Mai : mois de Marie

1er mai 2020

Ce mois de Mai est celui de Marie. Il sent bon l’épanouissement du printemps et la vitalité de la terre. Sous les mains du jardinier nos jardins fleurissent, le regard des promeneurs goûte au paysage nouveau de la campagne toute parée.

Cette exubérance joyeuse me fait penser aux tableaux fleuris du XVIIe, où les guirlandes de fleurs, si diverses et si abondantes, sont autant de prières et de mercis adressés à Marie. Ce mois de Mai est celui de Marie et toute la Création la fête.

Avons-nous encore le goût des bouquets préparés avec les fleurs du jardin, déposés aux pieds de la Vierge Marie ? Et il n’y a aucune fleur qui ne soit trop humble pour ne pas pouvoir y participer ! Nos jardins de curé, les jardins de nos presbytères, nous parlent-ils encore de Dieu ? Leur portons-nous assez de bons soins pour que, en nous associant ainsi au projet de Dieu, la Création y exulte de joie ? Quel beau témoignage ! Ne nous sentons pas obligés d’y planter des gants de Notre-Dame, de la monnaie du Pape ou un sceau de Salomon ; le travail partagé de la communauté paroissiale pour faire pousser ces futurs présents à Marie, est un plus grand témoignage encore.

L’Immaculée Conception à la guirlande,
Juan Van Der Hamen

Sous le regard de Marie, prendre soin de la Création

Mais peut-être que l’aide manque, chacun a son propre jardin à entretenir, qui représente déjà du travail. Les plus anciens ont des pieds de rosiers forts et vigoureux, des rangées de glaïeuls dressées vers le ciel, de l’ail des ours et des giroflées sorties toutes seules cette année. Ce sont eux souvent, les grands pourvoyeurs en fleurs de nos églises. Qu’ils en soient remerciés ! Et aidés au sein de la communauté, en un partage des connaissances et des moyens pour le fleurissement de nos autels : c’est déjà vivre en frères, semer la beauté et s’émerveiller de la Création1.

Mais peut-être que les terres manquent, et ce sont nos fleuristes qui nous apportent leur travail. Cependant, aujourd’hui 80% des fleurs vendues en France proviennent de l’étranger, et sont soumises aux mêmes traitements que nos légumes : produits chimiques, transports polluants, uniformisation des cultures, perte de la biodiversité, etc. Certains fleuristes valorisent une production locale2 : qu’en est-il du nôtre ? Sachons être prudent dans ces achats d’apparence anodine3, pour que les bouquets que nous déposons aux pieds de la Vierge Marie soient le juste produit d’un travail sain et valorisé, attentif aux ressources et respectueux de la Création.

Marie-Anne Molle

1.Pape François, Prière pour la Terre, Laudato Sì, 246
2. collectifdelafleurfrançaise.com
3. Pape François, Laudato Sì, 206
4. Photo Credit : XRoig/shutterstock