Jésus de Nazareth

mai 2007

De Benoît XVI, Flammarion

Depuis des années, le Saint-Père travaillait sur deux livres consacrés à Jésus de Nazareth. Le premier, publié en avril en italien et en allemand, sort dans quelques jours en français chez Flammarion (le 24 mai – le second livre présentera l’enfance de Jésus). C’est un ouvrage à lire absolument ! Humblement, Joseph Ratzinger le présente lui-même, non comme un travail de magistère, “mais uniquement l’expression de ma recherche personnelle de la “face du Seigneur” (Ps 27, 8)” (extrait de la préface). Mais quelle recherche !

Comme son titre l’indique, l’ouvrage est entièrement centré sur la connaissance de la personne de Jésus. Or, nous le savons, dans la Bible “connaître” signifie aimer, faire une seule chair avec… “le verbe connaître en hébreu (s’applique) à l’amour humain physique. Ainsi que l’homme et la femme sont deux réunis en une seule chair, Dieu et le croyant deviennent-ils deux en un seul esprit” (Benoît XVI, audience générale, 2 mai 2007). Ce qui signifie que nous ne pouvons connaître Jésus sans l’aimer, ni d’ailleurs, l’aimer sans le connaître, et ce toujours plus. Après Moise, qui était “l’ami de Dieu”, le Messie est son propre Fils et Il est venu nous révéler le vrai visage du Père. Car dans cet ouvrage, Benoît XVI se demande ce qu’a véritablement apporté Jésus, “s’il n’a pas apporté la paix au monde, le bien-être pour tous et un monde meilleur : qu’a-t-il apporté ? La réponse est simple : Dieu. Il a apporté Dieu”…

Invitation donc à relire les Evangiles consacrés à l’activité publique de Jésus, de son Baptême à la Transfiguration, afin de devenir des Fils, et ce, en particulier, en apprenant à prier. Un très beau chapitre est ainsi consacré au Notre Père. Les Béatitudes, les “disciples”, le “Fils”, sont autant l’occasion de pages magnifiques, où tout chrétien trouvera de quoi se nourrir abondamment. Ceci dit le livre du Pape n’est pas seulement un splendide livre de méditation, c’est aussi le livre d’un pasteur qui s’adresse à l’homme d’aujourd’hui.

Autre point important, Benoît XVI appuie toute son étude sur les progrès de la recherche historique et critique, sciences auxquelles il dit lui-même accorder le plus grand sérieux (car le Dieu des juifs et plus encore des chrétiens est le Dieu de l’histoire, de l’incarnation). Il montre ainsi comment le Jésus historique et celui de la foi de l’Eglise est bien le même : la Personne en laquelle “nous avons tous les motifs d’appuyer notre vie chrétienne”. Pouvoir faire confiance en la valeur historique des Evangiles n’est pas une démonstration négligeable devant la quantité d’idioties constamment publiées sur Jésus ! Ceci dit, la critique historique ne suffit pas. Aussi le Pape utilise-t-il également les outils de l’interprétation théologique de la Bible, qui bien entendu requièrent la foi.

Si Jésus de Nazareth est un livre riche et dense, ce n’est pas un ouvrage de et pour spécialistes, loin de là, aussi chaque chrétien, et en particulier chaque catéchiste, est-il invité à le lire. L’été sera lumineux !