La Paix du Christ !

16 juillet 2022

Je suis toujours un peu surpris lorsque j’entends l’invitation « donnez-vous un geste ou un signe de paix », comme si, au moment de nous préparer à communier, nous devions nous échanger une salutation, un geste ou un signe presque mondain, qui n’aurait pas sa place à la messe, et encore moins à ce moment-là. Or, le texte prévu par la liturgie est « Donnez-vous la Paix ». Il ne s’agit pas d’un geste ou d’un signe, qui serait symbolique ou mondain, mais un acte et un don de la foi. Ce rite est plus riche qu’il ne pourrait y paraître.

Tout d’abord, ce geste et ces paroles sont ceux que Notre Seigneur Jésus a employés à la Résurrection. C’est dire que c’est pour chacun de nous aussi, un acte de foi en la Résurrection de Notre-Seigneur, non pas seulement le souvenir, le rappel ou le mémorial de celle-ci, mais l’affirmation qu’il est ressuscité, que cette résurrection nous concerne maintenant, qu’elle est une réalité présente.

Ce n’est pas à n’importe quel moment de la messe que nous accomplissons ce rite. Il n’est pas un simple geste de réconciliation fraternelle avant d’offrir le sacrifice, mais il vient juste avant la fraction du pain et la communion. Dans la Fraction du Pain, comme les disciples d’Emmaüs, nous reconnaissons le Christ ressuscité, dans la communion au Corps du Christ, nous reconnaissons dans la foi, que nous recevons le Christ qui se donne à nous, par sa grâce, dans ce sacrement.

Mais avant de le recevoir par la grâce de ce sacrement, nous reconnaissons aussi que Notre Seigneur se donne à nous par la grâce du sacrement de baptême. En nous donnant la Paix, nous faisons un double acte de foi, celui par lequel nous reconnaissons que notre frère, quel qu’il soit, quels que soient ses mérites et ses péchés, est un don de Dieu pour nous, et par suite, nous reconnaissons et affirmons qu pareillement, nous sommes un don de Dieu pour lui. Ce geste manifeste l’Eglise, en acte et en vérité : « Celui qui prétend aimer Dieu et qui n’aime pas son prochain est un menteur »

Abbé Bruno Gerthoux, curé de Robion et des Taillades