Nous laisser retrouver

10 septembre 2022

  Les deux paraboles de ce dimanche mettent davantage l’accent sur celui qui cherche : celui qui nous cherche. Celui qui nous cherche, c’est le berger. Celui qui dira à ses voisins et à ses amis : « Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé ma brebis, celle qui était perdue ! ». Il y a un lien entre cette brebis et ce berger. Elle est « sa » brebis, elle appartient au berger, elle compte pour lui, elle a du prix à ses yeux. Comme les personnes que nous avons invitées à un repas, comme les fils et les filles d’une famille autour de la table. Chacun compte, chacun à sa place, chacun est unique. Ainsi pour Dieu qui nous cherche, chaque homme, chaque femme, chaque enfant en ce monde compte, est irremplaçable. 

  Lorsqu’un journaliste demanda à Mère Teresa de Calcutta comment elle avait fait pour aider des milliers de personnes à la rue, elle répondit : « C’est très simple, j’en ai aidé une, puis une, puis une ». Pour Jésus, ce qui compte, c’est la conversion de quelqu’un qui a nom et visage. Dieu cherche l’homme. Le Christ Jésus venu vers l’humanité tel un Samaritain, laissant son chemin pour prendre soin de l’homme blessé au bord de la route manifeste dans l’Histoire ce souci de Dieu. Comme le rappelle saint Paul à Timothée : « Le Christ m’a pardonné…Le Christ Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs ». Celui qui nous cherche aujourd’hui, c’est l’Esprit Saint, l’Esprit de Jésus, qui vient visiter nos coeurs et nos intelligences. Après la résurrection de Jésus, l’Esprit Saint est le visage de Dieu qui nous est proche. Il touche notre conscience et notre coeur. Il nous rappelle la vie et les paroles de Jésus, il nous les fait comprendre. Il entre en dialogue patiemment avec nous : avec notre conscience au sujet de la vérité, avec notre coeur quant à l’amour dans nos vies. 

  Aussi loin que nous soyons perdus, comme la brebis, et, souvent perdus sans nous en rendre compte, perdus dans le mensonge d’une vie double, perdus dans le désespoir, dans la confusion affective, dans l’enfermement en nous-même, dans l’orgueil d’un « vieux moi » qui ne fait attention qu’à lui-même, dans la sécheresse du coeur, Dieu nous cherche.

  Voilà la bonne nouvelle : Dieu est en route vers nous, il nous cherche jusqu’à ce qu’il nous ait retrouvé. Et cela peut prendre des années ! Nous sommes appelés à croire cette parole de Jésus, à nous engager dans cet acte de foi, car c’est un acte de notre liberté. Dieu nous cherche pour nous rencontrer ; il vient là où nous ne l’attendrions pas : là où nous sommes perdus. Apprenons à reconnaître la visite de l’Esprit de Jésus dans nos vies.

Abbé Frédéric Fermanel