Unité, réalité et espérance

28 mai 2022

L’Evangile du 7e Dimanche de Pâques peut être le point de départ d’une méditation dans le sens de l’unité des chrétiens qui n’est pas encore réalisée dans l’Eglise, l’unique Corps mystique du Christ. Mais les membres sont des hommes et leur recherche de la vérité connaît des tâtonnements, des faiblesses, des contradictions parce que nous sommes limités dans cette réalisation du mystère unique du Christ.

Ce mystère est infini puisqu’il est, si l’on peut parler ainsi, à la mesure même du mystère trinitaire. « Que tous, ils soient un comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi. » (Jean 17. 21)

Nous souffrons du « piétinement » actuel de notre démarche sur la route de l’Unité. Nous avons même l’impression de ne plus avancer. Chacun, comme chaque Eglise, ne voudrait pas que soient abandonnées les richesses découvertes par lui comme par elle. Et pour convaincre mon frère du bien-fondé de ma conviction, j’en souligne trop les différences, sans en souligner les convergences profondes.

Le Christ a donné à chacun de nous la gloire qu’il a reçue de son Père. Mais pourquoi prétendre que nous en avons pleinement conscience dans la réalité de son mystère. Humblement restons fidèles à ce que sa grâce nous a donné. Fraternellement, acceptons aussi de reconnaître la fidélité du frère qui ne pense pas comme nous, parce que, lui aussi, veut rester fidèle à la grâce qu’il a reçue.

Elle passe, chaque fois, dans et au travers d’une humanité, la nôtre comme celle de mon frère. « Ils ont reconnu que tu m’as envoyé. » (Jean 17. 25) C’est déjà beaucoup. « Je le ferai connaître encore… » ajoute le Christ dans la prière qu’il adresse à son Père. Pour que l’unité des chrétiens soit une réalité, il nous faut accepter d’apprendre encore et de reconnaître que nous ne savons pas tout immédiatement. Chacun apprend comme les deux disciples sur le chemin d’Emmaüs. Chacun doit vivre en communion avec son frère, comme au matin de l’Eglise : « Persévérant unanimement dans le Temple, rompant le pain à la maison, avec allégresse et simplicité de cœur, louant Dieu. » (Actes 1. 46 et 47)