La transformation pastorale et la démarche synodale

22 janvier 2022

Les laïcs dans l’Église : de la collaboration à la coresponsabilité

Notre paroisse ND de Bon Repos marche au cœur de l’Eglise et du Monde en gestation. Pour nous aider à grandir dans un enracinement et une croissance, dans une démarche à la fois de transformation pastorale et dans l’impulsion de la démarche synodale, je vous propose, une lecture sur plusieurs semaines du Pape Benoît XVI. Ces propos sont tirés d’un discours à l’ouverture du Congrès Ecclésial 2009 du diocèse de Rome. Il aborde avec sa clarté pédagogique et sa hauteur théologique un enjeu majeur : la coresponsabilité. Voici le 2e extrait :

 L’Église, avons-nous dit, est une communion, une communion de personnes qui, en vertu de l’action de l’Esprit Saint, forment le peuple de Dieu qui est en même temps le Corps du Christ. Réfléchissons un peu sur ces deux paroles-clés. Le concept de « Peuple de Dieu » est né et s’est développé dans l’Ancien Testament : pour entrer dans la réalité de l’histoire humaine, Dieu a élu un peuple déterminé, le peuple d’Israël, afin qu’il devienne son peuple. L’intention de ce choix particulier est de parvenir, par l’intermédiaire d’un petit nombre de personnes, à la multitude et de la multitude à tous. En d’autres termes, l’intention de l’élection particulière est l’universalité. A travers ce Peuple, Dieu entre réellement et de façon concrète dans l’histoire. Et cette ouverture à l’universalité s’est réalisée dans la croix et dans la résurrection du Christ. Dans la croix, le Christ, c’est ce que dit saint Paul, a abattu le mur de séparation. En nous donnant son Corps, Il nous réunit dans ce Corps pour que nous ne fassions qu’un. Dans la communion du « Corps du Christ », nous devenons tous un seul peuple, le Peuple de Dieu, où —pour citer à nouveau saint Paul— tous ne font qu’un et il n’y a plus de distinction, de différence, entre grec et juif, circoncis et non circoncis, barbare, scythe, esclave, hébreu, mais le Christ est tout en tous. Il a abattu le mur de séparation entre les peuples, les races, les cultures : nous sommes tous unis dans le Christ.

Ainsi, nous voyons que les deux concepts —le « Peuple de Dieu » et le « Corps du Christ »— se complètent et forment ensemble le concept néotestamentaire d’Église. Et tandis que « Peuple de Dieu » exprime la continuité de l’histoire de l’Église, le « Corps du Christ » exprime l’universalité inaugurée dans la croix et la résurrection du Seigneur. «  Pour nous chrétiens, »Corps du Christ« n’est donc pas seulement une image, mais un véritable concept, car le Christ nous a fait don de son Corps réel, pas seulement d’une image. Ressuscité, le Christ nous unit tous dans le Sacrement pour faire de nous un corps unique. Le concept de »Peuple de Dieu« et »Corps du Christ« se complètent donc : dans le Christ, nous devenons réellement le Peuple de Dieu. Et »Peuple de Dieu« signifie donc »tous" : du Pape jusqu’au dernier enfant baptisé. La première prière eucharistique, ce que l’on appelle le Canon romain, écrit au IV siècle, fait la distinction entre "serviteurs" (« nous sommes tes serviteurs ») et "plebs tua sancta" (« ton peuple saint ») ; donc, si l’on veut faire la distinction, on parle de serviteurs et de plebs sancta, tandis que le terme « Peuple de Dieu » exprime l’ensemble de toutes les personnes qui, en commun, forment l’Église. (2)