Comment êtes-vous arrivée à l’Archevêché ?
Bien avant mon arrivée, ma Mère abbesse avait demandé à Monseigneur s’il avait besoin d’aide. Monseigneur m’a donc demandé si je pouvais venir à l’archevêché ...pour moi, j’ai répondu à un appel. Il m’a donné une semaine de réflexion, et j’ai dit oui ; je suis arrivée il y a 11 ans.
Quel a été votre parcours ?
J’ai été appelée par le Seigneur dès ma jeunesse, dès le sein de ma mère : elle priait beaucoup pour que le Seigneur choisisse un de ses enfants ; on allait souvent chez les Clarisses, à Poligny, dans le Jura. Depuis l’âge de 11 ans, je les admirais : joyeuses dans leur pauvreté ! C’est là où j’ai commencé ma vie religieuse. J’ai répondu à cet appel vers 16 ans ; je pensais être religieuse, et un beau jour, j’ai demandé si je pouvais entrer dans le monastère ; elles m’ont accueillie, à l’âge de 21 ans. Aujourd’hui, j’ai 65 ans.
De ces années passées à la maison diocésaine, que retenez-vous ?
Cela m’a permis de me développer : je manquais d’être « à la page ». J’ai acquis beaucoup de choses ici ; ça m’a déployée.
Vous partez dans la solitude d’un ermitage ; qu’est-ce qui est le plus important pour les années à venir ?
Je vais dans un ermitage, mais je ne voudrais pas être seule. Je rejoins une soeur, donc je ne serai pas une ermite - je n’ai pas la vocation d’être seule ; la vie fraternelle m’a beaucoup manqué. Je suis heureuse de retrouver un temps plus calme, monastique. Ce sera un petit monastère ; je vais essayer de donner beaucoup de temps au Seigneur et de prier pour le monde entier. Prière, travail, repos : le tout, dans la joie, la simplicité et l’amour.
Je suis contente de continuer ma vie de Clarisse, à la suite de Saint François, Sainte Claire et Sainte Colette ; c’est François qui m’a beaucoup tenu la main jusqu’à maintenant.
J’ai une devise, que j’ai reçue par mon frère jumeau au moment de mes voeux : il m’a dit « tu as choisi de vivre dans l’ombre, vis dans l’ombre. »
Quel message nous laissez-vous ?
Une parole qui me fait vivre : « il est bon que la nuit se fasse pour que les étoiles apparaissent » ; il ne faut jamais désespérer quand on est dans la nuit, la lumière reviendra toujours : c’est dans la faiblesse que Dieu nous donne sa force.