Portrait : Dhiancesar, l’appel de la Mission

5 octobre 2020

Dhiancesar est un jeune Brésilien de 24 ans ; il fait partie de la communauté Palavra Viva, nouvelle communauté catholique du Brésil. Dhiancesar habite à Saint-Gens, à une quinzaine de kilomètres de Carpentras, là où se trouve précisément le sanctuaire de Saint Gens.
Entretien réalisé par Martine Racine, pour l’émission Pourquoi le taire ? sur RCF Vaucluse

Etes-vous né dans une famille chrétienne ?

Oui je suis né dans une famille très catholique, baignée dans le mouvement charismatique, donc très dynamique.

Avez-vous des frères et sœurs ?

Oui, j’ai un frère de 20 ans, une sœur de 28 ans et j’ai la joie d’avoir déjà des neveux !

Etiez-vous à l’aise dans vos études ?

Oui j’ai toujours été un bon étudiant, sage, bien dans ma classe, avec mes profs, grâce à Dieu !

Votre père avait une entreprise et il aurait sûrement aimé que vous la repreniez ?

Oui, cela a été un petit souci, si je peux dire ! Mon père a toujours une entreprise de meubles dans ma ville. Et le nom de l’entreprise d’ailleurs est composé des initiales des prénoms de ses enfants. Ainsi il a débuté son entreprise avec nos prénoms, avec l’idée que, moi je m’en occupe, mais c’était justement quand j’ai décidé de partir ; et cela a été un peu dur pour lui !

Dhiancesar, que s’est-il passé quand vous aviez 15 ans ?

A l’âge de 15 ans, j’ai eu ma première rencontre avec Dieu d’une manière très forte. C’était lors d’un week-end avec les jeunes : dans un moment d’adoration, j’ai senti pour la première fois, un appel et un amour de Dieu très fort dans mon cœur. C’était très marquant !

Et ensuite, cela a recommencé ?

En fait, cela a continué. Je suis ensuite entré dans un groupe de jeunes et j’ai continué mon chemin en approfondissant ma foi avec le Seigneur, dans l’Eglise catholique. A 16 ans, j’ai été invité pour connaître la communauté Palavra Viva ; je la connaissais déjà, car elle avait fait une mission dans mon village ; cependant, à 16 ans je suis allé connaître personnellement la communauté à Curvelo.

Avez-vous compris que vous aviez été appelé ou pas vraiment ?

A 16 ans, j’ai compris que j’étais appelé à quelque chose, mais je ne savais pas tout à fait à quoi. Quand je suis allé visiter la communauté, là encore dans un moment d’adoration, j’ai senti dans mon cœur cet appel d’une vie toute donnée à Dieu. Mais je ne savais pas comment ; je ne connaissais pas bien les communautés nouvelles, ni même les congrégations ou autres.

Dieu a recommencé à vous appeler ?

Oui ; la première fois que j’ai senti un appel de Dieu à une vie missionnaire, c’était à l’âge de 10 ans, quand il y avait eu des missions populaires dans mon village ; à 16 ans j’ai senti à nouveau cet appel de Dieu à une vie missionnaire ; et en marchant avec Dieu, j’ai compris ce que Dieu voulait de moi.

Vous passez brillamment votre Bac à 17 ans, et là, que décidez-vous ?

Par le bac, j’avais de bonnes notes pour entrer à l’université. Mais une question se posait dans mon cœur : Mais que voulais-je faire vraiment de ma vie ? C’est alors là que j’ai décidé de partir pour l’école d’évangélisation de Palavra Viva à Curvelo pour une année sabbatique, une année de formation catholique.

Qu’est-ce que c’est exactement ?

L’école d’évangélisation est un projet par lequel les jeunes peuvent rester un an en vue d’un discernement, soit dans la vocation, soit dans la vie professionnelle. Donc le but est d’aider les jeunes, pour prier, pour connaître et grandir dans la foi ; la doctrine de l’Eglise y est étudiée ; les jeunes ont à vivre une année missionnaire et ont à faire un discernement sur leur vocation.

Donc après cette école, vous avez voulu entrer et rester dans cette communauté ?

C’est ça : j’y suis entré pour y rester un an mais, dès le début je sentais que c’était à ça que le Seigneur m’appelait. Oui quand je suis entré à l’école d’évangélisation du Brésil, Dieu a confirmé l’appel que j’avais reçu à seize ans.

Alors heureux !

Oui, quand on répond à l’appel de Dieu, on est toujours heureux et je suis heureux d’être consacré dans ma communauté aujourd’hui !

Et aussi vite, ensuite, on vous demande de partir en France ! Vous étiez inquiet de partir à l’autre bout du monde ?

Non, depuis l’âge de 10 ans, depuis que j’ai senti cet appel missionnaire de Dieu, j’ai toujours eu envie de partir. A l’époque, je ne savais pas comment, mais je crois que c’est Dieu qui nous donne cette envie de partir pour évangéliser, pour la mission.
J’avais habité un an en Espagne avant de partir en France et pour moi donc, repartir pour la France ce n’était pas compliqué !

Vous parliez français ?

Non, mais heureusement, j’ai suivi des cours à l’évêché et cela s’est très bien passé.

Maintenant, vous êtes installé au sanctuaire de Saint Gens. Quelle est votre mission ?

La première mission de la communauté à Saint-Gens est l’accueil. Le sanctuaire est dans un lieu magnifique et la dévotion à Saint Gens est quelque chose de très fort ; et là, nous sommes invités tout d’abord à accueillir les gens et à partir de cet accueil, évangéliser les personnes.
Par exemple, beaucoup viennent pour se promener, ils rencontrent la communauté Palavra Viva et, à ce moment-là, ils se rendent compte qu’ils commencent une rencontre avec Dieu. Cela est très beau et c’est le but de la communauté : amener les gens à Dieu par Saint Gens.

En même temps, vous vivez au rythme de la communauté, comment cela se passe-t-il tous les jours ?

Dans la communauté, nous avons une spiritualité fondée sur l’Eucharistie et sur la Vierge Marie ; c’est vraiment ça la source qui nous nourrit pour après donner ça aux gens.

Vous offrez une Messe magnifique le dimanche soir !

Oui, ce côté-là de l’évangélisation me touche beaucoup ; on cherche à faire la Messe la plus vivante et la plus joyeuse possible. La Messe en elle-même, porte tout ce dont on a besoin : le mystère du Christ. Toutefois, la musique, des guitares, le chant, tout cela aide beaucoup les personnes à trouver le Seigneur dans l’Eucharistie, je le crois ; et je crois aussi que c’est cela qui attire beaucoup les gens qui viennent à Saint-Gens.

Vous parlez de musique : c’est de la musique française ou brésilienne ?

On essaie de mélanger. Personnellement, j’aime beaucoup la musique française, la façon de chanter, de jouer et on essaie vraiment de faire un mélange et je crois que ça marche très bien.

Vous avez tout un groupe autour de vous ?

Oui, nous avons un groupe de Français qui nous aident pour la liturgie, pour la musique et même pour l’accueil du sanctuaire ; et cela nous aide d’avoir plus de Français pour être évangélisés.

Et après la Messe ?

Après la Messe, on offre aux gens un petit goûter et ça attire aussi beaucoup !
En fait, le Dimanche on commence par l’Adoration à partir de 15 h, suivie par le chapelet de la miséricorde ; puis il y a la Messe et les gens restent jusqu’après la Messe pour ce goûter ou apéritif ; c’est aussi un moment d’échanges qui permet aussi de faire connaissance, de parler et d’être avec les gens.

Donc tous les dimanches après-midi, vous vivez quelque chose de fort spirituellement ?

Oui, c’est vraiment l’Adoration qui, à mon avis, ouvre les cœurs des gens pour la suite de l’après-midi.

Vous vous occupez aussi des jeunes ?

On a beaucoup de familles qui viennent avec des enfants, des jeunes ; on a donc des moments pour les jeunes, comme des marches de Sénanque à Saint-Gens, avec des temps d’enseignement, de témoignages, de partage. Une fois par mois, on a un après-midi avec les jeunes pour partager, se balader par ici.

Combien êtes-vous de la communauté, ici à Saint-Gens ?

Aujourd’hui, nous sommes 7 : 5 laïcs consacrés comme moi et 2 prêtres.

Dhiancesar, vous êtes laïc consacré, mais vous allez recommencer vos études : qu’est-ce que cela veut dire ?

Je me prépare pour commencer des études à Notre-Dame de Vie, pour devenir prêtre. Et je demande vos prières pour ce pas vers la vocation sacerdotale ; depuis petit, j’y réfléchis et je crois que c’est l’heure de faire le pas. C’est l’heure de répondre à cet appel à la vie sacerdotale.

Vous vous sentez appelé et aimé ?

La vocation c’est une réponse d’amour. J’ai toujours gardé ça dans mon cœur ; mais d’abord, il faut expérimenter l’Amour de Dieu pour ensuite Lui répondre ; sans cette expérience on ne peut Lui dire Oui ; cette expérience de l’Amour de Dieu est toujours à renouveler !

Et vous la renouvelez ?

On essaie de la renouveler chaque jour et c’est pour cela aussi que je suis très heureux !