Jésus ne vient pas à nous avec un discours de sagesse qui comblerait notre faim de savoir religieux, Il se présente à tout homme comme à chacun d’entre nous avec un appel.
A Philippe qu’Il rencontre sur sa route, Il dit sans autre explication : « Suis-moi » ; de même avec Mathieu alors que celui-ci était assis à son bureau de douanier. A Zaché « descends vite car Il me faut aujourd’hui demeurer chez toi ».
Ces appels se caractérisent toujours par leur radicalité. Ils ne souffrent ni conditions, ni hésitations. La Parole divine n ’admet qu’un type de réponse : se lever, tout quitter, se mettre en route à la suite du Christ.
Comment des hommes, des femmes, peuvent-ils, au nom du Christ, engager leur vie dans une fidélité à la réponse qu’ils ont apportée à l’appel de Dieu ?
Radical, ce oui n’est jamais aliénant car il reste libre. C’est une des caractéristiques de l’Évangile que de lier ainsi dans un même appel radicalité et liberté. Jamais Jésus n’a fait peser sur ses disciples la moindre contrainte : « voulez-vous partir vous aussi » leur proposera-t-il . Et l’abandonnant, tous prirent la fuite.
C’est cette alliance de radicalité et de liberté qui donne aux appels du Christ leur force. Ces appels atteignent les profondeurs de l’être humain, du baptisé. Ils dénoncent ce qui serait de la part de l’homme réponse hésitante ou ambiguë.
C’est cette pédagogie divine faite d’exigence et de liberté qui a transformé les disciples et après eux les bienheureuses martyres.
Leur fidélité au Christ les a conduits à une aventure pascale : tout quitter, prendre sa croix , perde sa vie , tomber en terre comme le grain qui meurt pour porter du fruits.
Ce matin, avec les bienheureuses martyres, nous pouvons relire cette page d’évangile et murmurer : « Maître, je te suivrai partout où tu iras. »
père Emmanuel DELUËGUE