Entrée en Carême

12 mars 2014

Extrait de la Lettre d’Informations du Diocèse d’Avignon, mars 2014


Lorsqu’on envisage ce qu’est le carême il faut nous débarrasser des images stéréotypées que nous avons héritées de nos prédécesseurs, pleins de bonnes intentions mais légèrement détachés de la grande tradition de l’Église.

Historiquement, ce temps de 40 jours qui précède Pâque est un temps de préparation au baptême pour les catéchumènes et de communion à cette préparation pour les membres de la communauté chrétienne. Cela n’a rien à voir avec le ramadan ou un autre temps de jeûne de telle ou telle religion.
C’est le Seigneur qui conduit sa communauté au désert, comme dit le prophète Osée, pour parler à son coeur.
C’est donc un moment où chacun est invité à se rapprocher du Seigneur, à intensifier le lien avec Lui, par la prière, le jeûne et l’aumône qu’est le partage.
Il me semble important que tout cela soit vu dans la lumière de la finalité qu’est la fête de la Résurrection.
Le carême n’est pas une fin en lui-même mais un chemin de renouvellement de l’être (signifié par les 40 jours) pour célébrer la victoire du Christ sur la mort.

Dans la lumière des paroles de notre Pape François depuis des mois, il me semble important d’insister sur l’aumône, c’est-à-dire le partage. Le carême ne consiste pas à « réussir » quelque épreuve qui nous mériterait quelque chose devant le Seigneur, puisque tout est donné gratuitement. Mais à mettre en acte ce qui a été posé au plus profond de notre coeur dans la charité vraie.
Finalement, prier, jeûner et partager c’est la même chose : c’est vivre en acte le don de Dieu reçu au baptême et à la confirmation.

Une prière d’être, qui nous rend présent à Dieu et à nos frères,
Le jeûne qui consiste à faire grandir le désir de la rencontre avec Dieu par le manque de ressources terrestres,
Le partage qui n’est finalement qu’un acte de justice, de rendre aux autres ce dont ils ont besoin et que je possède.
Mais à chaque fois, c’est dans une lumière d’amour que cela doit être vécu, sinon nous ne faisons rien de plus que les autres. Donner une pièce à un mendiant sans regarder cette personne et sans créer un lien, si ténu soit-il, n’a pas de sens chrétien.

Que les cendres que nous porterons sur notre front sans honte d’être chrétiens soient pour nous tous signes de cette joie du carême qui vient et qui nous attend pour manifester plus que jamais la bonne nouvelle de la Résurrection du Seigneur.

Père Pierre Joseph Villette
Vicaire général