Nouvelle traduction du Missel et intelligence de la Foi

18 décembre 2021

« Consubstanciel » Un mot pour mieux dire le lien entre le Père et le Fils !

CONSUBSTANTIEL AU PÈRE  : un des changements les plus importants de la nouvelle traduction du Missel romain concerne le Credo : « De même nature que le Père » devient « consubstantiel au Père  ». Que signifie cette formule qui fait beaucoup réagir ?

L’expression « de même nature que le Père » est remplacée par « consubstantiel au Père », traduction exacte du « consubstantialem Patri » du texte latin, dans le Credo de Nicée-Constantinople. Le symbole des Apôtres n’a quant à lui pas été modifié. Un petit détour par l’histoire s’impose ici. Il faut remonter au IVe siècle, à ALEXANDRIE, où le théologien Arius se met à nier la divinité du Christ, provoquant des débats extrêmement houleux. À tel point que l’empereur Constantin, pour préserver la paix civile, convoque un concile à NICÉE, en 325, intimant à tous de se mettre d’accord. Pour exprimer l’unité de Dieu en trois personnes, les Pères conciliaires empruntent alors à Aristote la notion de substance, qui signifie « être », ou « réalité permanente » (on retrouve cette notion dans le terme « substantif »). Le Fils consubstantiel au Père, cela veut dire que Père et Fils sont un seul et même Dieu. Mais ne sont-Ils pas de même nature ?

 On avait fait le choix lors du concile Vatican II de traduire par « de même nature », qui est une formule moins précise ; la nature n’impliquant pas une identité d’être. Deux personnes qui sont de même nature peuvent être différentes. Il avait été proposé de traduire par « de même nature et être que le père », ce qui est un peu long, ou « de même être ». Cette traduction discutable avait provoqué après Vatican II de vives réactions chez plusieurs personnalités comme le philosophe Jacques MARITAIN, qui parlait même d’hérésie à son propos. Dès les années 1970, il dénonçait déjà la traduction française du Je crois en Dieu : « Je suis de même nature que Monsieur POMPIDOU, je ne lui suis pas consubstantiel ».

La sainte Trinité est protégée de l’erreur par le mot « consubstantiel », qui définit que toutes les Personnes divines sont égales. En effet, si Elles sont consubstantielles, Elles ont la même substance, et donc Elles sont parfaitement égales. Aucune d’entre Elles n’est diminuée par rapport aux autres, et moindre que les autres. C’est pourquoi il est essentiel de garder ce terme de ‘‘consubstantiel’’. Dire que le Fils est ‘‘de même nature que le Père’’ est très insuffisant, car cela ne caractérise en rien l’unité des trois Personnes divines. » On pourrait répondre que si le terme est plus précis, il est un peu technique et donc guère compréhensible pour les fidèles. On peut se le permettre, car le Credo est un texte de doctrine, qui résume notre foi.

Article du « Bulletin inter paroissial » de l’Enclave des Papes, n°1248. Merci !