La transformation pastorale et la démarche synodale 6e et dernier extrait

27 février 2022

Les laïcs dans l’Église : de la collaboration à la coresponsabilité

Terminons notre lecture du Pape Benoît XVI en lien avec notre journée paroissiale.

6e et dernier extrait  :

 Ce Je voudrais en particulier demander aux mouvements et aux communautés apparues après le Concile Vatican II, qui, au sein de notre diocèse également, sont un don précieux dont nous devons toujours rendre grâce au Seigneur, je voudrais demander à ces mouvements, qui, je le répète sont un don, de toujours prendre soin que leurs itinéraires de formation conduisent leurs membres à développer un sens véritable d’appartenance à la communauté paroissiale. Au centre de la vie de la paroisse, comme je l’ai dit, il y a l’Eucharistie, et en particulier la célébration du Dimanche. Si l’unité de l’Église naît de la rencontre avec le Seigneur, il n’est pas secondaire alors que l’adoration et la célébration de l’Eucharistie fassent l’objet d’une grande attention, en offrant ainsi la possibilité à ceux qui y participent de faire l’expérience de la beauté du mystère du Christ. Etant donné que la beauté de la liturgie « n’est pas pur esthétisme, mais modalité par laquelle la vérité de l’amour de Dieu, manifesté dans le Christ, nous rejoint, nous fascine et nous emporte » (Sacramentum Caritatis, 35), il est important que la célébration eucharistique manifeste, communique, à travers les signes sacramentaux, la vie divine et révèle aux hommes et aux femmes de cette ville le vrai visage de l’Église.

La croissance spirituelle et apostolique de la communauté conduit ensuite à promouvoir son élargissement à travers une action missionnaire décidée. Prodiguez-vous par conséquent afin de redonner vie à chaque paroisse, comme aux temps de la Mission dans la ville, aux petits groupes ou aux centres d’écoute des fidèles qui annoncent le Christ et sa Parole, des lieux où il soit possible de faire l’expérience de la foi, d’exercer la charité, d’organiser l’espérance. Cette articulation des grandes paroisses urbaines à travers la multiplication de petites communautés permet un souffle missionnaire plus étendu, qui tient compte de la densité de la population, de sa physionomie sociale et culturelle, souvent très diversifiée.

Il serait important que cette méthode pastorale trouve une application efficace également sur les lieux de travail, qu’il faut aujourd’hui évangéliser avec une pastorale de proximité bien pensée, car en raison de sa grande mobilité sociale la population y passe une grande partie de la journée.

Enfin, il ne faut pas oublier le témoignage de la charité, qui unit les cœurs et ouvre à l’appartenance ecclésiale. Pour expliquer le succès rencontré par le christianisme des premiers siècles, la montée d’une prétendue secte juive devenue religion d’Empire, les historiens répondent que ce fut notamment l’expérience de la charité des chrétiens qui a convaincu le monde. Vivre la charité est la forme primaire de la dimension missionnaire. La Parole annoncée et vécue devient crédible si elle s’incarne en comportements de solidarité, de partage, en gestes qui montrent le visage du Christ comme d’un véritable Ami de l’homme.

Puisse le témoignage silencieux et quotidien de la charité promue par les paroisses grâce à l’engagement d’un grand nombre de fidèles laïcs, continuer de s’étendre toujours davantage, pour que celui qui vit dans la souffrance ressente la proximité de l’Église et fasse l’expérience de l’amour du Père, riche de miséricorde. Soyez donc de « bons samaritains » prêts à soigner les blessures matérielles et spirituelles de vos frères. Les diacres, conformés par l’ordination avec le Christ serviteur, pourront rendre un service utile en promouvant une attention renouvelée envers les formes de pauvreté anciennes et nouvelles.

Je pense par ailleurs aux jeunes : très chers amis, je vous invite à mettre au service du Christ et de l’Evangile votre enthousiasme et votre créativité, en devenant les apôtres des jeunes de votre âge disposés à répondre de manière généreuse au Seigneur, qui vous appelle à le suivre de plus près, dans le sacerdoce ou dans la vie consacrée.

Chers frères et sœurs, l’avenir du christianisme et de l’Église à Rome dépend également de l’engagement et du témoignage de chacun de nous. J’invoque dans ce but l’intercession maternelle de la Vierge Marie, vénérée depuis des siècles dans la Basilique Sainte-Marie-Majeure comme salus populi romani. Comme elle fit avec les apôtres au Cénacle en attente de la Pentecôte, qu’elle nous accompagne nous aussi et nous encourage à regarder avec confiance le jour qui vient. Avec ces sentiments, tandis que je vous remercie pour votre travail inlassable, je vous donne de tout cœur à tous une Bénédiction apostolique spéciale.

Saint-Jean-de-Latran, cathédrale de Rome, 26 mai 2009.