Es-tu celui qui doit venir ?

17 décembre 2022

Les disciples de saint Jean-Baptiste, envoyés par celui-ci, vinrent interroger le Seigneur. Ils ont appris auprès de saint Jean-Baptiste ce désir et cette curiosité du cœur et de l’âme qui cherchent à reconnaître le Sauveur. Leur question dévoile leur espérance, leur attente, leur foi. Ce désir de savoir, de comprendre, de connaître et reconnaître le Sauveur, d’accueillir la grâce de Dieu, leur permet d’avancer, d’avoir l’audace de la recherche.

La réponse du Seigneur est simple « Allez annoncer à Jean ce que vous avez vu et entendu : les aveugles retrouvent la vue, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle… ». Si le Seigneur semble ne pas répondre directement à leur question, toutefois, il va au-delà de leurs demandes et de leurs attentes. Il leur revient de reconnaître les signes qui montrent que le Messie, le Sauveur, le Christ est donné, que son règne a commencé, que les promesses de Dieu s’accomplissent, ici et maintenant.

Or, les avons-nous vus ces aveugles qui retrouvent la vue, ces boiteux qui marchent, ces lépreux qui sont purifiés, ces sourds qui entendent, ces morts qui ressuscitent, ces pauvres qui reçoivent la Bonne Nouvelle ? Peut-être répondrons-nous, plein de foi et d’espérance : « pas encore ! ». Et si nous étions passés à côté, sans les voir ? Ce ne sont pas des miracles spectaculaires que nous devons rechercher, mais les signes qui nous montrent et manifestent que le Règne du Christ est survenu, que le Sauveur est là. Lorsque le Seigneur accomplit des miracles dans l’Evangile, ce n’est jamais pour le spectacle, mais c’est toujours lié à la conversion et la guérison des cœurs. Aussi, ces aveugles, boiteux, lépreux, sourds, morts et pauvres, il est nécessaire de reconnaître que c’est chacun de nous. Nos cœurs et nos intelligences sont bien souvent plus aveugles et sourdes que ne le sont nos yeux et nos oreilles ; nos vies boiteuses, par manque de cohérence, de fidélité, de persévérance ; nos péchés nous défigurent et nous rongent plus encore que ne le ferait la lèpre sur le corps ; nous sommes morts et nos cœurs sont vides, alors que nos corps et nos vies sont matériellement saturés ; nous sommes pauvres, parce que nous avons l’impression que nous avons tout et que nous n’avons besoin de rien ni de personne.

En venant à la crèche, c’est d’abord cela que nous venons humblement, pauvrement, sincèrement reconnaître, et qui nous donnera à chacun l’audace, à la suite des bergers, de vivre et d’annoncer la Bonne Nouvelle.

Abbé Bruno Gerthoux, curé de Montfavet