La chapelle de la Nativité (2/2)

17 mars 2023

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Depuis plusieurs années, la paroisse a recueilli des dons pour la restauration de la chapelle de la Nativité.
Les dons ont-ils été oubliés ? La réponse est non ! Est-ce qu’il s’y passe quelque chose ? La réponse est oui !
Grâce aux dons des fidèles, nous avons pu, ces mois derniers, reprendre l’écoulement des eaux pluviales venant des toits du sud et au sud de la chapelle. Elles descendaient, par une gouttière, dans un regard à la droite de la porte d’entrée de la chapelle. Mais, au lieu de s’écouler vers le centre de la cour, les eaux s’infiltraient sous la chapelle, contribuant à l’humidité latente ressentie à l’intérieur par tout un chacun. De plus, un curage du caniveau qui passe sous le mur sud de la chapelle permet aux eaux pluviales de s’écouler et de ne plus stagner. Avant d’envisager la reprise des enduits intérieurs, nous avons demandé à un expert de faire un diagnostic exhaustif sur cette question de l’humidité. Il nous permettra de définir les étapes de nos travaux.

Dans quelques semaines, la solidité du clocher et le bon fonctionnement de la cloche seront vérifiés. Une nouvelle corde sera installée et permettra l’annonce des offices et des temps de prière. De même, la fenêtre de la sacristie sera changée et la sacristie sera repeinte.

Dans l’environnement de la chapelle, des changements ont également lieu. La maison où se trouvait encore le Secours Catholique en 2017 a été vendue par les Sœurs du Christ et son nouveau propriétaire la rénove, purgeant la petite cour où se trouvaient les citernes à mazout.

Par ailleurs, les appentis qui nous appartiennent ont été réparés et mis hors d’eau par les Scouts et Guides de France qui peuvent y entreposer leur matériel.

Le moment venu, nous solliciterons de nouveau votre générosité pour la Nativité. Merci !

 

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Dans le faubourg de la Clastre, à Orange, les moines de Lérins fondèrent un monastère avec son église au Ve siècle. Saint Florent, évêque d’Orange (517 - 524) y a été abbé : c’est là qu’il fut inhumé. Plusieurs évêques d’Orange furent consacrés dans cette église. Plusieurs princes et princesses y furent inhumées. Au XIe siècle, le tombeau de Saint Florent est ouvert dans le but de donner des reliques au diocèse de Piacenza en Italie où St Florent avait été emmené –pour un temps – en captivité. Une relique du saint est encore présente dans la chapelle de la Nativité (mur sud). Un coffret plus grand contenant les reliques de Saint Florent est actuellement dans le chœur de l’église Saint Florent.

Du XIe au XIVe siècle, le domaine de la Clastre et son moulin à eau sont convoités par les puissants de ce monde. En 1561, l’église est ruinée par les protestants. En 1607, Eléonore de Bourbon, femme du prince d’Orange Guillaume de Nassau, fit venir les capucins. Dès 1610, ils se fixèrent dans les ruines de l’ancienne église démolie. Ils aménagèrent les bâtiments en couvent et construisirent l’actuelle église qui fut consacrée le 7 juillet 1620 par Mgr Jean de Tulles.

Supprimé à la Révolution, le couvent rouvrit ses portes en 1810 pour être Hospice de Charité, Maison de l’Aumône. Il fut acheté par une demoiselle, Suzanne Icard, qui le léga aux Dames de la Nativité, une congrégation fondée par le Père Barthélémy Louis Enfantin, prêtre du diocèse de Valence. Les sœurs s’installèrent en 1833. Les Sœurs ouvrirent une école puis un pensionnat de jeunes filles. En 1835, la maison est agrandie.

Le tableau (mi XIXe) qui est dans le sanctuaire résume la raison d’être de cette maison et son utilisation éducative depuis presque 200 ans : à la lumière de Noël évoqué par la Vierge Marie et Saint Joseph en adoration devant l’Enfant Jésus, le chant des anges résonne dans la nuit de Bethléem : Gloire à Dieu au plus haut des cieux … Sous le patronage de Saint François de Sales (à gauche), le Père Enfantin donne leur règle aux femmes qui se consacrent à la prière et à l’éducation des enfants visibles sur la droite du tableau. Au bas du tableau, ces femmes répondent en disant : « Nous voici, Seigneur ». En hauteur, des anges tiennent des phylactères sur lesquels on lit en latin deux passages bibliques :

Les petits enfants réclament du pain, mais nul ne leur en donne. Lamentations 4, 4
Ceux qui en auront instruit beaucoup dans la voie de la justice luiront comme des étoiles dans l’éternité. Daniel 12, 3

Toute l’action de la communauté s’appuie sur la Parole de Dieu comme en atteste le livre saint ouvert et visible au sol !

En 1904, la dissolution des congrégations enseignantes oblige la communauté à s’exiler en Italie. Revenues, elles ont enseigné les orangeois tout au long du XXe siècle. En 1976, les Sœurs de la Nativité fusionnent leur communauté avec d’autres communautés pour former les Sœurs du Christ (Union Mysterium Christi). En 1984, les sœurs font dévolution de la tutelle de l’école en faveur de l’Enseignement Catholique d’Avignon et doivent finalement quitter Orange en 2006.

En 2012 – 2013, leur propriété immobilière est vendue pour partie à l’école et pour partie au diocèse pour la paroisse. Aujourd’hui encore, la Nativité est le lieu où veillent et prient des religieuses, où les enfants sont éduqués et où les paroissiens – jeunes et vieux – viennent se former !

Père Michel BERGER, curé