Journée de prière et de mémoire pour les personnes victimes de violence et d’agressions sexuelles dans l’Eglise !

20 mars 2022

Témoins pour une vie nouvelle - extrait du livret de prière

Parole de Victime :

« Tu as trop vu à l’âge d’apprendre à voir. Aujourd’hui un élan te manque. Tu n’auras jamais pu croire les marionnettistes. Qui peut savoir la douleur sourde et constante de l’enfant qui a vu l’ami de ses parents pratiquer un double langage et duper tout son entourage du haut de sa chaire morale. Qui peut savoir le sang qui coule indéfiniment de ce coup de poignard dans un corps d’enfant ?  »

De victimes à témoins, p. 41

Nous pouvons constater que les blessures infligées ne disparaissent jamais, ce qui nous oblige à condamner avec force ces atrocités et à redoubler d’efforts pour éradiquer cette culture de mort, les blessures ne connaissent jamais de « prescription ».La douleur de ces victimes est une plainte qui monte vers le ciel, qui pénètre jusqu’à l’âme et qui, durant trop longtemps, a été ignorée, silencieuse ou passée sous silence. Mais leur cri a été plus fort que toutes les mesures qui ont entendu le réprimer ou bien qui, en même temps, prétendaient le faire cesser en prenant des décisions qui en augmentaient la gravité jusqu’à tomber dans la complicité.

 Pape François, Lettre au peuple de Dieu (20 août 2018)

Parole de Victime :

« Vous avez su faire renaître la confiance et le dialogue sur une terre desséchée et totalement épuisée, et vous n’imaginez pas le soulagement que cela peut nous procurer. En cela, au milieu des difficultés que la commission doit traverser et dont je n’ose imaginer l’ampleur, vous réussissez l’impossible : transformer la souffrance en espérance. »

 De victimes à témoins, p. 96

C’est pour cet enfant qui pleure, petit garçon, petite fille, adolescente ou adolescent, que nous avons réfléchi, travaillé, décidé. « Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères... » (Mt 25, 40). « Il est trop tard, avons-nous dit, samedi, avant-hier, pour consoler cet enfant. Il ne l’est pas de nous souvenir de lui. » Les pas intérieurs que nous avons franchis ici et les décisions que nous avons prises, il nous reste à les partager avec les prêtres, nos frères, avec les diacres, et tous les baptisés et dans toutes nos structures d’Église. Ce que nous ferons, nous le ferons pour lui, cet enfant qui pleure aujourd’hui encore caché en tant d’adultes ; ce que nous ne ferons pas, nous en sommes conscients, c’est à lui que cela manquera, c’est lui qui sera renvoyé dans sa souffrance solitaire. Cela, nous ne le voulons pas.

Mgr Éric de Moulins-Beaufort, président de la CEF, discours de clôture de l’Assemblée plénière (8 novembre 2021)