Portrait : Jocelyne, à l’école des charismes

8 janvier 2020

Jocelyne est mariée, maman de quatre enfants et docteur en physique.
Entretien réalisé par Martine Racine, pour l’émission Pourquoi le taire ? sur RCF Vaucluse.

Etes-vous née dans une famille croyante ?

Oui, dans une famille croyante de quatre enfants ; et tous les quatre n’avons pas d’ailleurs gardé la foi. J’ai eu la chance de rencontrer des personnes qui m’ont aidée à continuer à vivre dans la foi.
Et j’ai la chance d’avoir un cadeau de Dieu : quand je communie, cela a, sur moi, un effet physique ; je me suis rendu compte assez tard que ce n’est pas le cas de tout le monde. C’est un cadeau et il est donc difficile pour moi de ne pas croire !

Cela vous donne de la force ?

Oui, de la force, de la paix, de l’espérance ; ça me porte. Cela n’enlève pas les difficultés de la vie, mais je sens que Jésus est présent dans son eucharistie.

Vous avez fait de la recherche. Est-ce que votre foi va avec vos études scientifiques ?

En France c’est très difficile d’être chercheur en physique et de croire en Dieu. Dans les laboratoires de recherche français, il y a une espèce de rejet, ce qui était très difficile pour moi étudiante. J’ai eu la chance de partir à Singapour où, en fait, c’est tout l’inverse. Je travaillais avec des personnes venant du monde entier et qui étaient très surprises, qu’en France, on ne croie pas en Dieu. Quand on fait des recherches, on découvre combien le vivant et le monde qui nous entoure sont complexes, et donc on se dit que forcément il y a quelqu’un derrière tout ça. Il n’est pas difficile de croire ça !

Les chercheurs s’en rendent compte ?

C’est cela : dans la complexité des mécanismes du vivant, dans l’astrophysique, dans énormément de domaines, à l’étranger, cela ne les dérange pas, alors qu’en France c’est invraisemblable.

Cela vous a choqué ?

Cela a été très difficile en France et libérateur quand j’étais à l’étranger. Donc on s’appuie sur la foi des chercheurs étrangers pour se dire qu’on n’est pas fou et on tient bon.

Jocelyne, vous revenez d’un week-end où il y avait une école de charismes. Qu’est-ce que c’est ?

J’ai eu la chance effectivement de participer à une conférence sur les charismes. Qu’est-ce que c’est un charisme ? J’ai redécouvert qu’un charisme est un don fait par Dieu au baptême. Donc on a tous reçu, à notre baptême, des charismes ; cela est complètement indépendant de nos capacités intellectuelles, de notre état de sainteté, et même de nos talents.
Donc tout baptisé reçoit quelque chose : cela peut être le charisme de la foi, le charisme de guérison, le charisme de délivrance, le charisme de prophétie, ou d’autres, comme celui d’être capable de prendre la parole dans un groupe de prière et d’ouvrir les cœurs…Et ces charismes vont et viennent : on les a toute la vie, mais cela peut être pour un moment, pour faire avancer l’Eglise, pour ouvrir les cœurs pour ensuite annoncer que Jésus est vivant, pour toucher les gens personnellement.

Comment s’est passée cette conférence ?

C’était à Paris. Nous étions mille, ce qui énorme. C’était sur trois jours. On n’a abordé que quelques charismes : charisme de prophétie avec un enseignement théorique et une mise en pratique.

Cela vous a intéressée ?

Oui c’est quelque chose de très étonnant. La prophétie, souvent, on ne se sent pas du tout concerné. On pense que c’est pour des gens un peu particuliers, des élus ; on s’est tous prêtés au jeu et on s’est rendu compte qu’on avait quelque chose à dire à des personnes qu’on ne connaissait pas du tout, quelque chose qui pouvait les aider à cheminer dans leur foi, à ouvrir leur cœur ; tout cela en se mettant à la disposition du Seigneur.
On a ensuite eu un atelier sur le charisme de guérison ; là c’est pareil, on ne se sent pas concerné, alors qu’en fait, pour un moment donné, quand on est dans la louange, après l’Adoration, après avoir vécu les sacrements, le Seigneur peut passer à travers nous et on a vu de très belles choses.

Ce charisme vous a intéressée ?

Cela interpelle énormément : on a tellement de malades autour de nous qu’on a envie que l’amour du Seigneur passe et qu’il se passe quelque chose. Cela se fait très simplement : il faut être dans l’humilité, dans l’amour et la simplicité. On invoque l’Esprit Saint, on prend autorité au Nom de Jésus Christ, une personne mène la prière, d’autres demandent à l’Esprit Saint de venir sur cette personne, de la visiter. Cela dure trois minutes. Même si la personne n’est pas guérie, elle ressent du réconfort car on s’occupe d’elle, et c’est déjà énorme. Cela donne envie de continuer de faire ces choses toutes simples, et parfois la personne est guérie.
On est ouvert à la grâce car eux prie pour le frère et c’est ce que nous demande le Seigneur. Cela nous édifie nous-mêmes comme cela édifie celui pour qui on prie.

Parce que quand on est au moins deux à prier, Jésus est là ! Cela devait être fort !

Oui c’était très fort : on avait l’impression que le Royaume de Dieu descendait parmi nous ; c’est indescriptible.

Vous avez fait plusieurs expériences dans votre petit groupe de huit ?

Oui. Dans notre petit groupe, on avait de petits bobos, mais des petits bobos qui nous embêtent au quotidien, comme un mal de dos, un genou douloureux, une blessure qui ne cicatrisait pas. A priori, les gens ensuite allaient mieux et rendant grâce à Dieu. Oui à la fin, nous rendons grâce à Dieu : merci pour tout ce que Jésus a commencé et continue à faire ; il faut vraiment être dans la gratitude.
Le Royaume de Dieu a plein de grâces à déverser sur nous ; il faut ensuite qu’on soit prêts à les accueillir, ouvrir notre cœur pour pouvoir les laisser passer. Il faut donc prier, vivre les sacrements : communier, se confesser, adorer, louer et demander au Seigneur d’augmenter en nous la foi.

En revenant vous avez eu des expériences extraordinaires !

On était en effet un petit groupe de huit à redescendre dans le sud en train. On a eu une expérience très forte : on demandait au Seigneur de nous montrer la personne vers qui nous tourner. Il nous a montré cette personne, qui se trouvait avoir besoin de prière. On a prié pour cette personne dans la gare de Lyon. Le lendemain, cette personne nous a témoigné qu’elle a vécu une effusion de l’Esprit très forte ; elle ne comprenait pas d’ailleurs elle-même ce qui lui arrivait. On l’a du coup dirigée vers un prêtre. Tout cela grâce au Seigneur et à l’abandon : on s’est dit qu’on ne risquait pas grand-chose à prier pour cette personne. Je pense que maintenant elle aura envie de témoigner et de donner à son tour dans la simplicité.

Vous avez redécouvert que Jésus était vivant ?

Cela paraît bête. En tant que chrétienne, je savais que Jésus était vivant, que quand un ou deux sont réunis en son Nom, Il est là ; mais là, Il est vraiment là ; Il se soucie des petits détails de notre vie ; il faut vraiment invoquer l’Esprit Saint dans toutes les situations de notre vie parce que Jésus est vraiment vivant. Rien que Le proclamer fait sauter des verrous !
Plus l’intimité avec Jésus va grandir, plus on va pouvoir Le rendre présent dans notre vie et dans le monde qui nous entoure. Il ne faut pas hésiter à l’invoquer dans toutes les situations, même les plus banales à nos yeux et on verra vraiment un changement dans nos vies.