Dieu ! Fais-nous revenir !

« Dieu ! Fais-nous revenir, que ton visage s’éclaire, et nous serons sauvés  », ces paroles du psaume 79 nous invitent à la conversion, qui est un moyen de garder notre cœur en éveil, d’accueillir la grâce du Salut, de vivre à nouveau et d’une manière renouvelée dans l’amitié de Dieu.

En effet, ce qui alourdit notre cœur, et rend bien souvent notre quotidien difficile et éprouvant, sans que nous nous rendions bien compte de ce lien de cause à effet, c’est notre péché. Le péché blesse notre cœur au point qu’il nous est plus difficile d’aimer et d’être aimé. Il affecte notre esprit et notre intelligence de telle manière qu’ils s’assoupissent et perdent l’enthousiasme et la curiosité de la recherche du bien, de la justice et de la vérité. Il touche et affaiblit aussi notre volonté par laquelle nous prenons avec amour les moyens de faire et vivre le bien, la justice et la vérité. Notre vie, à cause du péché, devient plus éprouvante, difficile, pénible, parce que ce qui devrait être facile et évident, est une série de batailles et de combats épuisants.

Or, la conversion est d’abord un don, un don de Dieu, un don de sa grâce, un don de son amour de miséricorde. Bien sûr, nous y devons consentir, mais celui qui œuvre et agit, c’est Dieu lui-même, lui qui nous fait revenir, et revenir à Lui. Au cœur de la conversion, la lumière de son visage, comme un sourire illumine un visage, réconforte et encourage celui qui le regarde. Ce visage n’est pas celui du jugement et de la condamnation, mais celui de la patience, de la tendresse et de la compassion, trilogie constitutive de l’amour de miséricorde.

La patience de Dieu avec chacun de nous s’est manifestée tout au long de l’histoire du Salut, de l’Histoire Sainte du Peuple de Dieu, attentif à attendre et préparer le moment opportun ; avec tendresse, comme une mère avec son enfant, Il nous accompagne, nous appelle, prend soin de nous ; avec compassion, Il vient au secours de notre faiblesse, et son amour comble ce qui nous manque.

Par le sacrement de la réconciliation, il nous suffit de consentir à cette œuvre de la grâce, de laisser Dieu nous faire revenir à Lui, en laissant son visage s’éclaire dans notre vie, pour dévoiler les ombres du péché, nous ouvrir les chemins du Salut dans notre quotidien, et lui permettre de prendre sa place au cœur de notre vie.

abbé Bruno Gerthoux, curé