« Mettons fin à l’horreur de la torture ! » : Le Pape François lance un vibrant appel à la communauté internationale

1er juin 2023

La nouvelle intention de prière de ce mois de juin, que le Saint-Père confie à l’ensemble de l’Église catholique à travers le Réseau Mondial de Prière du Pape, est un appel à l’abolition de la torture, sous toutes ses formes et dans le monde entier.

La nouvelle Vidéo du Pape pour le mois de juin lance un vibrant appel en faveur de l’abolition de la torture : « Il est essentiel de placer la dignité de la personne au-dessus de tout » déclare ainsi François.
Le Pape dénonce non seulement les formes de torture les plus violentes, mais également celles qui sont « D’autres qui sont plus sophistiquées comme les traitements dégradants, l’annulation des sens ou les détentions massives dans des conditions inhumaines ».

Horrifié par le fait que la torture soit toujours une pratique courante, le Pape fait appel à la communauté internationale afin qu’elle « s’engage concrètement dans l’abolition de la torture et assure le soutien aux victimes ainsi qu’à leurs familles ».

Histoire d’hier, histoire d’aujourd’hui

« La torture n’est pas une histoire d’hier » explique François dans la vidéo de ce mois-ci. « Malheureusement, elle fait partie de notre histoire d’aujourd’hui ». Et il le souligne dans les mots qui accompagnent son intention de prière : en plus des « formes de torture très violentes », il en existe,dans le monde d’aujourd’hui, « d’autres qui sont plus sophistiquées comme les traitements dégradants, la privation des sens ou les détentions massives dans des conditions inhumaines et qui privent les personnes de leur dignité ».

La date de cette dénonciation et l’intention de la prière elle-même ne sont pas une coïncidence : le 26 Juin prochain marquera, en effet, la Journée internationale des Nations unies pour le soutien aux victimes de la torture, en raison de la date d’entrée en vigueur, en 1987, de la Convention des Nations unies contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants (ratifiée par 162 pays) qui avait été adoptée en 1984.

Une pratique interdite qui reste dans l’ombre du droit international

La torture est une pratique qui remonte à l’Antiquité. Aux XVIIIe et XIXe siècles, les pays occidentaux ont aboli l’usage officiel de la torture dans le système judiciaire et, aujourd’hui, son utilisation est totalement interdite par le droit international. Cependant, elle reste une réalité dans de nombreux pays. Le Fonds de contributions volontaires des Nations unies pour les victimes de la torture a aidé en moyenne 50 000 victimes de la torture chaque année, depuis 1981, dans des pays de toutes les régions du monde. C’est souvent le cas, bien sûr, dans les zones de conflit, comme l’agression russe contre l’Ukraine, où des actes de torture perpétrés par des soldats russes contre des militaires et des civils ukrainiens ont été signalés. Mais, en partie avec l’avènement des nouvelles technologies, le recours à des pratiques de torture non cruelles, comme la torture psychologique, s’est également accru. Le facteur aggravant, en outre, est qu’il existe un manque persistant d’obligation de rendre des comptes pour la torture et les mauvais traitements dans le monde entier, causé en partie par le déni systémique, l’obstruction et l’évasion délibérée de la responsabilité de la part des autorités publiques. Ce scénario rend difficile le recensement et le suivi des victimes. 

L’appel de François

Voici donc l’appel du Pape à l’ensemble de la communauté internationale pour qu’elle «  s’engage concrètement dans l’abolition de la torture et assure un soutien aux victimes ainsi qu’à leurs familles  ». Dans un discours prononcé en 2014, François avait déjà souligné que « ces abus ne pourront s’arrêter qu’avec le ferme engagement de la communauté internationale à reconnaître […] la dignité de la personne humaine au-dessus de toute choses ».

Jésus-Christ, torturé et crucifié

Le Père Frédéric Fornos S.J., directeur international du Réseau Mondial de Prière du Pape, a commenté cette intention de prière de la façon suivante : « Quelles que soient les raisons, la torture ne peut être légitimée. François l’a dit clairement, et à plusieurs reprises, par exemple : “Torturer les gens est un péché mortel ! Que les communautés chrétiennes s’engagent à soutenir les victimes de la torture” (Tweet du 26 Juin 2018). Jésus-Christ, visage de Dieu pour les chrétiens, s’est rendu proche de tous les suppliciés de l’histoire dans sa Passion. C’est pourquoi, comme nous le dit François dans Fratelli Tutti : “Chaque violence commise contre un être humain est une blessure dans la chair de l’humanité” (FT 227). Ce mois de prière et d’action en faveur de l’abolition de toutes les formes de torture, qu’il s’agisse de détenus, de prisonniers ou de personnes kidnappées, est également un appel à assurer un “soutien aux victimes ainsi qu’à leurs familles” ».