes fois l’expérience durant sa vie. Née et baptisé à Richerenches, tout près du berceau familial de Grillon, il grandira dans le foyer de Maurice et Julia Hilaire, partageant avec ses frères et sœurs une vie heureuse, quoique souvent rude. Par exemple les quatre kilomètres parcourus matin et soir, été comme hiver pour aller à l’école catholique de Valréas, afin de recevoir un enseignement enraciné dans l’Evangile.
Hélas, cette joie de l’enfance ne l’empêchera pas de vivre le tragique accident de son frère Aimé, décédé à 14 ans ; mais tout cela contribuera à former les qualités humaines de l’homme que nous connaissons : la simplicité, la bonté, l’attention délicate aux autres et, ce qui est la marque de fabrique de toute la famille : l’humour. Combien d’entre nous ont été les heureuses victimes d’un bon mot qui déridait souvent et facilitait la rencontre ?
Tout cet Amour dont le Père nous comble, Georges a été appelé à y répondre en donnant sa vie par amour pour Dieu et pour les hommes. C’est avec ses frères Marcel et Jean qu’il s’y est préparé avant d’être ordonné par monseigneur de Llobet en 1948. « (Le Père) a voulut que nous soyons appelés enfants de Dieu » nous dit encore Saint Jean, c’est désormais à cette œuvre divine que Georges va collaborer.
 
« Restez en tenue de service », cette Parole du Christ rapportée par Saint Luc, le Père Hilaire va la suivre dans ces divers ministères vauclusiens : au bord du Rhône à Bollène et Orange, mais aussi à Puyméras et Vaison la Romaine, à St Martin de Castillon, à Caumont et au pied du Mont Ventoux : à Bédoin et Mazan. Il accompagnera chacune des personnes rencontrées dans leurs joies et leurs peines. Trouvant, là encore, un écho dans sa propre famille entre la joie des naissances des neveux et nièces, leurs mariages et le décès de son frère Joseph en 1969. Dans chacun des lieux où il sera, il cherchera à rencontrer les personnes, comme à Bedoin où il deviendra chauffeur du bus de ramassage scolaire. Son intégration sera telle qu’à l’occasion d’une de ses absences, son remplaçant bien laïc s’entendra gratifier d’un sonore « bonjour monsieur le curé » par un voyageur distrait. Tout cela ne doit pas nous faire oublier l’essentiel : son désir de veiller en attendant son Maître, le Seigneur, dont il prêchera inlassablement l’Evangile bien au-delà du département, puisqu’il découvrira l’Afrique : 4 ans au Tchad et 6 ans au Cameroun, il gardera toujours au cœur cette expérience formidable de communautés vivantes qui ont soif de la Parole de Dieu.
Cette même Parole, il la prêchera en langue provençale dans de nombreuses fêtes et pèlerinages de la région auxquels il participait volontiers. Il nous en fera partager encore la richesse, puisque c’est dans la langue de mistral que nous chanterons tout à l’heure le Pater et le cantique à Notre-Dame de Provence.
 
Enfin viendra le temps de la retraite à la villa Béthanie. Retraite active bien évidemment, qui le verra visiter de nombreux malades à l’hôpital Duffaut et à la clinique Rhône-Durance, entre autres ; mais aussi assurer de nombreuses messes, par exemple au Carmel. Ce sera aussi, petit à petit, le temps de la souffrance, toujours discrète, il ne se plaignait pas et c’est à peine si nous pouvions entendre un pudique « c’est pas facile ». En même temps, il se préparait à la rencontre qu’il vit maintenant avec ce Seigneur qu’il a veillé toute sa vie et qui le fait maintenant passer à sa table.
Certainement, le Père Georges Hilaire me gronderait gentiment en disant « ce n’était pas la peine de dire tout ça. Ma vie est toute simple, le Bon Dieu m’aime et j’essaie de l’aimer ». « Bien sûr Père, pourrions nous lui répondre, mais en regardant toute votre vie, à la lumière de la Parole de Dieu, nous avons aujourd’hui envie de le remercier, de lui rendre grâce ». A ce moment là, rassuré, nous l’entendrons sûrement nous dire « si c’est pour rendre grâce à Dieu, alors ça va ! »
 
La Vierge Marie, Notre-Dame de Lourdes est la patronne de l’Hospitalité Diocésaine dont le Père Georges Hilaire a été l’aumônier. Qu’elle accompagne maternellement celui que nous remettons au Seigneur, en disant « Adieu », « Adésias », « A Dièu sias » c’est-à-dire « tu es à Dieu », maintenant et pour l’éternité.
 
AMEN Alléluia !
Père Sébastien Montagard