Qu’as-tu fait là ? (Gn 3, 13) Disette à l’Assemblée Nationale

2 octobre 2019

Cinq cent soixante dix sept, c’est le nombre de députés à l’Assemblée Nationale.
L’article premier de la loi de bioéthique ouvrant la procréation médicalement assistée aux couples de femmes et femmes seules a été voté :
Cinquante-cinq voix pour, dix-sept contre, trois abstentions, disette !
Mais où étaient donc les autres députés ?

Tout a commencé par un mensonge.

Dieu avait dit : « Tu peux manger de tous les arbres du jardin. Mais de l’arbre de la connaissance du bien et du mal tu ne mangeras pas, car le jour où tu en mangeras, tu deviendras passible de mort. »
« Pas du tout ! Vous ne mourrez pas ! - affirme Satan - Mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront et vous serez comme des dieux, qui connaissent le bien et mal. »

Suis-je libre ?

Nous connaissons la suite et ses conséquences.Ce que nous voyons dans ce récit fondateur, c’est la volonté du Père, le Créateur de l’univers visible et invisible d’offrir la Vie. En effet, l’homme peut manger le fruit de tous les arbres, y compris, surtout même pourrions-nous dire, celui de l’arbre de Vie qui est communion à Dieu dans la vie éternelle. Dans son amour créateur, Dieu offre à sa créature la liberté totale. Mais pour être totale, la liberté doit nécessairement connaître des limites afin de ne pas tendre vers une extension qui se perd jusqu’à devenir destructrice et mortifère. Dieu, parce qu’Il est Dieu, connait les limites à ne pas dépasser, Il sait ce que l’homme ne doit pas et ne peut pas faire pour ne pas se détruire. Ici le tentateur qui, à défaut de pouvoir détruire Dieu, veut détruire sa créature, entraînera par son mensonge la chute de l’humanité en qui il a fait entrer le rêve fou de devenir comme des dieux. L’orgueil de l’homme qui se veut l’égal de Dieu est la cause de la rupture originelle dont la conséquence est la mort.

L’homme est marqué définitivement pas cette rupture, « le péché originel », et dans le monde terrestre les forces du mal sont en lutte constante contre l’homme et contre Dieu.

Le récit de la création tel que nous le lisons dans la Genèse est, nous le savons bien, symbolique. Il n’en demeure pas moins fondateur parce qu’il est inspiré et s’inscrit dans la révélation, c’est-à-dire dans la manière pédagogique par laquelle Dieu s’est peu à peu fait connaître à l’humanité jusqu’au sommet de la révélation : L’incarnation de Dieu, Jésus deuxième personne de la Trinité. Le Verbe par qui tout a été créé prend chair pour renouer le lien rompu et mener à son terme la révélation en offrant le salut.

La création est-elle terminée ?

En Jésus, en son Evangile, tout est donné à l’humanité. Ceci ne signifie pas que le livre est refermé, que tout est fini. Bien au contraire, le livre est ouvert, tout est ouvert pour la croissance et l’être de la personne humaine. En son amour, Dieu qui a tout donné, permet à l’homme, sa créature d’avancer librement.

"Vous serez comme des dieux ! Il semble bien que nous en soyons là. Dans sa liberté, l’homme se prend pour Dieu : alors qu’il a reçu la possibilité de transmettre la vie, il veut maintenant en devenir l’auteur !
L’hubris semble atteindre son paroxysme !
Toutes les dérives deviennent possibles et nous voyons bien que malgré les promesses faites sur le fait que des limites seraient posées, celles-ci sont rapidement franchies. Se croyant libre, l’homme dans son aveuglement poursuit une course effrénée vers la captivité que représente la dépendance à la technique dans tous les domaines et en particulier dans ceux de la médecine, de la biologie de la manipulation du génome.

Comment on nous parle ?

La dérive de la sémantique, sa manipulation, le plus souvent sous des aspects anodins, relève d’une manière très sournoise d’agir sur la perception, sur les idées et sur les consciences ; d’autant plus que cette action s’exerce de façon insidieuse et ciblée, moins sur le conscient que sur l’inconscient. Avons-nous noté que ce que nous nommions naguère dans l’enseignement Sciences Naturelles est devenu Sciences de la Vie et de la Terre ?

Un tel changement est bien moins neutre qu’il n’y paraît au premier abord. Qu’induit-il, en effet ?

Le fait de qualifier une science de naturelle implique qu’il y ait des lois naturelles et, reconnaître l’existence de lois naturelles, a pour corollaire sous jacent, plus ou moins conscient et reconnu, le fait que ces lois puissent relever d’une transcendance, et donc d’un créateur.

Le glissement opéré par la sémantique élimine de manière « indolore » et subreptice la référence, non pas à la vie, car nul ne peut la nier et ces sciences se donnent pur but de l’étudier, mais à son auteur.

La loi, quelle loi ?

Il y a peu de temps encore, les lois sociétales découlaient de lois naturelles plus ou moins tacitement reconnues et mises en forme par le législateur afin de fixer les règles de vie en société. Des lois naturelles, nous sommes passés peu à peu à des lois strictement élaborées par les hommes, votées le plus souvent sous la pression de lobbies relais de désirs personnels. La loi devenant, non pas ce qui fixe le fondement et le cadre de la société mais une prise en compte de l’évolution des mœurs qu’elle entérine sans vraiment s’interroger sur la justesse de cette évolution qui, comme toute évolution, peut être bénéfique ou maléfique. C’est ainsi que nous voyons s’affirmer le « droit à l’avortement », s’y opposer devient un délit« , jusqu’à faire du 28 septembre la journée mondiale du droit à l’avortement ! (Non reconnue par l’ONU). L’avortement serait-il devenu à ce point une richesse qu’il mérite d’être mondialement célébré ? À quand la Journée mondiale du génocide ? Le désir d’enfant devient le »droit à l’enfant".
Youpi, nous avons le droit de vie et de mort sur l’enfant, on n’arrête pas le progrès !

Mais quelle est cette conception du droit ? Un droit intégralement inventé par les hommes pour réaliser ce qui leur plait, sans autre fondement que leurs propres désirs, sans lien avec la profondeur de l’être et avec une lecture biaisée du respect de la personne, est-ce encore un droit, est-ce du droit ou de la manipulation ? À moins que ce ne soit un bidouillage pour faire cadrer le droit avec les pratiques d’une société se voulant progressiste, dédaigneuse vis-à-vis de toute pensée s’écartant des « nouvelles normes ». Si vous n’adhérez pas, vous n’êtes que des ringards sans intelligence devant les esprits éclairés ! Sous prétexte d’humanité, c’est une déshumanisation qui se développe !

Ce 27 septembre, nous avons pu voir quelques députés debout applaudir leur égarement ! J’en ai eu les larmes aux yeux : vous étiez pitoyables !

Allons-nous vers un monde meilleur ou le Meilleur des Mondes ?

« Privés de notre lien avec Dieu nous sommes comme des satellites qui sont sortis de leur orbite et se précipitent dans le vide, comme devenus fous, se désagrégeant non seulement eux-mêmes, mais menaçant également les autres ». Benoît XVI

Voilà ce que vous applaudissiez, chers députés !

Modeste chrétien, croyant en un Dieu de tendresse et de miséricorde, je prie pour vous.
Mais surtout je vous prie de réfléchir, de cesser de vous laisser égarer par des illusions, par des chimères, par les rêves fous de savants de pacotille pour qui les potentialités du marché et la demande sont plus importantes que les risques sur lesquels alertent de nombreux pédopsychiatres aussi bien que l’Académie de médecine. Ne voyez-vous pas vers quoi nous allons ? La folie du « Meilleur des mondes » n’est plus une fiction, c’est le cadeau que nous promet la loi en faisant de l’enfant un objet que l’on peut fabriquer pour répondre au désir d’une ou plusieurs personnes.

Fabriquer l’homme, nous ne saurons jamais faire, ce n’est pas notre job, nous ne sommes pas Dieu, nous sommes des créatures, ayons l’humilité de nous conduire en créatures, cela nous épargnera beaucoup de sombres mésaventures !

Arrêtons les sorties d’orbites… ou bien nous nous écraserons !

Henri Faucon