Pour une Eglise co-responsable

23 octobre 2021

Du Dimanche 24 Octobre

30e dimanche ordinaire

Le témoignage de la sainteté

A la suite du rapport de la CIASE demandée par la Conférence des Evêques de France, et dans la démarche synodale qui commence, je vous propose le témoignage de deux saintes femmes qui viennent d’être honorées en ce mois d’Octobre et qui avec leurs génies propres connaissaient l’enjeu et la place de prêtres. L’Eglise est un corps ou chaque membre à une place et une mission unique, spécifique et essentielle. P.CBS

Thérèse d’Avila, espagnole, maîtresse-femme du XVIe siècle dresse un portrait du prêtre dans sa responsabilité !

« Ce sont eux qui doivent soutenir les faibles et donner du courage aux petits. Que deviendraient les soldats sans leurs capitaines ? Ceux-ci doivent donc vivre parmi les hommes, converser avec les hommes, paraître dans les palais et parfois même se faire extérieurement semblables à tous. Pensez-vous, mes filles, qu’il faille peu de vertu pour traiter avec le monde, vivre au milieu du monde, s’occuper des affaires du monde, s’adapter, ainsi que je l’ai dit, à la conversation du monde, et demeurer intérieurement étranger au monde, ennemi du monde, se conduire comme si l’on vivait au fond d’un désert, enfin pour être des anges bien plus que des hommes ! Car s’il en est autrement, ils ne méritent assurément pas le nom de capitaines ; que Dieu, alors, ne leur permette pas de sortir de leurs cellules ! Ils feraient plus de mal que de bien. Car notre époque interdit, à ceux qui sont chargés de donner l’exemple, de laisser paraître aucune imperfection. […] N’allez donc pas croire que ces hommes dont nous parlons n’aient besoin que d’un faible secours de Dieu pour soutenir la lutte redoutable dans laquelle ils sont engagés ; une grâce abondante, au contraire, leur est nécessaire » (Chemin de la perfection, chapitre 3, [3-4], Œuvres complètes, Seuil, p. 594-595).

Une autre femme, libre et réaliste sur la pauvreté des « capitaines » que Dieu appel ! La prière de la petite Thérèse est un puissant secours et soutient ! Elle avait répondu à l’examen canonique d’entrée au Carmel : « Je suis venue pour sauver les âmes et surtout afin de prier pour les prêtres » (Man A 69v). Une de ses sœurs racontera : « Ce qui l’attirait au Carmel, c’était le sacrifice pour l’Église, pour les prêtres… Elle voulait que sa vie soit consacrée à la sanctification des ministres du Seigneur. Elle disait que prier pour les prêtres, c’était faire le commerce en gros puisque par la tête, elle atteignait les membres. Ce désir de la sanctification des prêtres, et par eux de la conversion des pécheurs, fut vraiment le mobile de sa vie. » (Sœur Geneviève, Conseils et souvenirs de sœur Geneviève, Lisieux, p. 108). Ne craignons pas d’être oubliés ! La petite sainte est à nos côtés : « Puisque “Le zèle d’une carmélite doit embrasser le monde”, j’espère avec la grâce du bon Dieu être utile à plus de deux missionnaires et je ne pourrais oublier de prier pour tous, sans laisser de côté les simples prêtres dont la mission parfois est aussi difficile à remplir que celle des apôtres prêchant les infidèles » (Man C, 33v).