En mission au Liban

2 décembre 2022

Sœur Carine Salomé de Mission Naïm Espérance est missionnaire pour le diocèse du Vaucluse. Depuis un an, elle accueille des jeunes qui veulent, eux aussi, partir en mission. C’est avec quelques-uns d’entre eux que Carine revient d’une mission d’un an au Liban, dans la vallée de la Bekaa.

« Le Liban, actuellement, traverse une crise économique catastrophique, et ce peuple auparavant joyeux, a perdu l’espérance. La livre libanaise ne vaut plus rien. Il n’y a plus d’accès à la santé ; en juillet il n’y avait plus qu’une heure d’électricité par jour, des problèmes de carburant, des pénuries de farine et de pain. Et aller demander un colis alimentaire, c’est pour ces personnes qui avaient de l’argent il y a peu, atteindre à la dignité de la personne. »
Balbek, dans la plaine de la Bekaa est le centre du Hezbollah, mais il y a aussi quelques villages chrétiens dont Der el Arhmar et un sanctuaire marial Notre-Dame de Béchouat, sanctuaire peu connu des étrangers, mais très prisé par le peuple libanais. C’est là que Carine se met au service de l’évêque maronite.

« Le coeur de ma mission est la compassion, de rendre accessible Dieu et donner l’espérance à nouveau. C’est notamment développer l’adoration du Saint Sacrement au cœur du sanctuaire de Béchouat, dans le silence qui existe trop peu dans le Moyen-Orient. Ma mission est de déployer la foi des enfants ; j’étais en lien avec les sœurs du Bon Pasteur et j’ai donc mis en place l’oratoire pour les enfants ; les enfants s’approprient le lieu dans lequel ils savent que c’est Jésus vivant qui les aime et les attend pour la rencontre, pour les sortir de leur situation déprimante. »

Visiter fait partie aussi de la mission de Carine :

« La visite de compassion a quelque chose d’universel. Offrir l’être, l’amitié, ne changera pas leurs conditions de vie, mais ça change le fond en donnant la joie, la paix, l’espérance ». 

L’ennui des jeunes Libanais désœuvrés jusque dans leurs études à cause des pénuries, a frappé Carine. Certains l’accompagnaient en tant qu’interprètes, mais comment leur redonner l’espérance ?
« On nous a demandé d’aller accompagner ces jeunes au sein des aumôneries, et voyant leur détresse et leur demande, on a mis en place des retraites spirituelles. Et tous ces jeunes Libanais qui, au départ, venaient nous aider pour la traduction ont dit : Mais nous ne venons plus pour la traduction, mais pour la joie de la mission ! ».
Et quand Carine est partie, ces jeunes ont continué à aller visiter des familles, des personnes âgées, isolées, dans les villages chrétiens mais aussi les camps syriens.
Une petite équipe a été créée à distance avec les sœurs du Bon Pasteur qui ont aidé à porter spirituellement ce petit groupe de jeunes Libanais.
Pendant son séjour au Liban, Sœur Carine est retournée visiter Qaraqosh, ville qu’elle avait laissée cinq ans auparavant complètement détruite, et la voilà retrouvant une ville pleine de vie, pleine d’enfants chrétiens dans les rues :

« Tout cela est le témoignage vivant de la victoire de la vie sur la mort, et de l’amour sur la haine. En revenant au Liban après cette petite incursion en Irak, j’avais ce message à donner au peuple libanais, car il n’y a jamais de croix sans résurrection. »

On peut rejoindre Carine dans sa mission ou la soutenir financièrement par des dons. Pour cela : www.naim-esperance.org

Résumé d’un entretien avec Martine Racine pour l’émission « Pourquoi le Taire » sur RCF Vaucluse

par Sylvie Testud