Cette session de l’Assemblée plénière consacrée à l’écologie intégrale est résolument tournée vers les plus pauvres, ou vers les très pauvres, pour reprendre une expression entendue aujourd’hui. Ceux pour qui l’injonction de mener une vie plus sobre face au défi de la sauvegarde de notre planète commune, se heurte à la difficulté première de bien se nourrir, de se loger dignement, d’obtenir un travail. Qu’est-ce qu’une conversion écologique dans une vie contrainte et précaire ? La question de l’écologie intégrale ne peut cependant pas être mise de coté, puisque ces mêmes pauvres seront et sont déjà les premiers impactés, les premiers touchés par les crises et difficultés résultants des changements climatiques et détériorations de la Création. Parce que leur voix compte, parce qu’une vie fraternelle ne se développe en plénitude que dans la rencontre, et parce que faire avec est plus fructueux que de faire pour (ça fonctionne aussi avec le Christ), nous, évêques et laïcs invités, avons écouté les témoignages et réflexions de groupes de parole issus de nos diocèses. Leurs joies, leur tristesse, leurs envies pour un monde plus juste et plus fraternel, mais surtout leur regard sur l’Eglise : Quel rôle l’Eglise peut-elle jouer dans la construction de la « Maison Commune » ?
L’attente est forte, et porte non pas sur des aspects matériels, alors même que de nombreux participants manquent du nécessaire, mais sur la fraternité : accueil inconditionnel, considération, écoute attentive, regard humble, dignité, intégration - être un vrai nous en paroisse, quelles que soient les conditions de vie.
Mieux encore, dans mon groupe, l’écoute et l’étude de la Parole de Dieu a été cité comme source de fraternité : continuer à mettre Jésus au coeur de nos vies pour les transformer !
Ainsi que le partage des intentions de prière : vivre en frères, en portant les souffrances de chacun en communauté, en « famille commune ».
Ces témoignages bousculent, les réactions des autres écoutants interrogent, c’est comme une étincelle qui voudrait devenir bougie dans l’obscurité. Pour qu’elle ne s’éteigne pas sous la pluie qui s’obstine à tomber sur Lourdes, la matinée de jeudi est consacrée à la découverte d’initiatives réalisées dans certains diocèses.
Il est très délicat de reproduire ce qui a pu fonctionner ailleurs, mais ces exemples et retours d’expérience restent un bon moyen de donner envie d’agir !
Marie-Anne Molle