Le mot du curé

13 avril 2024

« La Paix soit avec vous » : Le Seigneur triomphe de l’incrédulité de ses disciples.

Les deux hommes qui ont vu Jésus à Emmaüs racontent aux Onze ce qui leur est arrivé : ils butent sur leur incrédulité et leur doute. Jésus leur apparaît, leur incrédulité persiste... La foi, un don de Dieu, mais aussi une recherche douloureuse.

L’incrédulité des disciples. N’est-ce pas la nôtre ? Peut-être...Oui. Peut-être... Non.

La foi adulte saisit tout de l’être. On peut difficilement dire « J’ai la foi » mais plutôt « À certains moments, j’agis en croyant, à d’autres, en non-croyant. »

« Voyez mes mains et mes pieds : c’est bien moi ! Touchez-moi, regardez : un esprit n’a pas de chair ni d’os comme vous constatez que j’en ai. » Dans cet évangile, l’apôtre Thomas n’apparaît pas. Dimanche dernier, Thomas était présent dans l’évangile, et Thomas a dit : « Si je ne vois pas...si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ». Ici, peut-être que Thomas a pris la réflexion de Jésus au pied de la lettre.

Certes, le Seigneur a dit : « Méfiez-vous des hommes... » (Mt 10, 17-22), mais dans un autre contexte biblique, plus compliqué.

Affronter le mystère, dans toutes les dimensions de la Révélation, n’est pas simple. Difficulté de croire à l’amour infini, dont peut-être, nous sommes si loin : « C’est trop beau pour être vrai ! » Cependant, un amour qui est si près de nous !

Difficulté aussi de l’engagement : devant Jésus, on ne peut rester neutre. On pourrait parler d’une dialectique de la foi, si c’était un sentiment purement humain. Mais elle est avant tout un don de Dieu. L’Esprit qui nous anime (le problème est de l’accueillir) nous empêche de considérer les deux éléments de la dialectique (Ex. : croire-douter, comme deux éléments égaux). L’Esprit accueilli, au cœur de notre pauvreté, nous fait passer du doute à la foi ; de l’obscurité à l’émerveillement ; de l’angoisse à la joie ; du découragement à l’espérance ; de la recherche à la certitude. Mais on peut vivre parfois, du fait de notre pauvreté, les deux éléments à la fois.

La foi est le don de Dieu, présence de l’Esprit, et c’est l’action de Dieu sur les croyants qui nous fait vivre en plénitude. PAIX !

Père William

Post Scriptum : Peu de gens savent que près d’Avignon, dans la ville d’Orange, s’est déroulé le Concile d’Orange (529 Ap J.C) au cours duquel le concept théologique et doctrinal biblique de la foi a été défini. Pendant mes études de théologie, j’ai appris par cœur la définition de la foi, mais en espagnol. Voici... « La Fe es la iniciativa amorosa de Dios, por medio de la cual Dios nos mueve suavemente a dar una respuesta de adhesion vital » 

Je ne la traduirai pas en français. Pourquoi ? Parce que « un traducteur est un traître ». Je vous invite à chercher vous-même une bonne traduction de l’espagnol vers le français.