Pour vous, qui suis-je ?

25 septembre 2022

Pour vous, qui suis-je ?

Nous pouvons entendre beaucoup de choses sur le Christ Jésus : opinions, idées, croyances, affirmations et certitudes, fantasmes et élucubrations. Pour d’autres religions, il peut être vu comme un sage, voire un prophète, ou au contraire comme un usurpateur. En discutant au coin d’un comptoir, chacun aura sa version, sa vision, son idée. D’aucuns affirmeront même qu’il n’a pas existé, qu’il est au mieux un mythe, une légende. Au hasard des publications dans les médias, à la faveur du calendrier des fêtes chrétiennes, nous pouvons lire, entendre ou voir des reportages où sont affirmées un certain nombre de choses sur le Christ Jésus. Tout n’est pas nécessairement totalement faux, tout n’est pas parfaitement juste, ni toujours honnête.

Lorsque le Seigneur pose la question aux disciples : « au dire des foules, qui suis-je ? », sa préoccupation n’est pas de faire un sondage de popularité, à la manière des influenceurs des réseaux sociaux actuels ! La finalité de sa question est de conduire les disciples eux-mêmes à formuler, affirmer et témoigner de leur foi. Et cette question est toujours d’actualité pour chacun d’entre-nous, non pas seulement aujourd’hui, maintenant, mais à tout instant de notre vie d’hommes et de femmes chrétiens, baptisés.

Il ne nous demande pas seulement de formuler une opinion ou une idée, de construire un discours ou un exposé, mais de proclamer et professer notre foi en Celui qui nous fait vivre, Celui qui nous anime, Celui qui nous enflamme. Notre foi ne se réduit jamais à une somme d’opinions ou de croyances, à l’accumulation de pratiques et d’usages - fussent-ils religieux et pieux -, à une idéologie. « Pour vous, qui suis-je ? » Le Seigneur nous engage et nous conduit à témoigner chacun personnellement de l’Amour de Dieu, de sa présence et de son œuvre en nous, par la grâce.

Bien sûr, parfois, il faut être capable de parler, de répondre, d’expliquer, lorsqu’il nous est demandé de rendre compte de notre foi, ou lorsque nous entendons dire de choses erronées. Pour cela, nous avons aussi besoin de nous former, d’approfondir, de comprendre et de nous approprier le dépôt de la foi.
Mais plus encore, nos actes doivent être en accord avec nos paroles, et notre foi ne peut se limiter à de vains discours. Notre manière de vivre dans la société, avec les autres et dans le monde sont un témoignage, mais surtout notre façon de vivre notre foi, de prier, notre attitude et nos gestes mêmes dans les célébrations et devant le Seigneur présent dans l’Eucharistie, notre fidélité au quotidien.

Si nous vivons notre vie de baptisés comme une réponse d’amour à l’Amour Infini, Créateur et Sauveur, alors tout ce que nous sommes, ce que nous faisons et disons, sera une proclamation, un témoignage de notre foi dans le Christ Jésus.

Abbé Bruno Gerthoux, curé de Montfavet