Pascale Léger : entre ciel et terre à la Sainte Baume

1er janvier 2023

Pascale Léger est écrivain, passionnée par les grands personnages du Ier siècle, comme Saint Joseph, Jean Baptiste, et bien sûr Marie Madeleine.

Habitant dans la plaine du Luberon, les simples mots de Sainte Baume ont fait rêvé cette amoureuse des mots : huile et parfum du mot baume évoquent pour elle Marie- Madeleine, même si elle reconnaît qu’une baume en provençal, c’est avant tout une grotte !


« La Sainte Baume est à la fois une montagne et une forêt. C’est toujours un éblouissement de s’y rendre

On est sur une petite route dans la plaine et tout à coup, on aperçoit cette grande barre rocheuse avec la forêt en dessous ; c’est comme si on entrait dans un autre univers, un autre rythme, dans le temps du sacré. Entrer ensuite dans la forêt à pieds est quelque chose d’extraordinaire. L’été, après avoir traversé des champs écrasés de soleil, vous pénétrez dans la forêt humide avec une canopée qui ne fait pas entrer le soleil, et il y a quelque chose d’accueillant, de frais ; là on a envie de se taire, d’ouvrir tous ses sens, et d’évoquer tout le passé sacré de cette forêt. Mais c’est essentiellement pour moi la forêt de Marie-Madeleine. »

Les amis de Jésus dont Marie-Madeleine, ont été chassés par des juifs qui trouvaient qu’ils prenaient trop d’importance. Avec l’aide des Romains, ils auraient été mis sur un bateau sans voile, sans mât ni gouvernail, et l’Esprit Saint les auraient conduits aux Saintes-Maries-de-la-Mer. Là, le groupe s’est séparé. Marie-Madeleine suit alors son frère Lazare à Marseille quelques années. Puis, éprouvant le besoin d’un lieu plus solitaire, elle remonte le cours de l’Huveaune et arrive au massif de la Sainte Baume. On dit qu’elle y demeurera 33 ans, en ermite, en habitant surtout dans cette grande grotte.

« Deux chemins conduisent à la grotte : le chemin des rois, emprunté par tous les rois et pèlerins venus prendre un temps de dévotion, et un autre chemin, moins facile avec des marches, le chemin du canapé, un chemin beaucoup plus sauvage, suscitant un double sentiment : à la fois d’être protégé, et aussi d’une crainte finalement pas très grave car la présence de Marie-Madeleine va nous aider.


Après la grotte, je continue à monter vers le Saint Pilon, et en haut, après l’effort, c’est la grâce :

il n’y a plus d’arbre, avec une vue à 360 degrés, en lien avec l’immensité du ciel et l’immensité de la terre en dessous. Le Saint Pilon est l’endroit où Marie-Madeleine était transportée par les anges 7 fois par jour, pour retrouver là son Bien Aimé le Christ. Il y a là une petite chapelle.
Comment se nourrissait Marie-Madeleine ? Peut-être de grâce divine et de prière. D’autres disent qu’elle avait la connaissance des plantes, des huiles. 
Elle devait aussi quitter de temps en temps la forêt pour aller à la rencontre des habitants proches. On lui attribue des guérisons miraculeuses. La tradition dit aussi qu’elle sortait de la forêt une fois par semaine pour recevoir, de Maximin, la communion. »

Ce qui est très beau, c’est de voir que des marcheurs qui viennent en cette forêt, deviennent des pèlerins parce qu’ils sont touchés par la présence de Marie-Madeleine et par ce qui se passe là dans cette forêt à la beauté unique. Et puis il y a la présence des Dominicains qui accueillent et qui sont les gardiens de la forêt et de la mémoire de Marie-Madeleine. 

Résumé d’un entretien avec Martine Racine pour l’émission « Pourquoi le Taire » sur RCF Vaucluse

par Sylvie Testud