Homélie du deuxième dimanche de l’Avent

16 janvier 2022

LE DEUXIEME DIMANCHE DE L’AVENT

LUC 3:1-6

 

Jean proclame un baptême de repentance. Ce repentir est la promesse d’un bel avenir. Cette repentance nous aide à apaiser nos cœurs et nos esprits troublés par notre passé. L’Avent donne de l’espoir, mais pour cet espoir, nous devons revenir de notre vie passée. Que voyez-vous quand vous regardez votre passé ? Quels sont les sentiments et les pensées ?. Pour certains, le passé est un souvenir douloureux, une chaîne qui les lie encore, une chance perdue, un échec scolaire. Pour d’autres, le passé amène un sourire de gratitude, peut-être de la nostalgie, ou même une nostalgie du bon vieux temps. Pour la plupart d’entre nous, le passé est probablement un mélange des deux.

Indépendamment de la façon dont nous voyons notre passé ou peu importe ce que nous avons fait ou non à l’époque, où nous sommes empêtrés ou asservis à notre passé. Nous répétons les mêmes schémas, nous racontons les mêmes vieilles histoires et écoutons les mêmes vieilles voix. Et peu de changements. La vie devient statique et nous sommes coincés dans le passé en essayant de vivre une vie qui n’est plus.

L’appel de Jean à la repentance est l’appel pour nous d’affronter et de gérer notre passé. Bien que nous ne puissions pas défaire ou modifier le passé, nous pouvons nous en libérer. « Lorsque Dieu règne en maître, le passé est rejeté. Là où Dieu règne, le passé ne règne pas ». Cela ne veut pas dire que le passé n’a pas de conséquences sur notre avenir. Cela signifie que le passé ne doit pas nécessairement nous définir ou déterminer notre avenir. La question derrière le repentir n’est donc pas ce que nous avons fait ou laissé de côté, ce qui nous est arrivé ou ne nous est pas arrivé, mais ce qui a revendiqué notre vie. Le passé révèle qui et quoi a revendiqué notre vie.

À cet égard, la repentance ne consiste pas à changer du mal au bien ou du pécheur au juste. Il s’agit de se libérer de notre passé. Il s’agit d’un changement d’avis que nous nous laissons revendiquer par un autre. Il s’agit de se laisser revendiquer par quelque chose de nouveau, de différent, d’inimaginable et d’impossible. C’est peut-être la différence entre Jean et toutes ces autres personnes nommées dans l’évangile d’aujourd’hui.

La parole de Dieu n’est pas venue à Tibère, empereur de Rome. Il n’est pas venu à Ponce Pilate, gouverneur de Judée. Il n’est pas venu à Hérode, souverain de Galilée. Il n’est pas venu à Philippe, souverain d’Ituraea et de Trachonitis. Il n’est pas venu à Lysanias, souverain d’Abilene. Et cela n’arriva pas aux grands prêtres Anne et Caïphe. Au lieu de cela, la parole de Dieu est venue à Jean fils de Zacharie.

La parole de Dieu n’est pas parvenue aux palais et aux quartiers généraux des pouvoirs en place. Il est venu dans le désert. Il n’est pas venu à l’empereur, au gouverneur, aux souverains ou aux grands prêtres. C’est arrivé à un homme sauvage, un prophète, une voix criant dans le désert.

La parole de Dieu revendiquait la vie de Jean d’une manière qu’elle ne revendiquait pas sur ces autres vies. Peut-être que le pouvoir politique, la sécurité économique et la religion avaient certainement déjà revendiqué leur vie, alors que l’impuissance, l’insécurité et l’incertitude du désert avaient revendiqué la vie de Jean. C’est peut-être le cadeau, la grâce, que les temps sauvages de la vie nous apportent. Et je me demande, c’est quoi pour toi ?

Qu’est-ce qui a revendiqué votre vie ? Et de quelles manières cette revendication vous a-t-elle lié au passé et vous a-t-il refusé une nouvelle vie, un nouveau départ, un avenir en transformation ? Peut-être que c’est la peur, la colère, la déception, la culpabilité, le regret. Peut-être est-ce la perte, le désespoir ou le chagrin. C’est peut-être l’affairement, l’ambition, le besoin d’approbation, pour réussir. C’est peut-être une relation brisée, un cœur brisé, une voix dure et critique. Il y a des milliers de réclamations qui nous sont faites.

Je ne veux pas que nous ressassions le passé et parlions de ce que nous aurions pu ou dû faire ! ou comment nous pouvons nous améliorer. Ce n’est pas de la repentance et ce n’est pas ce que Jean proclame dans l’évangile d’aujourd’hui. Ce ne sont que des allégations plus frauduleuses sur nos vies. Je veux que nous laissions le passé être notre maître, une voix qui nous appelle à une nouvelle vie. Je veux que nous affrontions et traitions notre passé pour nous réveiller, nous libérer, et nous laisser plus pleinement revendiquer par la foi, l’espérance, l’amour ; La foi de Dieu en nous, l’espérance de Dieu pour nous, l’amour de Dieu pour nous.

À quoi ressemblerait votre vie si vos principales revendications étaient la foi, l’espérance et l’amour ? Quelles portes s’ouvriraient à vous ? Comment cela changerait-il vos relations ? Comment pourriez-vous voir et engager le monde et les autres différemment ?

Je ne sais pas ce qui vous prend la vie aujourd’hui. Je ne connais pas les histoires de ton passé. Mais je peux vous dire ceci. Ce repentir, cette libération du passé, remplit les vallées et les endroits bas de nos vies, abaisse les montagnes et les collines qui étaient auparavant hors de notre portée, redresse les parties tortueuses de nos vies et aplanit les chemins accidentés.

Qu’est-ce qui réclame votre vie aujourd’hui ? Quelles réclamations sont frauduleuses et doivent être refusées ? Et que faudrait-il pour s’ouvrir à quelque chose de nouveau, de différent, quelque chose qui promet la possibilité de l’impossible ?. La vie doit continuer. Sortons de notre passé et espérons la grande joie qui nous attend.