Trouver les mots justes quand on visite un proche malade

12 février 2022

Dimanche 13 février 2022 & Dimanche 20 février 2022
6e dimanche du TO    -     7e dimanche du TO

D’après un article du père Arnaud Toury, prêtre et infirmier, paru sur www.aleteia.org le 9 février 2022.

La souffrance d’un proche malade ou en fin de vie déstabilise, paralyse parfois. Elle fait naître un certain malaise qui empêche d’être soi-même. Trouver un sujet de conversation adéquat à la situation paraît insurmontable. Quelle attitude adopter ?

1. Se sentir démuni, c’est bon signe ! Il est normal de ne pas savoir quoi faire ou quoi dire dans la mesure où une partie de la personne malade est devenue inaccessible à ses proches. La souffrance met la personne malade dans une situation d’incommunicabilité. Elle ne peut pas dire, pas traduire sa souffrance. De ce fait, l’entourage est nécessairement maladroit car il ne sait pas ce que vit la personne malade. Et ce, même s’il a traversé une maladie similaire ! Une des phrases à bannir est : « Je sais ce que c’est » ou « Je sais ce que tu ressens. » Non ! Chaque personne est unique et vit la maladie différemment. Visiter un proche malade, c’est accepter le fait d’être démuni, c’est entrer dans une démarche d’humilité et d’écoute. Dans cette incommunicabilité se trouve une forme de communion.

2. Offrir sa simple présence. L’enjeu, lors d’une visite à une personne malade, est de lui faire savoir que quelqu’un est là pour elle, et qu’elle peut faire appel à lui quand elle le souhaitera. Visiter chaque jour et de longues heures une personne malade qui ne parle pas beaucoup pourrait paraître inutile voire absurde. Mais une simple présence a un prix inestimable. La personne malade a besoin de savoir que quelqu’un est présent. Elle peut désirer être seule dans sa chambre, mais elle sait que si elle le souhaite, quelqu’un est là.

3. Laisser le malade être le sujet de sa vie. A l’instar de Jésus face à l’aveugle Bartimée, le proche d’une personne malade est invité à ne pas s’imposer et la laisser à la manœuvre. Si le visiteur se met à son écoute, s’il fait de la place en lui pour recevoir les paroles confiées, les petits signes donnés, alors il peut réellement se mettre à son service. Si je prends la main d’une personne malade, je ne la serre pas, je reçois sa main, et lui laisse la possibilité, si elle le souhaite, de se cramponner.