Les Gaulois réfractaires - Philippe de Villiers

29 septembre 2020

Ce livre écrit d’un jet, aux accents d’apocalypse, fait le constat de l’échec de ce Monde Nouveau né d’un slogan écrit sur la façade de La Sorbonne en mai 68 « cours camarade, le vieux monde est derrière toi » qui s’est mis en place par étapes successives, dans la poursuite d’un rêve en mouvement, qu’on appelle progressisme, jusqu’à être incarné par un nouveau slogan « en marche »...

Oui, mais la COVID est arrivée, et le rêve s’est fracassé contre le mur du réel

Ce qui était considéré comme idées d’arrière-garde de l’Ancien Monde, l’enracinement, les frontières, la souveraineté nationale, la famille etc...s’est révélé finalement incontournable.

En effet, pendant le confinement, dont l’utilité par ailleurs a été très discutée, on a découvert la richesse de la famille. Mais on s’est aperçu aussi que la mondialisation avait fragilisé notre économie, nous rendant dépendants pour de nombreux produits vitaux, que la délocalisation avait entraîné la paupérisation de la classe moyenne - les manifestations des gilets jaunes en avaient été un signe avant coureur - et qu’enfin les frontières étaient indispensables pour notre protection...des migrations incontrôlées...comme des virus !

Ce fut aussi la profonde désillusion sur l’Europe : le « unis dans la diversité » s’est transformé soudain en « désunis dans le sauve qui peut » !

Le populisme tant décrié est ressorti alors de sa boite, car, comme le dit l’auteur, le populisme est le cri des peuples qui ne veulent pas mourir

En effet, les gaulois réfractaires demandent maintenant des comptes...

« Il va falloir se réinventer » a dit Emmanuel Macron le 13 avril dernier...Mais comment se réinventer si ce n’est en revenant à la source :

  • Ré-enraciner le politique qui soit au service des citoyens et non soumis aux intérêts de la finance internationale et des GAFAM.
  • Revenir à une économie réelle : économie productive de proximité.
  • Revenir au local pour retrouver le contrôle au plus proche des intérêts vitaux et favoriser les circuits courts.
  • Retrouver la souveraineté nationale, ne plus dépendre de Bruxelles et de tous les O (OMC, OMS, OTAN ...)

Il ne faudrait pas pour autant tomber dans un conservatisme primaire qui serait l’idéologie contraire au progressisme.

Car il ne s’agit pas de descendre vers ce qui n’est plus, mais de monter vers ce qui demeure

Cette crise sera peut être aussi l’occasion de sortir de ce biopouvoir rationnel et scientifique, illusion prométhéenne, qui nous fait croire que l’homme peut tout maîtriser ...la mort comme la vie.

Celle enfin de retrouver la vie de l’Esprit. En effet pendant ce confinement on nous a ordonné de survivre (« laisser-passer » pour le supermarché) mais on nous a interdit de vivre (fermeture des lieux de cultes et de culture)

Or, l’homme ne vit pas seulement de pain.

Pamphlet et réquisitoire sévère contre le gouvernement actuel, ce livre offre des solutions et donc des motifs d’espérer

C’est en définitive une déclaration d’amour à la France.

Claudine Duport