Me désencombrer ?

1er avril 2020

Les iris en fleur des jardins de l’Archevêché devancent le printemps ! Cette période, avec le Carême qui s’achève, nous invite à un grand nettoyage, un grand rangement de l’utile et du nécessaire, une mise au point –une mise au coin- du superflu. Un regard neuf sur nos possessions met en évidence que « la simple accumulation d’objets ou de plaisirs, ne suffit pas à donner un sens ni de la joie au cœur humain » (Pape François, Laudato Si’, 209).

Qu’est-ce que j’utilise vraiment parmi tout ce que je possède ? N’ai-je pas des biens en surnombre qui pourraient être donnés à ceux qui manquent ? Si je garde précieusement mon superflu parce qu’il a servi une fois par erreur il y a quelques années, combien plus encore il me sera difficile de donner de mon nécessaire ! Or c’est une fois délestés des biens matériels trop vite consommés, des objets compensatoires trop vite achetés, que nous redécouvrons que la rencontre avec le Christ et avec nos frères se fait plus directe, plus généreuse.

Nos habitudes de grands consommateurs ne peuvent plus tenir face à la détérioration de la Création, alors qu’une relecture de nos modes de vie pourra nous apporter une joie inattendue et contagieuse ! L’expérience peut être facile : je privilégie les potiers vauclusiens quand je renouvèle ma vaisselle (adieu aux séries illimitées produites sur un autre continent pour noyer les marchés !) ; ou radicale : avez-vous déjà visité une Tiny House ? Ces maisons de 10 à 40m² pour 1 à 6 personnes, véritables exercices d’ascèse et de sobriété, mais aussi formidables outils d’économies, d’ouverture, d’ajustement de soi et de ses activités ? Nos cadres de vie influent sur nos modes de vie, d’agir, de ressentir, et cette écologie de la vie quotidienne est pleinement écologie intégrale (Pape François, Laudato Si’, 147).


Moins de biens et plus de liens

Le désencombrement mobilier aide au désencombrement intérieur, et la place ainsi faite est propice à l’accueil.
Dans nos paroisses, quel accueil réservons-nous à nos invités, nos groupes de prières, nos jeunes fiancés ? Leur avons-nous fait une place ou doivent-ils s’installer sur des chaises fatiguées, entre une pile d’enveloppes du denier 2016 et une armoire sans porte (oui, mais c’est plus pratique pour retrouver les jetons de la quête prélevée) ?

La bonne pratique du recyclage et du don de meubles n’oblige pas à accepter l’inutile et l’inadapté. Osons faire du vide et du ménage dans nos habitudes et nos locaux, pour replacer la beauté et la bonté de l’accueil au centre de nos salles paroissiales.

Marie-Anne Molle