Que votre cœur ne s’alourdisse pas

27 novembre 2022

Le Seigneur nous met en garde et nous prévient : « Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s’alourdisse ! » (Lc 21, 34-36). En effet, notre cœur peut bien s’alourdir sans que nous nous en rendions vraiment compte. Or, ce temps de l’Avent s’ouvre et nous prépare à l’Avènement de Notre-Sauveur à la fin des temps. Il doit nous permettre de sortir de notre torpeur, et de garder notre cœur prêt à reconnaître, accueillir et suivre le Seigneur.

Nos habitudes, nos routines, notre confort, nos certitudes, nos jugements tout faits, notre tranquillité, notre fatigue et notre lassitude parfois, tout cela peut conduire à l’alourdissement de notre cœur. Nous ne sommes plus capables, alors, de nous émerveiller des choses simples, parce que nous ne sommes pas disposés à chercher ce qui est beau, ce qui est bon, ce qui est vrai. Nous ne voyons plus dès lors que ce qui ne va pas, ce qui ne nous plaît pas, nous nous laissons enchaîner et entraîner vers le fond par ces choses-là. Les épreuves, les obstacles, les contradictions nous laissent anéantis. Tout cela nous conduit à ne plus savoir être attentifs aux pauvretés, aux fragilités, aux vulnérabilités des autres et en particulier des plus pauvres. Nous ne voyons que leurs défauts, nous interprétons tout en négatif, nous les critiquons là où nous aurions pu les aider, les encourager, les soutenir.

Plus encore, lorsque notre cœur est ainsi alourdi, il ne sait, ni ne veut, ni ne peut plus prier. Pire, il pense qu’il n’en est pas digne, qu’il n’est pas à la hauteur. Plus que jamais, ce temps de l’Avent doit nous préparer à reconnaître le Christ qui reviendra Glorieux, certes, mais qui est déjà venu et s’est fait homme, petit-enfant, humblement et modestement. C’est dans cette attente fervente, confortée par l’Incarnation, que nous pouvons le chercher, le cœur léger, dans notre vie quotidienne et par la prière, qui en est comme la respiration.

Avec enthousiasme et simplicité, laissons-nous renouveler dans la foi.

Abbé Bruno Gerthoux, curé de Montfavet