Service et témoignage de foi nécessaire au Salut

18 mars 2023

Je commencerai par une remarque sur la crainte de Dieu qui est le 7e don de l’Esprit Saint et qui nous permet d’avoir une bonne approche du service : (Is 33, 06)

Isaïe nous dit : la crainte du Seigneur sera la sécurité de tes jours. Sagesse et connaissance des biens pour le salut ; la crainte du Seigneur : un trésor qu’il te donne.

En effet la crainte de Dieu est une locution biblique qui signifie non seulement une attitude d’extrême respect religieux mais aussi toute l’attention mise à faire la volonté de Dieu, à l’aimer, à rechercher le bien et le service.

La crainte de Dieu est une délicatesse d’amour telle, que l’on a peur de blesser le Seigneur, lui qui se rend si vulnérable et que nous pouvons peiner en refusant un simple verre d’eau à notre frère et combien plus si on lui refuse le pardon.

Parallèlement à la crainte de Dieu nous devons suivre le 1er commandement qui est l’écoute : « Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’Unique » (Dt 6, 4). En effet comment connaitre les besoins de nos frères et le désir de Dieu si nous n’écoutons pas : si nous restons sourds aux appels de Dieu et des hommes ? L’écoute est le commandement qui nous ouvre à l’amour.

Ayant vu rapidement l’attitude que nous devrions avoir pour servir : une grande délicatesse d’amour ainsi qu’une profonde et attentive écoute de Dieu et de nos frères, voyons maintenant ce que signifie : le service.

En hébreu le verbe abad, servir, ainsi que ses dérivés, serviteur, et service, expriment la soumission du sujet à quelque œuvre à faire et surtout à celui qui l’exige ou auquel on le doit. Mais cette signification se modifie ou se précise suivant la situation, la qualité du sujet et la nature de l’œuvre.

Par politesse, révérence ou modestie, on se dit « serviteur » de quelqu’un parce que l’on est disposé à le servir. Se déclarer « serviteur » de Dieu implique obéissance, fidélité, dévouement.

Le « service » du vrai Dieu, de Yahvé, est le culte, la liturgie, les actes rituels, ainsi nous le dit le Livre de l’Exode (Ex 10, 26).

Par ailleurs nous ne pouvons en aucun cas nous sauver par nous-même ce n‘est qu’ensemble que nous pourrons nous sauver. C’est ce qu’a compris Moïse en rassemblant le peuple d’Israël pour le sauver de l’esclavage.

Aussi l’expression serviteur est employée pour désigner le peuple de Dieu. Mais l’expression est encore particulièrement vraie de certains personnages. Tel que Moïse ou David qui parlent du Messie à venir, le « Serviteur de Yahvé » par excellence, l’élu et le bien-aimé de Dieu, le missionnaire du salut, le sauveur des hommes et l’Alliance même.

En fin de compte, on voit que « servir Dieu » n’est plus seulement accomplir les actes du culte, c’est un engagement de l’homme dans tous les actes de sa vie. Si le culte est la forme la plus élevée du « service de Dieu », celui-ci n’en va pas moins du travail des mains à l’adoration dans la prière.

Le sens du mot « servir » dans un grand nombre de passages bibliques, est pratiquement synonyme de « craindre », « aimer », « s’attacher », « obéir », « suivre », avec des précisions significatives : « de tout son cœur », « fidèlement ».

Ainsi le « service » est devenu un ensemble de dispositions du cœur et de l’esprit, de tout l’homme, une attitude et une vie animée par une profonde foi, un sentiment religieux qui imprègne l’existence entière, dans le don de soi, le dévouement, une attentive obéissance, une fidélité parfaite. Ce « service » est l’activité même de l’amour, la recherche généreuse du Seigneur aimé, l’empressement à « observer ses commandements ». Ce sont là des paroles et des réalités de l’Ancien Testament qui trouveront leur plénitude dans le Nouveau.

Jésus sera le « Serviteur de Dieu » par excellence. Il nous dit par ailleurs que sans lui, nous ne pouvons rien faire. C’est donc, « dans le Christ Jésus », que ses disciples, les chrétiens peuvent eux aussi, s’ils le veulent, « servir » Dieu en vérité.

Ce service et cet engagement total du chrétien est déjà par lui-même un témoignage de vie. À l’exemple des saints le chrétien pourra être sauveur avec le Christ en offrant dans l’humilité et la prière ses épreuves, sa souffrance et tous les actes de sa vie. Et, à l’exemple du Christ le chrétien peut aller jusqu’à porter le témoignage du martyre.

Terminons en parlant des serviteurs et témoins du Christ. Ils sont d’abord serviteurs de la Parole (Ac 6, 4). Les serviteurs de Dieu sont désormais les serviteurs du Christ c’est ainsi que Paul se présente aux Romains : « PAUL, SERVITEUR du Christ Jésus, appelé à être Apôtre, mis à part pour l’Évangile de Dieu. » (Rm 1,1)

Je conclurai ainsi en disant que serviteurs du Christ nous sommes devenus par le baptême non seulement ami comme le dit l’évangile mais frères de Jésus… Alors que son Esprit nous fasse rayonner de joie, d’amour et de paix en louant le Seigneur Dieu qui est devenu « Notre Père ». Amen ! Gloire et louange à toi Seigneur Jésus !

Gérard Cassin, diacre