LE CAREME ! ET LES PORTES OUVERTES DE NOTRE EGLISE

12 mars 2022

Bonjour, comme vous le savez nous mettons en place ce nouveau format de newsletter, progressivement, en testant le logiciel, et les fréquences.

Cet éditorial du Père Henry Vedrines fait suite à la newsletter du 05/03, et est repris dans le bulletin paroissial : La petite voix. 

Bonne lecture !

Les CENDRES

Quel beau signe que cette marque à nos fronts ! Là où nous avons été oints ! Revenir à la source de cette parole qui a fait de nous des « fils et filles « mais aussi des « frères et sœurs « et des « christophores » ! Nous allons partager nos joies, nos combats intérieurs, nos souffrances. Ces cendres nous rappellent nos fragilités, nos faiblesses, notre condition mortelle, non pour nous y complaire, comme une fatalité, mais avec le désir de renaître tels des phénix de ces cendres, de laisser le feu de la PASSION, brûler le Vieil homme, la vielle femme (parité oblige).

ATTENTION pas avec n’importe quelle flamme ! Le feu de « celui qui s’est fait pauvre pour nous enrichir ». Le chemin de carême est un pèlerinage vers notre cite sainte intérieure, nous allons devoir pour arriver au bout nous délester de ce qui nous plombe, voire nous attache, nous décentrer ; chaque année nous allons à nos périphéries, pour trouver et remettre le christ au centre. Pas uniquement le christ vainqueur, mais aussi le christ souffrant, l’autre qui comme nous, révèle son visage, joyeux ou abimé.

Ce chemin n’est pas solitaire, et il n’est pas à emprunter sans précautions, ni bagages ! Au seuil, comme de nouveaux DANTE, pour passer la porte ou nous croiserons un peu de nos enfers, non pour chercher Béatrice, mais la voie des béatitudes, est inscrit « CONVERTIS TOI ET CROIS EN L’ÉVANGILE ! » Oui nous prenons la route, ou le chemin caillouteux, car nous « croyons » qu’un autre a ouvert la voie, les portes, et a débroussaillé, et roulé la pierre tombale. LA FOI, CA SE MARCHE.

A chacun son rythme, son âge, sa démarche. Avec comme boussole, La Parole de Dieu, pour ne pas céder aux sirènes, et rejoindre tel Ulysse nos Ithaque, nos maisons, nos « églises domestiques ». Et puis comment remettre le christ au centre sans ce rapport avec LUI et les rencontres qu’il fait ! De quelles rencontres se nourrira notre carême 2022 ?

Les TROIS VOIES / PRIÈRE JEÛNE AUMÔNE

Comme les mages, elles vont par trois, ces voies et voix qui nous mèneront, là où le ROI est né vraiment, sur la CROIX ! Ils ne sont pas uniquement experts en sagesse humaine, ils vont nous aider à scruter le ciel, pour vivre ici-bas, entre consolations et désolations, comment savoir mettre le Christ au centre ? Comment savoir discerner si ces désirs, ou parfois ces peurs (il y en aura, dès qu’on se déplace !) Viennent de nous, des hommes, du monde, de nos vies blessées, de l’esprit du mal ? Le chemin de la réconciliation avec nous-mêmes, les autres et Dieu, se fait à l’aide de la prière, du jeune, de l’aumône !

LA PRIÈRE

En ces temps, où les nouvelles vont vite, changent en direct et demandent un discernement, ou le temps et la parole sont des apparences parfois trompeuses, où tout peut être dit, parait-il. Prendre du temps de fréquenter, celui qui est la PAROLE. L’ÉCOUTER lui, nous parler, et sans lui couper la parole, se laisser surprendre ! Chacun aura sa méthode, mais finalement, loin de nous couper du monde, regardons les évangiles en immersion dans le concret quotidien. Les petits groupes de synode nous ramènent souvent à la découverte qu’écouter, s’exprimer, parler, se découvrir n’est pas si naturel.

Nous lui parlons tellement à ce brave Jésus, si nous l’écoutions un peu plus ? A la bonne place comme Marie (sans nous dispenser d’être Marthe !) Nous parlons souvent de « résolutions de carême », qui sait vraiment ce dont nous avons besoin ? Osons l’écoute, sans oublier que le Seigneur parle par les autres, ou les événements ! La prière est aussi un acte d’espérance, de solidarité avec les autres. Redécouvrir le lien de COMMUNION qui nous lie. Et n’oublions pas la louange, de rendre grâce à ce qui est beau, qui a rempli notre cœur. S’il est rempli de cet amour gratuit, c’est autant de place en moins pour les prises au mal !

LE JEÛNE

Puisque nous marchons vers pâques, prenons conscience, à la lumière de la croix, que des cailloux, des liens, des pesanteurs font de nous des albatros lourds à décoller. Le jeune, c’est pointer ces endurcissements, ces addictions, et les affronter, entendant la main vers celui qui nous Libère est aussi se décentrer, car ce dont nous jeûnons, c’est ce qui nous laisse le gout du repli, de l’entre soi ! On peut jeûner pour soi, se convertir sur un point précis, ou pour manifester une foi dans la prière féconde qu’est le don de soi. Parce que jeûner c’est donner de sa personne, et dans cette fragilité qui nous expose, expérimenter la joie de la rencontre, qui nait de deux dons réciproques. On peut jeûner, sur des actes, des paroles, des attitudes. Dans un monde où on « prend », apprendre aussi une certaine chasteté face à la nourriture, mais aussi au vivant, a notre rapport au monde. Et pourquoi pas jeûner sur le temps ? On court, on fait trop, et ça nous disperse, divise, éclate ! Se retrouver. Économiser sa monture. On est loin des privations et des interdits, sauf si elles sont ordonnées à la fraternité, a l’aumône. Chers paroissiens, le jeûne, c’est expérimenter l’œuvre du salut dans nos faiblesses, dans nos attachements désordonnés, nos limites d’amour. Comme « dieu est plus grand que notre cœur », c’est se débarrasser et écouter, cela nous décentre, de ce qui nous empêche d’être en paix. Santé et sainteté, un « i » les sépare !

L’AUMÔNE

Remettre le christ au centre ! C’est ne pas oublier que d’une certaines façons nous le crucifions (nous méditera la passion le vendredi saint) et que donc, se mettre au service matériel, ou non, disons fraternel avec le plus fragile, oublie, déshumanise, c’est chercher et retrouver, redonner un visage au frère et à la sœur. Le monde est aujourd’hui un village, dit-on ? Mais nous n’avons jamais vu autant d’anonymat, de déséquilibres sociaux, de racisme, de mépris, d’objectivation des personnes. Ou puis je agir, vers qui ? Seul, et en communauté, car si nous parlons beaucoup de périphéries, comment les accueillir, les intégrer, sans nier leur richesse ? On voit dans l’aumône la direction du don, mais peut être, en ces temps de synodes devons-nous nous pencher, vers l’autre direction, la joie de recevoir, d’écouter, ceux et celles qui sont sur le chemin. Ne laissons pas le samaritain faire le spécialiste de la charité, le prêtre et le lévite peuvent bien s’arrêter non ?

En regardant vers pâques, avec courage et foi, la croix nous rappelle le prix, le don mais aussi l’exigence de l’amour du SEIGNEUR. Le carême est un chemin de paix, ou nous nous interrogeons et surtout nous avançons pour nous laisser réconcilier avec nous, les autres, et DIEU. NE VIVONS PAS CE CHEMIN SEULS ! nul n’est une ile.

Allez ! Nous avons 40 jours pour que des cendres renaissent le feu de l’évangile de l’amour.

N’hésitons pas, à nous stimuler, entraider, à émettre et recevoir des propositions.

PÈRE HENRY VEDRINES