Edito du père Doumas

24 janvier 2022

Nous sommes portés à prononcer des jugements péremptoires sur les personnes ou les événements et cela d’autant plus que nous sommes mal informés. En fait, si nous voulons être honnêtes, toujours nous avons à nous dire : je pense ceci, je pense cela, mais sur quoi réellement s’appuie mon propos ?

Cela peut être le cas, tout particulièrement, dans notre vie communautaire. On dit des « choses » à propos d’untel ou d’unetelle, mais sur des bases très fragiles, très peu vérifiées. Sans doute il arrive que le propos ou le comportement soit avéré, qu’il n’est pas inventé ou déformé, mais pour autant en savons-nous la raison ? Pourquoi a-t-il dit cela ? Pourquoi a-t-elle fait cela ? Nous l’ignorons. Nous ignorons aussi bien la cause que le but. Car, il y avait une intention, qui peut entièrement nous échapper.

Quoiqu’il en soit il faut éviter, non seulement la calomnie, qui est très grave, mais aussi la médisance. Nous accusons les médias de ne transmettre que les mauvaises nouvelles et de taire les bonnes. Mais, au quotidien de nos vies, nous racontons, nous-mêmes plus souvent le mal que le bien. Il peut même y avoir une véritable complaisance à cela.

Il faudrait développer car cela nuit à notre vie communautaire. Mais, je voudrais insister sur un aspect particulièrement grave et pénible. Sans doute, on peut estimer que telle ou telle personne devrait se comporter autrement. Mais, le dire aux autres sans le lui dire à elle n’est rien d’autre que de l’hypocrisie. Par elle-même l’hypocrisie relève du mensonge, puisqu’elle dissimule. Mais plus profondément elle est un manque de courage.