- On vous connait dans le Vaucluse...qui êtes-vous ?
Gaétan, je suis issu d’une famille de Vauclusiens de toujours, je suis né à Carpentras et j’ai grandi à Sarrians, puis j’ai suivi mes parents à Lyon et à Casablanca. Ensuite, je suis revenu en France pour faire mes études à Toulouse, et j’ai commencé ma vie professionnelle à Lyon. Pendant toutes ces années, je suis resté très attaché au Vaucluse et j’ai connu beaucoup d’expériences fortes qui ont été déterminantes dans mon parcours de foi grâce au diocèse d’Avignon. Ainsi, j’ai pu partir aux JMJ de Madrid avec le diocèse, j’ai participé au Pélé VTT plusieurs fois et je m’y suis investi pendant 2 ans comme GG Staff. Enfin, et parce que c’est une tradition familiale, j’ai vécu quelques pèlerinages à Lourdes avec l’Hospitalité d’Avignon. Chacun de ces rendez-vous ont été des rendez-vous avec le Christ et je me suis senti porté par ces événements organisés par la pastorale des jeunes qui m’ont permis de tenir bon dans la foi à la période de l’adolescence. Si ça a autant compté pour moi, c’est aussi parce que ces temps m’ont permis de me faire de bons amis, ce qui aide à se construire quand on est jeune.
Gaëtane, je suis originaire de Compiègne dans l’Oise. J’ai reçu la foi de mes parents, en partie grâce à la prière familiale quotidienne. Ma foi a aussi grandi grâce à plusieurs lieux ou expériences, notamment le mouvement des Scouts et Guides d’Europe au sein duquel j’ai été engagé pendant quinze ans, le Foyer de Charité de Courset où j’ai été interne au collège. J’ai aussi participé à deux reprises au Pélé VTT du Vaucluse.
En juillet 2015, je suis partie avec quatre amis au Sénégal avec l’association Points-Coeur pour vivre pendant un mois les apostolats du Point-Coeur de Dakar : visites aux amis du quartier, jeux et prières avec les enfants, etc. Cette expérience m’a montré que c’est en donnant qu’on reçoit et que la vraie Joie vient du service dans l’amour du Christ. J’avais envie de renouveler cette expérience mais sur une durée plus longue, c’est pourquoi, quelques années après, j’ai proposé à Gaétan de vivre une expérience similaire à deux.
- Que représente cet engagement au regard de votre foi et de votre sacrement de mariage ?
Nous avons mûri ce projet tout au long de nos fiançailles, guidés par le désir de donner un élan missionnaire à notre sacrement du mariage. Nous avons choisi Fidesco pour différentes raisons. Tout d’abord, pour vivre une expérience de service radicale afin de consolider les fondements de notre mariage. Fidesco nous invite à être fidèles à la prière, soutien quotidien dans notre mission. Cette invitation répond à notre désir de faire grandir notre Foi, grâce à la prière conjugale, pilier de notre mariage. Puis, grâce à Fidesco, nous pouvons mettre nos compétences au service d’une oeuvre d’Eglise, ainsi nous pouvons servir le Christ à travers les plus fragiles. Il était important pour nous de pouvoir mettre nos compétences professionnelles au profit de la mission qui nous est confiée.
- Quelle est votre mission à Manille ?
Nous avons été envoyés par Fidesco pour servir au sein de la Fondation ANAK-Tnk qui vient en aide aux enfants des rues, aux enfants des bidonvilles et aux enfants chiffonniers de Manille. Cette fondation, dirigée par un prêtre français incardiné dans le diocèse de Manille, le Père Matthieu Dauchez (il a écrit 5 livres, notamment « Le prodigieux mystère de la joie »), permet, grâce au travail de 200 employés philippins et de 6 volontaires français, de secourir les enfants vulnérables, abandonnés ou étant partis de chez eux à cause de la violence familiale, et ayant souvent connu des abus lié à la drogue ou à la prostitution. Le slogan de la fondation est « Saved by Love », sauvé par l’amour, car c’est l’amour qui sauve les enfants, c’est lorsque les enfants redécouvrent qu’ils peuvent aimer et qu’ils peuvent être aimés qu’ils arrivent à s’en sortir. Car pour ces enfants qui vivent dans l’extrême vulnérabilité, ce qui leur manque le plus n’est pas un repas ou un T-shirt, c’est l’amour.
Ainsi, au sein de la fondation, Gaëtane sera infirmière et parcourra les bidonvilles de Manille afin d’aller faire de la prévention auprès des enfants directement dans les bidonvilles, pour repérer des carences ou autres soucis médicaux, et leur permettre d’être soignés. Gaétan sera acheteur afin de permettre à la fondation de se procurer à la fois toute l’alimentation mais aussi tout le matériel nécessaire à son bon fonctionnement.
- Quelle vie communautaire allez-vous vivre là-bas, avec les autres missionnaires et les habitants ?
Nous rejoignons donc à Manille 4 autres volontaires, dont un couple et 2 célibataires, et un autre couple de français qui sont engagés à long terme à la fondation et qui assistent le Père Matthieu. Nous allons vivre au rythme de la fondation, et dès notre arrivée nous allons être plongés dans la préparation de Noël. La venue du Christ est ici une grande fête et la ferveur des philippins est très grande.
Nous nous attendons à vivre une expérience hors norme, déstabilisante sûrement, difficile certainement car nous serons confrontés à la plus grande des injustices, celle de la violence faite aux enfants. Néanmoins, nous nous attendons à vivre deux années joyeuses, en témoignent les sourires des enfants de la Fondation ! Avant notre arrivée le Père Matthieu nous a prévenus que la mission serait difficile mais qu’elle nous comblerait le cœur et qu’il ne fallait pas oublier que la prière sera notre plus grand trésor.
- Un mot pour les diocésains du Vaucluse ?
Chers amis du Vaucluse, nous vous proposons de partager ce trésor avec nous et nous vous demandons de prier pour nous et pour tous ceux que le Christ nous donnera à servir. Soyez assurés de nos prières pour vous également, la mission est l’affaire de tous les chrétiens et, comme nous l’exhorte saint Paul, soyons dans la joie, soyons toujours dans la joie !