Ils sont nonagénaires, et l’âge est bien là .Il faut parler haut et articuler, reformuler certes, mais quand il est question de 1963, de la Maison des Œuvres à Avignon, l’œil pétille ; alors ils se coupent la parole et retrouvent leur peau de trentenaires, fin heureux d’être ensemble, en dehors du jeu des paroisses pour animer leurs mouvements : JOC, ACGF, ACGH, JAC, retraités, jeunesse…

Les vieux curés les bousculent, ils ne comprennent pas ces mouvements, puisque les paroisses suffisaient bien ! Ils ont des centaines de fidèles, de tous âges et de tous profils professionnels. C’est ainsi que les tâches pastorales sont comprises dans ces années conciliaires prometteuses.

Vous reconnaissez sur les photos les Pères Chave et Duranton. Ils portent sur la pastorale contemporaine un regard apaisé et lucide ; ils disent que maintenant, c’est l’heure des nouvelles communautés. Pas d’amertume, seulement la certitude d’avoir été de leur époque, et sans modération. Des prêtres venus d’ailleurs, ils plaident pour le gain d’une bonne densité de présence sacerdotale, même si c’est difficile pour tout le monde.

Des vieux sages, bien dans leur tête et au diable si les mains et les jambes deviennent traîtresses !
La présence chrétienne dans le Festival a trouvé un relais prometteur avec le Parvis d’Avignon et les anciens des
mouvements sont encore en rangs bien serrés dans le Mouvement Chrétien des Retraités, en masse, à quatre cents comme à la grande époque de l’Action Catholique. Des anciens « combattants » des années 60, il reste encore à Carpentras le Père Reyne qu’ils auraient peut-être aimé avoir à leurs côtés pour une interview qui a aussi été une petite émission de 17 minutes sur RCF Vaucluse.