Homélie de la solennité de l’Assomption 2024 en la Métropole Notre-Dame des Doms

15 août 2024

La fête de l’Assomption c’est la fête de la vie ! Car la fête de l’Assomption, c’est une manifestation de l’accomplissement du projet de vie de Dieu le Père au profit de l’humanité lorsqu’Il a donné son Fils au monde par la puissance de l’Esprit-Saint « non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. » (Jean 3,17).

L’Assomption de la Vierge Marie préfigure notre résurrection déjà à l’œuvre lorsque nous vivons notre baptême et notre confirmation ; une résurrection déjà à l’œuvre pour toute personne qui, parce qu’elle aime, « est né de Dieu et connait Dieu » (1re lettre st Jean 4,7).

L’Assomption de la Vierge Marie préfigure la résurrection du corps qui nous permet d’être présents les uns aux autres, du corps qui nous permet d’être en relation les uns avec les autres, du corps qui permet de nous donner aux autres et de recevoir les autres. Parler de corps dans la foi chrétienne, c’est bien parler de ce qui nous fait vivre les uns avec les autres, de ce qui permet la relation, la communion.
C’est parce durant toute sa vie terrestre, elle a été sur un chemin de profonde communion avec son entourage, que la Vierge Marie a été glorifiée jusque dans son corps dès le moment de sa mort.

Sur ce chemin de glorification, de résurrection, de fraternité accomplie en plénitude, la Vierge Marie nous précède. Nous sommes promis, destinés au même itinéraire de gloire que Marie, à travers les vicissitudes de notre vie, comme celles d’ailleurs de la Vierge Marie elle-même : la gloire passe toujours par la croix. Et à ces vicissitudes s’ajoutent notre péché qui accroit les obstacles à notre marche vers la gloire ; seule la miséricorde du Seigneur nous permet de poursuivre notre chemin.

L’invitation que la fête de l’Assomption nous adresse c’est de nous engager plus résolument sur le chemin de transfiguration de notre être, c’est de vivre des actes et des paroles qui disent OUI à la vie, à l’amour, au Seigneur et qui disent NON à tout ce qui détruit, déconstruit etc… c’est vivre des actes, poser des choix, prononcer des paroles qui sont prémices de l’accomplissement plénier de notre filiation et donc de notre fraternité au dernier jour. Il s’agit de vivre un « oui » de plus en plus grand, de plus en plus total à la vie et à l’amour dans notre quotidien.

Il s’agit aussi de vivre un « oui » de plus en plus grand, plus en plus total à la miséricorde qui saisit de plus en plus tout notre être. Plus nous nous offrirons tout entier au Seigneur jusque dans notre misère et notre pauvreté, plus il pourra faire œuvre de salut, de miséricorde, de résurrection, de glorification en nous, pour nous et pour notre entourage. En ne lui donnant qu’une partie de nous-mêmes, nous limitons l’action de sa grâce en nous.

Vierge Marie, intercède pour nous : que le Seigneur puisse aujourd’hui faire en nous sa demeure et son temple ; qu’il nous soit donné de dire oui en toute confiance pour que ton Fils Jésus accomplisse en nous l’œuvre de sa résurrection, de sa glorification. Que l’Esprit d’amour transfigure nos choix, nos actes et nos paroles afin de nous préparer à te rejoindre dans la gloire et la joie éternelle comme filles et fils très aimés de notre Père.

Vierge Marie, fais de nous des témoins de cette gloire promise à tous en évitant de tomber dans les pièges du jugement et, dans notre monde d’aujourd’hui, aide-nous à ne pas succomber aux pièges d’une défense identitaire de la minorité que nous sommes : permets-nous de donner envie à nos proches et à notre monde de marcher avec nous et sous ton regard sur le chemin de la joie et de la vie divines.

 

Chanoine Frédéric Beau