Suite au rapport de la CIASE Ce qu’ont décidé les évêques de France

12 novembre 2021

Dimanche 14 novembre 2021
33e dimanche du Temps Ordinaire

Un mois après la publication du rapport sur les abus sexuels commis au sein de l’Église en France depuis 1950, les évêques de France réunis à Lourdes du 2 au 8 novembre pour leur Assemblée plénière ont voté quatre mesures globales à effet immédiat.

Une instance indépendante de reconnaissance et de réparation pour les personnes victimes de violences et d’agressions sexuelles commises au sein de l’Église. Sa mission commence dès à présent.

Neuf groupes de travail pilotés par des laïcs et composés de personnes de différents états de vie y compris, si elles acceptent, de personnes victimes. « Nous avons compris que nous ne pouvions progresser que si nous acceptions le regard des autres, de la société » a reconnu Mgr Éric de Moulins-Beaufort. « Nous avons péché par le passé avec la tentation de traiter ces cas d’abus sexuels en interne ». Voici les thèmes arrêtés pour les neuf groupes :

  • Partage de bonnes pratiques devant des cas signalés
  • Confession et accompagnement spirituel
  • Accompagnement des prêtres mis en cause
  • Discernement vocationnel et formation des futurs prêtres
  • Accompagnement du ministère des évêques
  • Accompagnement du ministère des prêtres
  • Manière d’associer les fidèles laïcs aux travaux de la Conférence des évêques
  • Analyse des causes des violences sexuelles au sein de l’Église
  • Moyens de vigilance et de contrôle des associations de fidèles menant la vie commune et de tout groupe s’appuyant sur un charisme particulier.

D’autres mesures spécifiques… Telles que la signature, dans tous les diocèses, d’un protocole avec le ou les parquets concernés, la réalisation d’un audit externe des cellules d’écoute des personnes victimes, la vérification systématique des antécédents judiciaires de tout agent pastoral (laïc, personne consacrée, clerc) appelé à travailler auprès des mineurs ou encore la participation d’au moins une femme au conseil de chaque séminaire et de maisons de formation, avec droit de vote. Les évêques ont également décidé d’ériger un tribunal pénal canonique national et approuvé les statuts de ce tribunal pour la première instance qui entrera en fonction au 1er avril 2022. 

Des indemnités financées par la vente de biens. Afin de fournir à cette instance les moyens d’accomplir cette mission de reconnaissance et d’indemnisation individualisée des personnes victimes, un fonds dédié a été ouvert fin septembre. Ce sont les évêques qui l’abonderont en se dessaisissant de biens immobiliers et mobiliers de la Conférence des évêques de France (CEF) et des diocèses. Un emprunt pourra être souscrit le cas échéant.

Une équipe missionnée par le Pape. Parce que les évêques reçoivent leur mission du Pape « nous avons demandé au Pape de nous envoyer une équipe de visiteurs afin de faire le point avec chacun de nous pour voir ce qui a été fait dans la protection des mineurs et ce qu’il reste à faire », a indiqué le président de la CEF, Mgr Éric de Moulins-Beaufort. Si cela ne faisait pas partie des recommandations de la CIASE, cette mesure témoigne de la volonté de lier leur action à celle de l’Église.