1er mars 2021


Edito de l’évêque> Le carême : Un temps pour prendre la Parole ?

Au temps béni du carême et dans le contexte si particulier que nous vivons, nous serions tenté de prendre la parole.

Il y a tellement à dire. En premier, on voudrait exprimer, crier l’angoisse d’une société dont plusieurs membres sont tétanisés depuis douze mois par un virus qui fait roder le spectre sinistre de la mort.

Mais il y a davantage de sujets qui se bousculent dans nos esprit et ont hâte d’être portés sur tous les agora, les réseaux virtuels et tous les multiples écrans qui font désormais partie de la banalité du quotidien d’une très grande partie de l’humanité.

Il serait difficile de les passer exhaustivement en revue. Ils sont vraiment nombreux et rivalisent d’importance.

Nous pouvons cependant mentionner l’écologie. Noble enjeu de civilisation, elle court aujourd’hui le risque d’être coincée et paralysée. L’étau des idéologies qui s’affrontent dans de stériles et interminables batailles se resserre jour après jour. L’action simple et efficace en vue de la préservation de la gestion en est ainsi étouffée .

Pensons aussi à la bioéthique. Elle est devenu un jouet entre les mains des législateurs qui rivalisent d’audace dans le plat conformisme. Ils portent toutes leurs attentions au sens du vent pour mieux le suivre, alors même qu’on attend d’eux d’avoir pour unique boussole le sens du bien commun, et non les fluctuations incessantes d’une opinion pas forcément maîtresse de ses inclinations éthiques.

Il y aurait aussi le terrorisme. Toujours à l’œuvre aux quatre coins de la planète, comme le Covid 19…, il sème mort et désolation.

Mais attention, il ne faudrait pas oublier les migrants. Ils continuent d’arriver. Traversant déserts inhospitaliers, populations hostiles et mers agitées, ils débarquent sur nos côtes, survivants héroïques d’une périlleuse épopée. Mais, pour eux, commence un autre parcours de combattant. La terre qui leur semblait promise est elle-même prise dans de violentes convulsions. Ils deviennent l’objet passif de débats et affrontements entre ceux qui aident et ceux qui, du point de vue des premiers, n’aident pas assez.

Dans notre Église diocésaine elle-même, les thématiques préoccupantes abondent. Pour quand le nouvel évêque ? sera-t-il jeune ? pétri d’expérience ? Quel doit etre son profil pour conduire au mieux le peuple de Dieu du Vaucluse au regard de son histoire ancienne et récente ? Et le Festival aura-t-il lieu ? Et les célébrations pascales ? Aurons-nous la joie de vivre la Pâque comme habituellement, ou devrons-nous, comme l’an dernier, nous contenter des ersatz liturgiques qui ont inondé la planète ?

De tous ces sujets, nous aimerions parler. Saisir l’opportunité du temps de carême pour les décortiquer, et, qui sait, trouver des solutions.

Prendre la parole. Et si le temps de carême, c"était tout l’inverse ? Ne s’agirait-il pas avant tout de baisser d’un ton, se taire tout doucement pour laisser place au silence ?

De plonger pour s’échapper de la surface agitée, pour atteindre le calme et la sérénité des profondeurs marines ?

La véritable grâce du carême est là. Elle nous est donnée comme le temps non pas de prendre la parole mais d’écouter la Parole. Précisément parce que Dieu n’est pas indifférent à ce que nous vivons, que cela lui importe que nous ayons la vie et la vie en abondance, justement parce que nos peurs et nos angoisses sont l’objet constant de son attention, Il vient à notre rencontre avec sa Parole.

Si le Seigneur nous entraîne au désert , c’est pour que le bourdonnement incessant de nos multiples et légitimes préoccupations soit happé dans ce silence qui ne s’incline que pour laisser Dieu parler en nos cœurs. Cette Parole délicate pourrait être étouffée si nous persistons à vouloir prendre la parole.

En revanche, Pâques sera pour chacun et pour l’ensemble du diocèse le passage vers la vie et le triomphe de la joie, si au lieu de prendre la parole, nous nous laissons prendre par la Parole.

P. Pascal MOLEMB EMOCK
Délégué de l’administrateur apostolique

Actualité du diocèse> Une solidarité alimentaire dans nos paroisses 

Les conséquences de la crise économique du fait du Covid s’accentuent et font entrer des familles et des personnes seules dans la précarité, notamment la précarité alimentaire.

Dès avril 2020, des prêtres et des diacres du diocèse se sont mobilisés en offrant 50 € de leur traitement ou de leur revenu, puis des paroisses se sont organisées avec l’aide de bénévoles très impliqués pour distribuer des colis alimentaires en provenance de la Banque Alimentaire du Vaucluse, à des familles ou à des personnes sans domicile, connues ou pas de la paroisse.

Cette distribution est toujours l’occasion d’échanges personnels enrichissants. En moins d’un an, près de 40 tonnes de nourriture ont été distribuées par une dizaine de paroisses.

Mais si quelques aides ponctuelles de communautés religieuses ou de paroisses nous ont permis de continuer jusqu’à aujourd’hui, il nous faut désormais faire appel à votre générosité pour poursuivre cette belle action si nécessaire.

Votre don permettra de rejoindre les paroisses et associations qui rencontrent ces pauvretés et donnent en votre nom de quoi manger… don que nous envelopperons les uns les autres de prières, afin que le geste de donner avec les mains, permette à Jésus de toucher les âmes. De l’Espérance, au concret ! Nous avons besoin de votre don !

Concrètement : 

  • Contactez votre curé ou
  • Envoyez votre chèque ou des espèces à : 
    Maison Diocésaine - Dons alimentaires 
    Hina Lefrançois 
    31, rue Paul Manivet 
    libellés à « AD Avignon Dons alimentaires »

Hina Lefrançois

Paroisses en créations > Pour une conversion écologique

Et si nous passions au vert, Label église verte, paroisse verte, Pour un Christ vert 1 ? La couleur verte semble être à la mode alors que nous venons de revêtir le violet du temps de Carême ! Est-ce effectivement un effet de mode qui aurait donc une durée de vie limitée ? Est-ce un reflet sans consistance d’aspirations que nous ne prenons pas la peine de mettre en œuvre ? Ou, pour reprendre les mots du Père Brugidou - venu donner deux conférences sur la question de l’écologie intégrale à nos prêtres pour leur session de formation -, ne serait-ce pas plutôt la teinte dont devraient se colorer nos actions quotidiennes ?

Car l’écologie intégrale ne peut pas être une simple activité de plus, un bénévolat supplémentaire, encore un nouveau projet à mener de front. La teinture n’est pas une pièce de tissu à raccrocher au patchwork de nos journées, c’est une coloration inédite qui touche tous les fils de la trame, sans leur faire perdre le motif qu’ils forment. Si nous nous arrêtons aux questions matérielles et de protection de la nature, nous n’aurons fait qu’une part du chemin, nécessaire mais incomplète sans Dieu et l’Homme. Si nous déplaçons la question de l’écologie intégrale hors du champ quotidien de nos vies, nous passons à côté du projet de Dieu qui a fait le ciel et la terre et toutes choses, et nous a placé au milieu de sa Création pour que nous en soyons des intendants, pour que nous y participions : en prenant soin de la flore et des animaux qu’il a créé, en aimant les frères qu’il y a placés en même temps que nous. Quelle juste place leur donnons-nous aujourd’hui ? La vie chrétienne est déjà écologie intégrale si nous vivons de notre baptême, si nous plaçons notre espérance dans le Salut et la Paix apportés par le Christ : l’accueil des plus pauvres et du migrant est fraternité, le refus de la surconsommation est chasteté, l’action associée à la prière est témoignage de foi.

Et l’écologie intégrale en paroisse ?

En nous mettant en marche à la suite du Christ, encore plus en ce temps de Carême, pourquoi ne pas relire son quotidien sous le filtre de l’écologie intégrale ? Dans leur livre « Comment sauver la planète à domicile, L’art de vivre selon Laudato Sì », Adeline et Alexis Voizard donnent des pistes pour les familles et la vie quotidienne. Les thèmes sont transposables en paroisse, qui a elle aussi vocation à être un lieu de la contemplation, lieu de la bénédiction, un lieu où goûter au beau, etc. Les questions pratiques s’y retrouvent aussi bien que chez nous : trier ses déchets, refuser le plastique, réduire sa consommation d’énergie… Et les autres aussi : quid de l’accueil, du rapport à l’argent, de la beauté comme reflet de Dieu ?

Pour les paroisses désireuses d’initier leur conversion écologique, Marie-Hélène Lafage a écrit un petit guide nommé « Laudato Sì en actes ». Efficace et précis, il donne des repères pour savoir d’où l’on vient et où l’on va, présente des initiatives existantes qui donnent envie de s’y mettre, et fournit une méthode déjà éprouvée depuis plusieurs années pour créer un groupe de réflexion en paroisse, ressources à l’appui. 

Il est aussi possible de se joindre au Label Eglise Verte, à l’instar de la paroisse Saint-Ruf dans le diocèse, et de 500 autres sites religieux (paroisses chrétiennes, communautés, écoles catholiques, …) en France. Le site propose une grille de diagnostic pour faire un point complet sur une paroisse : énergie, consommables, mais aussi solidarité et pastorale.

La Conférence des Evêques de France a créé un site/magazine (toutestlié.catholique.fr) pour nous guider sur le chemin de l’écologie intégrale, en 4 thématiques : constater, enraciner, comprendre et agir.

C’est en effet en apprenant à mieux connaître et aimer la Création, que nous apprendrons aussi à la protéger et à la transmettre. Et cette conversion fera de nous des témoins de l’amour de Dieu pour toute sa Création.

Marie-Anne Molle

1 Jean et Hélène Bastaire chez Salvatore, 2009.

Portrait> Sandrine, une convertie passionnée du Christ

Sandrine Laroche est née dans une famille catholique ; elle a suivi la catéchèse et reçu les sacrements. Cependant, de l’adolescence jusqu’à l’âge de 27 ans, Dieu est malgré tout, mis de côté, « non uni à sa vie humaine » !


Jusqu’au jour où une amie lui propose d’accompagner sa grand-mère à la messe. Oui, cela serait amusant pour les deux amies !

En réalité, ce sera bien plus puissant qu’un simple amusement dénué de foi : grâce à cette grand-mère, les liens avec le Seigneur sont renoués, « et jusqu’à aujourd’hui, nous avons gardé cette fidélité à la foi. Cela a été un émerveillement et une reconnexion avec le Seigneur, grâce à cette grand-mère ! » Sandrine prend alors conscience que sa propre grand-mère, décédée quand elle avait 3 ans, a été exaucée, elle qui souhaitait, plus que tout, emmener son unique petite-fille à la Messe !


Un autre événement important dans son cheminement spirituel

« Je lisais une revue catholique, et au milieu de la revue, était exposé le Saint Sacrement. Au cours de cette même nuit, j’ai été réveillée par une brise légère…et c’était ce même magazine qui était suspendu au-dessus de ma tête et qui battait des ailes comme un papillon. J’étais à plat dos, tenue par une force qui m’empêchait de parler…forcément : je parle beaucoup et le Seigneur est venu me parler non pas dans l’agitation ordinaire de ma vie, mais au cours de la nuit. J’ai compris, quelques mois plus tard, que le Seigneur m’attendait non pas dans l’agitation mais plutôt dans le cœur à cœur avec Lui, dans l’adoration du Saint Sacrement que je ne connaissais pas avant. »

Grâce à la communauté des Béatitudes, Sandrine découvre alors ce qu’est l’exposition du Saint Sacrement. « Ce rendez-vous avec le Christ où je lui offre ma vie et où je l’écoute, m‘aide à m’ajuster, pour vivre l’ordinaire de ma vie de manière extraordinaire. Cela m’a donné le goût de l’essentiel, de l’essence du Ciel ! »
Une autre grande alliée dans sa conversion spirituelle est Sainte Thérèse de Lisieux, justement pour être avec le Christ dans les petites choses de la vie.

En arrivant à l’Isle-sur-Sorgue après une mutation professionnelle il y a 4 ans, Sandrine a comme premier réseau l’Eglise du Christ...

Et dans la collégiale Notre-Dame des Anges, elle prie et demande à Dieu ce qu’elle peut faire pour lui plaire. Sandrine va être exaucée : elle prendra soin de la Maison de Dieu en faisant le ménage ! Ainsi, chaque lundi, ce service du ménage est, pour elle, un«  temps inouï et privilégié » qu’elle termine toujours par un temps de prière, où elle confie tous ceux qui vont entrer dans cette église, touristes et autres. 

« Je rends grâce car il m’a été donné beaucoup d’énergie et la sainte audace de témoigner là où le Seigneur m’envoie et cela, dans n’importe quel milieu, sans prosélytisme, mais en étant ce que je suis au nom du Seigneur. Tout n’est pas encore accompli dans ma vie, mais j’ai l’audace de me laisser guider par le Saint Esprit, rien que pour aujourd’hui ! »

Au fait, Sandrine a été baptisée l’année de sa naissance, le jour de la Fête de la Transfiguration : elle mesure, aujourd’hui encore plus qu’avant, à quel point ce jour revêt une importance capitale dans sa vie chrétienne. 

Résumé d’un entretien avec Martine Racine pour l’émission « Pourquoi le taire » sur RCF Vaucluse,
par Sylvie Testud

Le livre du mois> La Mort - Méditation pour un chemin de vie, de Mgr Aupetit

C’est avec ce titre quelque peu abrupte que Mgr Aupetit, aussi bien médecin des corps que médecin des âmes (prêtre), vient rappeler à l’homme moderne une réalité qu’il s’était ingénié à cacher soigneusement depuis plusieurs décennies ...se berçant d’illusions quant à sa toute puissance liée à ses prouesses techniques.

Seulement voilà, le virus en a décidé autrement et la belle illusion a volé en éclat : la mort existe et nous l’avons rencontrée...brutalement.

Le fameux principe de précaution fut alors érigé en maître absolu. Il ne fallait plus s’aimer les uns les autres mais se protéger les uns des autres. Il fallait refuser de vivre vraiment pour ne pas risquer de mourir...

Cette méditation sur la mort est en définitive un hymne à la vie et à la beauté que lui confère le risque

En effet, comme le disait Simone Weil : le risque est un besoin essentiel de l’âme. L’absence de risque suscite une espèce d’ennui qui paralyse autrement que la peur… mais presque autant.

Cette peur, qui a paralysé nos contemporains, vient justement d’une négation des désirs de l’âme, qui aspire non pas à une vie sans risque, faite d’une réitération de plaisirs fugaces, mais à l’éternité d’une joie profonde qui comble véritablement.

C’est l’absence de cette espérance qui a trouvé nos contemporains si démunis devant la mort...

Or, cette crise est peut être l’occasion de lui redonner sa réalité existentielle que l’humanité avait perdue : non pas une fin, une chute dans le néant, mais un passage d’une vie à une autre.

Alors tout changerait, en commençant par l’accompagnement des mourants eux-mêmes, à qui l’on rendrait une véritable dignité... non celle de choisir sa mort, comme le revendiquent les tenants de l’euthanasie, mais de pouvoir vivre ses derniers instants entourés de l’amour des siens, de pouvoir accueillir et donner son pardon...

Ensuite, toute la vie serait orientée à la préparation de ce passage. On cesserait de vivre à la surface de soi-même en découvrant l’image de Dieu dans l’intimité de son cœur. 

C’est parce que l’être humain est créé à l’image de Dieu, et aimé de manière unique, qu’il est une personne infiniment digne

La personne, contrairement à l’individu, n’accède au sens de son existence que dans la relation, et ne se révèle que par le don - don qui nous précède, car c’est lui qui nous a fait émerger du néant.

C’est pourquoi Jésus nous dit : aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés (et non : protégez-vous les uns les autres)

Aimer est en effet l’action la plus grande que l’on puisse poser, car elle nous engage, au-delà de la mort, à consentir à la vie.

Claudine Duport

Ailleurs sur les médias> La WebTv du Diocèse d’Avignon : un programme sur mesure !

Retrouvez les horaires de diffusion et les fréquences des émissions du moment :

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Enseignement catholique > Une formation spécifique pour les maîtres

La DDEC Vaucluse dispense depuis des années une formation au « caractère propre », adressée aux maîtres, toutes tutelles confondues, dans le cadre qui est celui de l’exercice de leur profession.
C’est une formation professionnelle qui a pour objet d’ouvrir à ceux qui la suivent des perspectives pour nourrir l’acte éducatif dans l’Enseignement catholique, en conformité avec le Statut de l’Enseignement catholique et l’art. 442 du Code de l’éducation :

« Les enseignants qui souhaitent enseigner dans l’Enseignement catholique doivent être au préalable informés du projet de l’Enseignement catholique, de son caractère propre, des spécificités du statut des professeurs de l’enseignement privé, des conditions et modalités du recrutement et de la formation des maîtres » (Statut art. 67).

L’un des maîtres suivant cette formation nous livre son témoignage :

VOIR AVEC LES « LUNETTES DE DIEU »

Alors qu’une nouvelle rencontre est prévue à la rentrée des vacances de février, cela fait maintenant trois mercredis que la formation spécifique, délivrée par la Direction Diocésaine de l’Enseignement Catholique, réunit une vingtaine d’enseignants – titulaires ou non. COVID oblige, nous nous sommes « réunis » par Zoom ou par demi-groupe, mais la richesse des enseignements reste la même, et la nécessité d’une telle formation reste indiscutable. En effet, pouvoir découvrir et approfondir le caractère propre de l’Enseignement catholique est une vraie chance, surtout dans la société actuelle, déchristianisée, en quête de sens. Les aspects anthropologiques, christologiques et ecclésiologiques sont abordés à travers des thématiques telles que « Qu’est-ce que l’homme ? », « Qui est le Christ » ou encore « Transmettre en suivant la pédagogie du Christ ». C’est bien une réflexion sur l’homme et sa relation à Dieu qui est posée.

En tant qu’enseignants dans l’école catholique, ce type de formation est primordial et permet de nous réajuster dans notre rôle d’éducateur. Nous ne « distribuons » pas des connaissances à des élèves plus ou moins volontaires, même si cela est nécessaire, mais nous éduquons et formons des personnes dans leur intégralité : intellectuellement, humainement, spirituellement. C’est une formation complète de l’être. Ainsi, interroger et confronter nos convictions avec cette pédagogie du Christ est plus que formateur, puisque cela nous permet un changement et une évolution personnelle, mise ensuite au service de notre mission.

À titre personnel, cette formation, bien qu’elle ne soit pas encore achevée, m’a apporté beaucoup d’éclairage, tant dans mes choix professionnels qu’éducatifs. En effet, étant maître auxiliaire, cette formation, fondée sur la dignité de la personne et s’inscrivant dans le projet d’amour de Dieu pour chacun, me renforce dans ma volonté d’intégrer pleinement l’Enseignement catholique. Par ailleurs, mon rapport aux élèves a considérablement évolué : il s’agit de porter un regard de bienveillance sur chacun et de les voir avec « les lunettes de Dieu » pour les accompagner dans leur chemin personnel d’apprentissage (de connaissances et compétences) et de découverte et croissance dans la foi. Enfin, les relations avec mes collègues ont bénéficié de changements largement positifs, non par des grands discours, mais simplement par une façon d’être.

Une telle formation est un cadeau que tout enseignant, quelles que soient ses convictions et son parcours, devrait suivre au moins une fois dans sa carrière, pour forger son identité et son appartenance à la grande famille de l’Enseignement catholique.

Marie BAILER, professeur d’histoire-géographie
à l’Ensemble Saint Jean-Paul II et documentaliste

 

Il y a 100 ans dans le diocèse> Autrefois dans le diocèse d’Avignon, en mars

Saint Joseph

Statue de saint Joseph, église de Robion

 En cette année placée sous la protection de saint Joseph, il était naturel d’en évoquer la figure. Déjà en 1871, la chronique du diocèse des Nouvelles Religieuses précisait que cette fête « depuis très longtemps populaire dans notre ville d’Avignon où s’est érigé le premier autel en l’honneur de ce glorieux Patriarche, s’y est célébrée cette année, avec un surcroît de solennité. » En effet, le pape venait tout juste de proclamer saint Joseph, patron de l’Eglise universelle.

Dans ces pages, le rédacteur des Nouvelles Religieuses, évoquant les sept joies et sept douleurs de saint Joseph, écrit « l’éloge de saint Joseph peut se résumer en deux mots : il a passé sa vie avec Jésus et avec Marie, époux sans tâche de la Vierge très pure et gardien fidèle du divin Enfant », et conclut son intervention par une prière : « O Joseph, vous si puissant auprès d’un Fils bien-aimé auquel tout est soumis et tout appartient, vous si puissant encore auprès de Celle qui a été justement appelée toute-puissante par sa prière, voyez : le siècle où nous vivons est mauvais, et les fléaux, qui pesaient sur l’Egypte au temps des Pharaons, furent légers auprès des fléaux qui ont dévasté notre patrie, et de ceux qui, tous les jours encore, dévastent nos âmes. Donnez-nous, comme l’antique Patriarche à ses frères, donnez-nous l’assurance que nous ne périrons pas, et que vous allez paraître pour guérir nos maux ». Nous sommes en 1871, mais l’auteur de ces lignes semble avoir pensé à nous, aujourd’hui, dans cette prière.

Les épreuves de l’Egypte semblaient légères par rapport à ceux évoqués en 1871. En 1921, un article de la Semaine Religieuse dit « si le monde chrétien passait en 1870 par une série de lourdes épreuves et si les âmes couraient alors de périlleux dangers, serait-ce trop s’avancer que de dire plus accablantes les épreuves d’aujourd’hui et plus redoutables es dangers actuels ? » et l’auteur de poursuivre en évoquant les fléaux du temps : « luttes guerrières, dissensions sociales, effondrement des moeurs publiques et privées » !

Or, « saint Joseph est le type de l’homme du peuple, élevé soudain à une grande fonction et s’en acquittant avec tact, prudence, fidélité. Par saint Joseph, l’Eglise célèbre le travail noblement consenti, fidèlement exécuté. Par saint Joseph, le chef de la famille est glorifié ainsi que l’homme de foi. Par saint Joseph enfin, toutes les vertus du foyer sont proposées à la louange et à l’imitation. »

Le 19 octobre 1969, S. Exc. Mgr Joseph Urtasun consacrait l’église paroissiale de Saint-Joseph-Travailleur. L’église d’une capacité de 700 places est pourvue d’une flèche constituée par un tripode hyperbolique, en bois lamellé recouvert de cuivre, qui s’élève à 33 mètres de hauteur, et la croix qui la surmonte élève l’édifice à 42 mètres.

 

Détails des vitraux de l’abbé Roy

Abbé Joseph Persat 
(1910-1995)

Dès 1966, l’abbé Joseph Persat, curé de la paroisse, l’abbé Henri Laurent, économe diocésain, et l’abbé Marcel Roy, prêtre et peintre verrier, avaient sélectionné l’architecte Guillaume Gillet pour cette réalisation résolument moderne. Les vitraux sont de l’abbé Roy. Dans son homélie, mgr l’archevêque insista sur « la nécessité des églises comme signes sensibles de la présence de Dieu dans l’espace et dans le temps de la vie humaine ».

Le chanoine Tauleigne, droite sur la photo

24 mars 1971, décès de Monsieur le chanoine Jules Tauleigne

Jules Tauleigne est né le 4 décembre 1901 à Avignon. Il fut ordonné prêtre le 26 juin 1926, avec l’abbé Louis Marie Etienne Pourtalier. Après avoir été vicaire à Pertuis, il est nommé curé de Saint-Matin-de-la-Brasque en 1930, puis transféré à Saint-Pierre-de-Sénos en 1934, à Caumont en 1941. Distingué du titre de chanoine honoraire en 1962, il est par la suite nommé aumôneir de l’Institution Saint-Ange, à Montfavet où il est décédé le 24 mars 1971.

Abbé Bruno Gerthoux, archiviste

Nouvelle évangélisation> Quand une retraite paroissiale s’invite à la maison

Coup de projecteur sur une initiative missionnaire de paroisse :

Il était une fois un curé qui se demandait comment proposer à ses paroissiens une retraite de Carême.

Il voulait que cette retraite soit accessible au plus grand nombre au niveau organisation, disponibilité, emploi du temps, financier…

Beaucoup de critères à aligner !

Il eut alors l’idée d’une retraite spirituelle à distance, qui serait diffusée sur internet et à la radio pour ceux qui ne sont pas encore digitalisés.

De l’idée au projet, il y eu des hauts et des bas, des objections et des ajustements à faire.

Comment le radeau de l’idée est-il arrivé à devenir un vaisseau ? Tenir sur les flots, ne pas perdre le cap de vue, imaginer des solutions.

Deux points essentiels pour aller sur l’autre rive :

  • Écouter son coeur de pasteur qui lui dit de répondre au besoin pastoral de rejoindre les gens que l’Eglise ne rejoint plus.
  • Ne pas avoir peur que des personnes ne soient pas d’accord (peur de la nouveauté, peur du changement…vous avez dit PEUR ?)

En parlant avec Les Œuvres Pontificales Missionnaires, il réalise que le projet colle parfaitement à leur intention pour le monde.

Une collaboration étroite donna alors naissance à la box de Carême.

La proposition permet à tous de vivre un temps fort pour se préparer à Pâques. Une retraite de cinq jours que l’on pourra vivre de chez soi, de sa chambre, où que l’on soit, grâce à internet et à Radio Espérance.

Afin de vivre cette retraite extraordinaire et se recueillir chez soi, les organisateurs ont conçu un coffret spécial, un véritable “oratoire maison”. Pour le prix d’une journée dans une abbaye, on reçoit le coffret “Mon Carême” et on participe à 5 jours d’enseignements et de prière.

Le coffret contient :

  • Un livret avec tous les textes et offices,
  • Un chapelet,
  • Une bougie électrique en cire, des lettres de missionnaires qui évangélisent dans le monde entier
  • Et d’autres surprises pour se préparer à célébrer Pâques.

Sur Radio Espérance et le site internet www.moncareme.fr, on pourra suivre chaque jour la messe, deux enseignements et les temps de prière qui seront diffusés en direct depuis la paroisse Saint-Ruf d’Avignon. Les codes d’accès sont remis dans le coffret.

En plus de préparer à vivre le mystère de Pâques, cette retraite aura une dimension universelle et missionnaire. L’ouverture sur le monde et la vie de l’Église universelle que les O.P.M. apportent est une opportunité de prière et de partage pour les missionnaires et les chrétiens du monde entier. En effet, la prière est le ferment de la communion qui unit toute l’Église et favorise l’annonce de l’Évangile jusqu’aux extrémités de la terre.

Véronique Marguet

Patrimoine> Saint-Restitut : Chapelle du Saint-Sépulcre, église Saint-Restitut

Un endroit merveilleux - paysage, bâtiments, une promenade splendide ou un pèlerinage, à votre choix.

Aux confins du Vaucluse et de la Drôme, avant d’arriver à Saint-Paul-Trois-Châteaux, garez votre voiture aux pieds des collines. Une petite construction inhabituelle et sans clocher se détache sur le ciel. Prenez un sentier, montez à travers la garrigue dans le beau soleil de cette fin d’hiver. La chapelle du Saint-Sépulcre de Saint-Restitut, insolite et étonnant hexagone aux arrêtes soulignées par de robustes contreforts, au toit aplati à six pentes, se détache sur le paysage du Tricastin.

Elle fut édifiée vers 1500 par Guillaume Adhémar, évêque de Saint-Paul-Trois-Châteaux, dont vous apercevez la cathédrale au premier plan, et les falaises portant le château de la Garde-Adhémar, berceau de sa famille, paysage fermé au loin par les doubles cheminées nucléaires de Pierrelatte. Guillaume revenait d’un long et périlleux pèlerinage au Saint-Sépulcre de Jérusalem.

L’emplacement est étonnant : un petit plateau aride dont les rochers crèvent la poussière de leurs arrêtes polies par le temps, tout paraît si ancien, surgi du fond des âges… dépaysement garanti ! Le bord du plateau bute sur un long mur : le «  mur des sept douleurs » surmonté de stèles triangulaires, peut-être des stations de pèlerinage… Suivez-le dans les épines et les buissons de thym, trois grandes croix de pierre : le Golgotha ! Aucun doute, nous sommes au Saint-Sépulcre… Mais vous n’en avez pas fini avec la beauté. Suivez la route défoncée, 100 mètres vous mènent à la « Porte dorée » des remparts. Des ruelles étroites, une tour carrée, énorme, écrasante, « la lanterne des morts » comme on l’appelle ici, mais qui n’en serait pas une, selon les historiens.

Adossée à l’église Saint-Restitut, dont la nef unique et le chevet illustrent ce roman provençal influencé par l’antique, elle figurait sur la première liste des monuments classés par Mérimée. Au fond de l’église, une profonde tribune est creusée dans la tour. Descendez quelques marches, une chapelle carrée, obscure : l’ancien tombeau de Restitut, patron des lieux. Un personnage si lointain, dont la puissante personnalité a tellement marqué ses contemporains qu’ils le magnifièrent dans la légende. Restitut serait l’aveugle-né (saint Jean 9. 1-41) à qui le Christ restitua la vue de son index enduit de salive et de boue, de là son nom… Restitut monta lui aussi dans la barque avec les saintes Marie, Marthe et Lazare, barque bien chargée… qui aborda dit-on aux Saintes-Maries. Et tandis que Marie-Madeleine, après avoir évangélisé Marseille, allait finir sa vie sur la falaise de Saint-Maximin, que Marthe évangélisait la tarasque païenne de Tarascon avant d’y être ensevelie, que Lazare continuait vers Autun, Restitut, lui, évangélisait le Tricastin dont il serait devenu le premier évêque… Quoiqu’il en soit, on vénérait déjà sa tombe ici au VIe siècle, mais les Guerres de religion et la Révolution ont vidé la chapelle…

Il ne vous reste plus qu’à descendre du village par la route en lacets pour retrouver votre voiture : une si belle promenade ou un pèlerinage aux sources de la chrétienté provençale, c’est selon votre humeur…

François-Marie Legœuil