Solidarité avec le camp de Doyaba
En avril 2014, Audrey Hernandez, conseillère extérieure de la Fondation CST (association tchadienne œuvrant pour le développement des initiatives villageoises) lance un appel aux dons en France auprès du réseau de l’archevêché d’Avignon. Compte-rendu de visite du camp et photographies à l’appui, elle explique la situation actuelle des retournés (notamment le problème des tentes et des latrines) et sollicite l’aide du réseau de l’archevêché d’Avignon.
En juin 2014, l’archevêque d’Avignon a réussi à collecter la somme de 2000 Euros (soit 1 312 850 FCFA environ) pour venir en aide aux populations de retournés du camp de Doyaba. […]
La Fondation CST (pour laquelle Melle Audrey Hernandez est volontaire de Solidarité Internationale) n’intervient pas directement (financièrement) dans le projet, mais en appui pour faciliter l’organisation. L’argent collecté a d’ailleurs été versé sur le compte de la Fondation CST.
1. Utilisation déjà réalisée des fonds : formation en farine enrichie
Après avoir constaté l’augmentation de plus en plus forte du taux de malnutrition dans le camp de Doyaba, l’utilisation des fonds pour organiser une formation en farine enrichie est apparue comme pertinente.
L’insuffisance des rations alimentaires, la mauvaise gestion des ressources, sont des raisons n’améliorant pas la situation. Les opérationnels de terrain ont pensé, après discussions avec les femmes lors des premières rencontres, que cette formation serait d’une grande utilité. La farine enrichie est composée de différents types de céréales et légumineuses (maïs, mil rouge, soja, haricot, etc.), de patates douces (ou pommes de terre), ainsi que de sucre. Cette diversité rend cette farine très nutritive et parfaite pour la réalisation de bouillie pour les enfants, les personnes âgées, les personnes malades ou encore les femmes enceintes. Cette farine a aussi l’avantage qu’elle est adaptable à ce qui se trouve sur le marché.
Grâce au mélange de différentes céréales et à l’apport de sucre, elle permet à la personne qui la consomme de trouver plus de vitamines, et de glucides que dans une farine traditionnelle.
Cette farine est idéale dans le cas de personnes souffrant de malnutrition et n’ayant pas beaucoup de moyens de compléter leur alimentation.
Les opérationnels de terrain de la Fondation CST sont donc allés réaliser cette formation sur place, auprès des femmes du camp de Doyaba. Pour cela, ils ont demandé aux administrateurs du camp (la Croix Rouge du Tchad) de sélectionner 10 femmes par bloc. Le camp est composé de 5 blocs. Ces 10 femmes ont été les ambassadrices de cette formation, chargées de retransmettre aux autres, ce qu’elles ont appris.
La première journée a consisté à trier les céréales et faire sécher les patates douces. Lors de la deuxième journée, les céréales ainsi que les patates ont été réduites en poudre et grillées. La troisième journée a permis de rassembler tous les ingrédients, d’y ajouter du sucre et de conditionner la farine.
Les opérationnels de terrain ont remis un « kit » à chaque bloc comprenant les quantités suffisantes pour réaliser la farine enrichie par elles-mêmes. Les femmes étaient très contentes de cette nouvelle formation.
Bilan financier de la formation en farine enrichie :
Les beignets ont servi à assurer la maintenance (pendant les pauses, les femmes prenaient du thé avec des beignets). Le charbon a été utilisé pour griller la farine. Les sachets plastiques ont servi à emballer la farine enrichie une fois prête.
Le reste des dépenses relatifs à la formation a été pris en charge par la Fondation CST.
2. Projet d’investissement pour les fonds restants : latrines en dur
Le transfert des retournés du camp de Doyaba, vers le camp de Maingama a commencé depuis quelques mois. Cela a permis de diminuer le nombre de personnes vivant sans abris au camp de Doyaba.
Le constat des latrines défectueuses a pu être fait dés le début des « visites » dans le camp. La saison des pluies n’arrangeant pas les choses, il semble que leur réfection ou l’amélioration des conditions d’hygiène soit une priorité.
Il est proposé à la Croix Rouge du Tchad, administratrice du camp, de réaliser un projet d’assainissement comprenant un volet de construction de latrines et un volet de sensibilisation.
Le volet de construction de latrines comprend : la construction d’une latrine à double fosse, en dur, et 5 latrines plus basiques (ou la réfection de celles qui existent déjà, cette partie est encore à définir avec l’entrepreneur).
Le volet de sensibilisation comprend l’intervention des opérationnels de terrain de la Fondation CST, appuyés par la Croix Rouge durant 3 mois.
Budget Prévisionnel :
Mode opératoire : l’argent ne sera pas directement remis aux administrateurs du camp. L’argent est remis à Audrey Hernandez, qui avec l’appui de la Fondation CST, doit veiller à la mise en œuvre des travaux.
Les latrines seront inaugurées cette semaine. L’argent restant du don sera investi dans la réfection de latrines existantes sur le camp.