La place des laïcs dans l’Église

octobre 2005

De même qu’en un seul corps nous avons plusieurs membres et que tous les membres n’ont pas tous la même fonction, ainsi, à plusieurs, nous sommes un seul corps dans le Christ, étant chacun pour sa part, membres les uns des autres” (Rm 12, 4-5). Il y a un seul Seigneur, un seul Corps du Christ, une seule foi, un seul baptême (cf. Ep 4, 5).

Commune est la dignité des membres du fait de leur régénération et de leur incorporation au Christ par les sacrements de l’initiation chrétienne ; commune est la grâce d’adoption filiale ; commune est l’appel de tous à la perfection de l’amour. Nous sommes tous un dans le Christ (Gal 3, 28) et l’eucharistie nous donne de grandir dans l’amour âme de tout apostolat.

Cependant, aux laïcs, hommes et femmes, en raison de leur condition et de leur mission reviennent des tâches bien précises dans l’Église. Si le rôle des divers ministres est, au dire même de Saint Paul : “De mettre les saints [c’est-à-dire les baptisés] en état d’accomplir leur ministère : bâtir le Corps du Christ.” (Ep 4,12), comment reconnaître les ministères et les grâces propres aux laïcs de telle sorte que tout le monde, à sa façon, et dans l’unité de la charité apporte sa participation à l’œuvre commune.

Leur vocation propre est d’être présent et agissant au cœur du monde dans les conditions ordinaires de leur vie familiale et sociale dont leur existence quotidienne est tissée. Ils sont ainsi appelés par Dieu à travailler de l’intérieur à la sanctification du monde, à la façon d’un ferment, en exerçant leur propre charge dans un esprit évangélique et en manifestant le Christ aux autres avant tout par le témoignage de leur vie rayonnant de foi, d’espérance et de charité. Chacun a à s’interroger sur son engagement à ce niveau-là au cœur du monde qui est le nôtre.
Il revient d’une manière particulière aux laïcs d’éclairer et d’orienter à la lumière du Christ toutes les réalités temporelles auxquelles ils sont étroitement unis. Les laïcs sont appelés tout spécialement à assurer la présence et l’action de l’Église dans les lieux et les circonstances où elle ne peut devenir autrement que par eux le sel de la terre. Ainsi tout laïc, à la mesure du don du Christ, est appelé à être témoin et instrument vivant de la mission de l’Église au cœur du monde.

Outre cet apostolat premier et essentiel, les laïcs peuvent être appelés à coopérer plus immédiatement et de diverses manières à l’apostolat spécifique des ministres de l’Église, mais sans jamais oublier que leur tâche première est d’être dans le monde et au cœur du monde des témoins rayonnant la présence et l’amour de leur Seigneur et Sauveur.
Au moment où l’Église, en ce mois d’octobre, porte plus directement le souci de la mission et des missions, il est important de se remettre en face de la mission fondamentale des laïcs chrétiens à la lumière de l’enseignement du Concile Vatican II. N’hésitons pas à relire les grands textes de la Constitution sur l’Église et de la Constitution sur l’Église dans le monde de ce temps, ils ont gardé toute leur force et ils demeurent, comme le Saint Père nous le rappelait récemment, une boussole capable de nous guider en ce début du troisième millénaire.

+ Jean-Pierre Cattenoz
Octobre 2005

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