La transformation pastorale et la démarche synodale 5e extrait

19 février 2022

Les laïcs dans l’Église : de la collaboration à la coresponsabilité

Poursuivons notre lecture du Pape Benoît XVI. Ces propos sont tirés d’un discours à l’ouverture du Congrès Ecclésial 2009 du diocèse de Rome. Il aborde avec sa clarté pédagogique et sa hauteur théologique un enjeu majeur : la coresponsabilité.

5e extrait :

 Cette conscience commune de tous les baptisés d’être Église n’amenuise pas la responsabilité des curés. C’est précisément à vous qu’il revient, chers curés, de promouvoir la croissance spirituelle et apostolique de ceux qui sont déjà assidus et engagés dans les paroisses : ils sont le noyau de la communauté qui constituera un ferment pour les autres. Afin que ces communautés, même si elles sont parfois petites en nombre, ne perdent pas leur identité et leur vigueur, il est nécessaire qu’elles soient éduquées à l’écoute orante de la Parole de Dieu, à travers la pratique de la lectio divina, ardemment souhaitée par le récent synode des évêques. Nourrissons-nous réellement de l’écoute, de la méditation de la Parole de Dieu.

Ces communautés ne doivent pas perdre la conscience qu’elles sont « Église » car le Christ, Parole éternelle du Père, les convoque et fait d’elles son peuple. En effet, la foi est d’une part une relation profondément personnelle avec Dieu, mais elle possède une composante communautaire essentielle et les deux dimensions sont inséparables. Les jeunes pourront ainsi faire l’expérience de la beauté et de la joie d’être et de se sentir Église ; eux qui sont davantage exposés à l’individualisme croissant de la culture contemporaine, qui comporte comme conséquences inévitables le relâchement des liens interpersonnels et l’affaiblissement des sentiments d’appartenance. Dans la foi en Dieu, nous sommes unis dans le Corps du Christ et nous devenons tous unis dans le même corps et ainsi, précisément en croyant profondément, nous pouvons également éprouver la communion entre nous et surmonter la solitude de l’individualisme.

Si la Parole convoque la communauté, c’est l’Eucharistie qui fait d’elle un corps : « Parce qu’il n’y a qu’un pain —écrit saint Paul—, à plusieurs nous ne sommes qu’un corps, car tous nous participons à ce pain unique  » (1 Cor 10,17). L’Église n’est donc pas le résultat d’une somme d’individu, mais une unité entre ceux qui sont nourris de l’unique Parole de Dieu et de l’unique Pain de vie. La communion et l’unité de l’Église, qui naissent de l’Eucharistie, sont une réalité dont nous devons avoir une conscience toujours plus grande, également lorsque nous recevons la sainte communion, être toujours plus conscients que nous entrons dans l’unité avec le Christ et que nous devenons ainsi un entre nous. Nous devons toujours à nouveau apprendre à protéger et à défendre cette unité contre les rivalités, les différends et les jalousies qui peuvent naître dans ou entre les communautés ecclésiales.