Le carême et la petite voix !

26 mars 2014

Extrait d’Eglise D’Avignon n°97, février 2014

Ça y est, nous y voilà encore : dans quelques jours nous allons entrer en Carême.
Comme chaque année, je chercherai comment m’y prendre pour devenir meilleur ! Et comme chaque année, à la veille de Pâques je réaliserai combien, une fois de plus, je n’ai été que velléitaire !
 
Bon, alors qu’est-ce que je vais faire, ou ne pas faire ? À quoi bon tenter d’atteindre un but que de toute façon je suis incapable d’atteindre ?
 
Vous allez me dire : revois tes ambitions à la baisse ! Mets le curseur moins loin !
Mais ça, je l’ai déjà fait ! Et le résultat est toujours le même : Je n’y arrive pas !
 
Je ne sais pas pourquoi, mais quand je pense à ça, je fais immédiatement la relation avec Zachée. Voilà quelqu’un qui ne devait pas être particulièrement reluisant !
 Il suffit que Jésus s’invite chez lui pour qu’il effectue une incroyable conversion ! "Aujourd’hui le salut est arrivé pour cette maison" dit Jésus.
 
Sans doute parce-que je suis un peu tordu, j’ai souvent pensé : Mais a-t-il réellement fait ce qu’il a promis ? Qui a mesuré s’il a vraiment rendu au quadruple ?
 
Alors là, mon vieux, tu as tout faux me répond une petite voix au fond de mon cœur ! Crois-tu que Jésus se soit soucié de savoir si l’engagement de Zachée a été réalisé à la lettre ? Ce qu’Il a entendu c’est que le cœur de Zachée avait été touché, et peu importe ce qu’il adviendra précisément après : Jésus regarde le fond du cœur, nos intentions et tant pis si nous n’arrivons pas à accomplir ce que nous désirions faire !
Je fais le mal que je ne voudrais pas faire, je ne fais pas le bien que je voudrais faire. Quand cesseras-tu de mesurer tes prétendus mérites, arrête de te regarder le nombril, fais ce que tu peux, je ne t’en demande pas plus, me dit encore la petite voix, l’essentiel est dans ton désir.
 
Quand il est descendu à toute vitesse de son arbre, Zachée a dû foncer chez lui pour que la maison soit impeccable ! Je pense que j’ai bien souvent reçu Jésus dans une maison qui était loin de l’être ! Etais-tu heureux de le recevoir ? Me dit la petite voix.
Ben oui, quand même, très souvent je faisais même des bonds ! 
 
Alors, dit-elle, continue simplement de le recevoir, même si tout n’est pas parfaitement clean. N’as-tu jamais remarqué que cet invité, non seulement ne te reproche rien quand tout n’est pas bien rangé mais surtout, discrètement, délicatement, remet de l’ordre parce qu’il t’aime ? Et elle ajoute : Mais surtout, pense qu’il est toujours chez toi, laisse-le t’aimer, rien ne peut mieux mettre de l’ordre !
 
 
Henri Faucon