« Vous aimez vos prêtres, je voudrais que vous les aimiez davantage. J’aimerais que vous portiez sur eux un regard nouveau afin de les aider dans leur vocation, comme ils vous encouragent à vivre plus intensément la vôtre, la grâce de votre baptême et celle de votre confirmation. Oui, dans l’Église, comme dans une famille, nous sommes tous responsables les uns des autres…. »
Cette grande voix qui s’élève, c’est celle du cardinal Philippe Barbarin, primat des Gaules, titre qui souligne la vénérable ancienneté de son siège (celui de st Irénée !) ; et ce qui me « parle », dans cette injonction, c’est l‘appel à aimer nos prêtres : car cette Rentrée est l’occasion pour un certain nombre de paroissiens du diocèse d’accueillir des nouveau venus, et même d’affronter parfois des situations inédites. Des pasteurs appréciés et qui semblaient « inamovibles » aux yeux de leurs fidèles partent : dans une autre paroisse, en mission, en formation, en disponibilité personnelle… D’autres arrivent, qu’on ne connaît pas ou mal, qui viennent parfois de l’étranger, qui sont tout récemment ordonnés, qui ont des études à terminer, qui sont en demi-poste parce que chargés d’autres responsabilités… Il faudra même quelquefois se passer de « curé en titre », ce qui suppose une situation d’attente où toute la communauté se sent un peu « fragilisée ».
Car le curé, c’est celui, étymologiquement, « qui prend soin avec sollicitude », le bon berger qui unifie ! Mais toute difficulté, en Eglise, lorsqu’elle s’accompagne de prière et de solidarité entre les chrétiens, suscite des grâces inattendues, et nous pouvons d’abord tous, en communauté diocésaine, faire un effort de foi et d’espérance qui portera certainement ses fruits. Et puis… « aimons nos prêtres » ! Ceux qui partent et que nous n’oublierons pas, ceux qui viennent avec toute leur bonne volonté et leur espoir d’être de bons pasteurs, ceux qui sont déjà là, et que nous ne regardons plus parfois avec assez de gratitude, parce qu’on s’habitue à trouver « naturels » la présence et le dévouement. ‘Un prêtre est comme vous, un être en devenir. Vous m’avez appris à être prêtre (…). Et j’espère pouvoir vous guider vers ce que je crois être le bon chemin’. (Père Gourrier, de Talitha Koum). Prêtres et laïcs, nous marcherons ensemble cette année, nous nous soutiendrons, pour grandir encore, par et avec l’amour.
Simone Grava-Jouve